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Un camp d’une quarantaine de demandeurs d’asile devant la mairie de Strasbourg

Au parc de l’Étoile, juste devant le centre administratif de la Ville de Strasbourg, des familles sans-abri dorment dans un campement d’une quinzaine de tentes fin mai. Il s’agit de géorgiens, de macédoniens ou encore d’érythréens, qui demandent l’asile.

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Un camp d’une quarantaine de demandeurs d’asile devant la mairie de Strasbourg

Une quinzaine de tentes sont installées au parc de l’Étoile lundi 30 mai. Elles sont occupées par des familles sans-abri, soit une quarantaine de personnes au total. Beaucoup disent être en lien avec l’association du Foyer Notre-Dame. Selon les personnes interrogées sur place, les premiers se sont installées début mai. Originaires de Géorgie, de Macédoine ou encore d’Érythrée, tous demandent l’asile en France mais sont à des degrés divers de procédure.

« Mes enfants dorment dans le froid, à côté des rats »

Giorgi, 35 ans, père de famille originaire de Géorgie, s’est installé place de l’Étoile le 15 mai, le jour de son arrivée en France, avec sa femme et ses deux filles, Salomé, 11 ans, et Nene, 8 ans. Ils ont immédiatement demandé l’asile et un logement, et attendent une réponse de la Structure du premier accueil des demandeurs d’asile (SPADA). Pour l’instant, ils dorment donc entassés dans une petite tente. « Mes enfants dorment dans le froid, à côté des rats. C’est dangereux », déplore Giorgi. Ce père de famille, cuisinier de métier, a « tout laissé derrière lui pour venir trouver refuge en France ».

De nombreux enfants dorment dehors au parc de l’Étoile. Photo : AE / Rue89 Strasbourg / cc

« Nous voulons un toit pour nos enfants, des médicaments et de l’alimentation », souffle-t-il, l’air désespéré. Juste à côté de la tente de Giorgi, se dresse celle de la famille de Maka, une jeune femme géorgienne de 30 ans avec son mari et ses enfants, dont une fille d’un an. Elle dit qu’elle est venue en France pour des raisons politiques mais ne souhaite pas donner plus de détails.

À quelques mètres, Efram et sa femme, Rahwa, érythréens, entretiennent leur tente. Le couple espère avoir une réponse positive de la part de la Cour nationale du droit d’asile (CNDA), après deux demandes refusées. « La police est venue faire un recensement le 4 mai, puis rien ne s’est passé après », indique Efram.

Pas de toilettes ni d’accès à l’eau potable

En journée, les habitants du camp affirment faire leurs besoins aux toilettes de la gare routière qui se trouvent juste à côté. Quand ces toilettes sont fermées, ils sont contraints de se soulager dans le parc. Ils n’ont pas de source d’eau potable dédiée.

Pour se nourrir, ils se rendent au restaurant solidaire Les 7 pains. « On peut y aller du lundi au samedi, mais c’est compliqué avec les enfants », indique Maka. La jeune maman semble épuisée : « Je ne sais pas ce qui va se passer, on ne nous dit rien. » En théorie, l’État est censé héberger toute personne qui le demande de manière inconditionnelle.

Les familles dorment dans de petites tentes, où elles stockent aussi la nourriture. Photo : AE / Rue89 Strasbourg / cc

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