Benjamin Chevalier est enseignant en sociologie politique à Sciences Po Strasbourg et professeur agrégé de sciences sociales. Spécialisé dans l’étude des mouvements sociaux et du militantisme, il s’intéresse notamment aux formes de « militantisme atypique », que composent, par exemple, les enseignants se revendiquant d’extrême droite. Dans cet entretien, l’enseignant-chercheur revient sur les modes d’actions retenus par l’extrême droite, dans le double contexte du marché de Noël de Strasbourg et de la campagne des élections municipales.
Rue89 Strasbourg : Le déploiement d’une banderole xénophobe en plein marché de Noël fait écho à d’autres actions du collectif identitaire Némésis, dans des lieux fortement fréquentés, comme ce fut le cas à la braderie de Lille en 2023. Comment analysez-vous ces modes d’action ?
Benjamin Chevalier : C’est un moment important dans une année. On voit cette tendance qu’ont les mouvements identitaires qui font un peu de l’agit-prop d’aller chercher les événements et d’avoir quelque chose d’assez itinérant. Pour les mouvements identitaires et plus globalement pour l’extrême droite, l’objectif est de saturer l’espace médiatique : pas tellement par une fréquence délirante des actions mais par la régularité. C’est une rythmique qu’il s’agit d’imprimer dans l’espace médiatique.
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Guillaume Krempp suit de près l’actualité des droites radicales à Strasbourg et en Alsace. Son travail dérange : en 2023, il a été menacé par les hooligans de Strasbourg Offender lors d’un rassemblement organisé par l’Action française.
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