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Avec Zarga, c’est Malala Beat et coup de pied occulte garantis

Du punk-rock version Blitzkrieg. Le combo strasbourgeois Zarga tire à l’artillerie lourde avec un premier opus en quatorze obus qui font littéralement Malala Beat. L’attaque éclair aura lieu jeudi 28 avril au Mudd Club.

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Malala Beat

Zarga, c’est l’ennemi public numéro 1, servi et représenté par ses quatre fidèles  : le Duc de Sconse, Laurent Outang, Baboun et JeFFF’R’Son. Voilà une bonne dizaine d’années qu’officie cette petite brigade libertaire aux armes musicales affûtées pour combattre les projets liberticides.

Comic Tripes et ZargaSM

À défaut de célébrer la reine d’un régime fasciste pour mieux tracer sa route (Vicious, Rotten et consorts y excellaient avec leurs interprétations (sous) acides de God Save the Queen et My Way), Zarga donne dans le Comic Tripes et le ZargaSM à grands renforts de guitare énervée, de basse explosive, de batterie surexcitée et de chants de guerre révoltés. En deux temps, évidemment, sur une fesse A puis une fesse B d’un vinyle de destruction massive.

Zarga
Malala Beat, fesse A et fesse B (Doc. remis)

Il faut en tout cas bien imprimer le tempo, long et dur, pour soutenir l’action, elle aussi longue et dure, de la jeune Malala Yousafzai, pasionaria de la lutte contre l’obscurantisme taliban. Malala Beat (album à écouter ci-dessous, enregistré au studio Green Valley Records de Villé), c’est donc l’hymne parfait pour filer un bon coup de pied occulte à des barbus arriérés qui font d’une vision réduite et sélective de la religion leur opium du peuple.

« Je suis un escargot tout gros qui mousse comme un vieux glaviot »

Zarga est donc là, super-héros malfaisant ressuscitant l’esprit subversif des comics des années 70. Cet hypnotiseur de music-hall, créé par Marcus Goodall et dessiné par Joe Colquhoun et Dave Gibbons dans le trimestriel Janus Stark, voit son public le bouder et le délaisser.

Qu’à cela ne tienne, ce petit barbu aux traits maléfiques et à la ressemblance toute léninienne va s’auto-hypnotiser pour se doter de tous les super-pouvoirs possibles et se venger d’un public à qui il crachera un retentissant Shut up (motherfuckers, cela va de soi !) ainsi qu’un Fuck you up and get high (emprunté aux punks californiens Dwarves). Cette mission accomplie, tout en punk-rock efficace, concis et décapant, Zarga s’offre une dégustation bien baveuse et méritée à la ferme hélicicole du Kochersberg :

De là à établir un lien (trop) évident avec d’autres savoureuses manifestations émotionnelles d’un Zarga gonflé à bloc (Vomix et Total Rectal notamment)… Non, Zarga préfère décrasser les tuyaux en clamant haut et fort et en bonus son amour des pratiques zoo-nécrophiles sur fond sonore suggestif d’une Black Belly qui n’a rien en commun avec sa quasi-homonyme popularisée par Ram Jam. Non, Zarga s’en remettra simplement à ses origines : I’m just a poor boy, nobody loves me / He’s just a poor boy from a poor family… Une rhapsodie bohémienne, dans son acception la plus populaire, qui renvoie – comme c’est étrange – à la reine. D’un état fasciste ? Diantre, encore un coup tordu de Zarga !


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