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Chantal Cutajar : « J’atteste de la probité de Roland Ries »

La liste de Roland Ries, maire PS sortant de Strasbourg et candidat à sa succession aux prochaines élections, est quasi-bouclée. Présentée dimanche 2 mars, elle comporte quelques rares nouvelles têtes et une prise centriste, Chantal Cutajar. Cette professeure de droit, tête de liste Modem en 2008, compte bien « attester de la probité de Roland Ries » dont le mandat a été terni par l’affaire Bamako.

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Chantal Cutajar : « J’atteste de la probité de Roland Ries »

Chantal Cutajar sera n°12 sur la liste de Roland Ries (PS) en mars (Photo MM / Rue89 Strasbourg)
Chantal Cutajar sera n°12 sur la liste de Roland Ries (PS) en mars (Photo MM / Rue89 Strasbourg)

La liste complète de Roland Ries, candidat PS aux élections municipales de mars, sera connue ce dimanche. Outre les 50 socialistes déjà désignés depuis mi-décembre, 15 personnes dites « de la société civile », c’est à dire non-encartées dans un parti, seront bientôt présentées par le maire de Strasbourg. De nombreux sortants seront reconduits, tels Nawel Rafik (n°2), Françoise Buffet (n°8), Alexandre Feltz, Mickaël Schmidt ou Maria Fernanda Gabriel-Hanning.

Tergiversations sur l’ouverture à droite

De rares nouvelles têtes en politique devraient apparaître, tel Patrick Roger, chef d’entreprise au Neuhof, président du centre socio-culturel du quartier et membre du bureau du Medef Alsace. Et puis, il y a les prises de dans les camps adverses, les candidats d’ouverture. Pressenti pendant quelques semaines, Jean-François Kovar, ancien candidat UMP aux cantonales, a fait savoir qu’il n’en serait pas, au grand soulagement d’une partie des colistiers de Roland Ries.

Chantal Cutajar, en revanche, occupera la 12ème place, éligible même en cas de défaite, à moins d’un recul avec l’entrée de candidats écologistes entre les deux tours. Ancienne adjointe de Fabienne Keller et Robert Grossmann en 2001, Chantal Cutajar avait quitté l’équipe UDF-RPR en 2002. Candidate aux municipales en 2008, elle avait mené la liste Modem, le parti de François Bayrou, qui avait tout juste passé la barre des 5% au 1er tour. Des discussions avaient eu lieu entre les deux tours avec Roland Ries, mais n’avaient pas abouti.

Pour la troisième révolution industrielle

Professeure de droit spécialisée dans la lutte contre la criminalité financière, la désormais colistière de candidat socialiste s’est expliquée sur sa démarche ce jeudi. Elle remarque notamment :

« Je suis certaine que Roland Ries est le meilleur candidat pour Strasbourg. Son mandat en témoigne. [Mais, note-t-elle plus tard, « si j’avais été élue maire, j’aurais été la meilleure maire pour Strasbourg »…] En tant que citoyenne, je m’engage à redonner confiance dans la politique, notamment à cette génération internet qui ne réfléchit plus en termes de droite ou de gauche, de capitalisme ou de socialisme, mais aussi à nos aînés, tentés par le repli sur soi.

Je partage avec Roland Ries la conviction qu’une troisième révolution industrielle [ndlr, celle de Jeremy Rifkin] fondée sur l’économie verte et internet apportera développement et prospérité. Strasbourg doit être le laboratoire de ce nouveau monde que nous voulons construire. »

Administratrice (notamment) de Transparency International France, poste qu’elle ne quittera pas si elle est élue, estimant qu’un simple « déport » sur les questions locales est suffisant pour éviter tout conflit d’intérêts, la prof de droit confirme avoir régulièrement échangé avec Roland Ries ces dernières années. « J’ai découvert au fil du temps un homme avec qui je suis en accord fondamental. »

« Je n’ai aucun problème avec Bamako »

Outre du « sens de l’action politique », les deux personnalités politiques strasbourgeoises ont sans nul doute évoqué ensemble l’affaire Bamako qui a porté une ombre tenace sur le mandat qui s’achève. « Querelle de juriste » pour le maire sortant, « problème juridique » pour Chantal Cutajar, la procédure en cours n’a pas empêché l’ancienne tête de liste Modem de rejoindre Roland Ries. Elle martèle :

« Je n’ai aucun problème avec Bamako. Je suis tranquille avec ça. Si j’avais eu le moindre doute, serais-je venue ? Je n’a pas besoin d’exister politiquement, j’existe déjà bien assez professionnellement. J’atteste de la probité de Roland Ries par ma présence sur la liste. »

Est-elle prête à assumer le rôle – au hasard – d’adjointe aux marchés publics, poste à risques dévolu en première partie de mandat à Chantal Augé, avec les suites que l’on sait ? Pourquoi pas, assure celle qui estime ne pas être « venue pour faire de la figuration ».

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