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Ciné-Cool ou le cinéma des nouvelles rencontres

Du 27 août au 3 septembre, les tickets de cinéma ne coûteront que 4,50€ dans les salles du Grand Est participant à l’opération « Ciné-cool ». Bien sûr, les cinq cinémas strasbourgeois sont concernés. Pour l’occasion, 38 films seront proposés en avant-première, dont ceux de François Ozon ou encore de Michael Moore. Quatorze projections se feront en présence des équipes des films.

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Ciné-Cool ou le cinéma des nouvelles rencontres

À partir du samedi 27 août et jusqu’au samedi 3 septembre, toutes les places de cinéma, quel que soit l’horaire et le lieu de la séance, seront vendues à 4,50€. C’est la 19e édition de « Ciné-cool », une opération organisée par le syndicat des Directeurs de Cinéma de l’Est. Pour la première fois, certains cinémas de Champagne-Ardenne participent à l’opération, en plus des habituelles salles d’Alsace et de Lorraine.

vous ne pourrez pas dire que vous ne connaissez pas le tarif ...
Vous ne pourrez pas dire que vous ne connaissez pas le tarif …

Overdose d’écran noir

Les manifestations permettant d’accéder au 7ème art à moindre coût se succèdent à un rythme trimestriel. Après la traditionnelle Fête du Cinéma de juin, il est à nouveau possible d’être curieux grâce à Ciné-cool. Parce que l’enjeu, au-delà du fait de réinstaurer des habitudes cinéphiles quelques jours avant une rentrée riche en sorties prometteuses, c’est aussi d’ouvrir le spectateur occasionnel à d’autres perspectives, à d’autres films.

Avec un ticket d’entrée à plus de dix euros,  il parait évident que le public opte pour la sécurité, pour un choix attendu, pour une zone de confort. Et lorsqu’une séance coûte ce qu’elle devrait vraisemblablement coûter au consommateur (4,50 euros comme exprimé plus haut), celui-ci peut être tenté de faire un choix audacieux. Il peut nier l’habitude, se risquer à voir et peut-être à détester la grande sensation cannoise, une comédie allemande de 2h40 intitulée Toni Erdmann. Il peut refuser au cinéma américain le monopole du spectacle et se diriger vers le film catastrophe de l’année, l’incroyable Dernier train pour Busan.

Il peut, pour résumer, associer à nouveau découverte et grand écran, quitte à être déçu, irrité. Il lui suffira alors, pour un même tarif dérisoire, de tenter sa chance avec une oeuvre différente.

Rassembler public et équipes de film

Ciné-cool promet bien sûr des avant-premières prestigieuses et tonitruantes. Mais de manière plus pertinente, les exploitants ont surtout la possibilité de lier leur public aux films attendus, de supprimer une barrière, d’amener les équipes dans les salles. Les cinéphiles sont, à l’heure des grands festivals (Berlin, Cannes ou Locarno) gavés d’informations, de perspectives et de palmarès qui sonnent comme des promesses. Ils observent les cinéastes brandir des trophées et peuvent simplement rêver à une future découverte.

Pendant cette semaine à cheval sur août et septembre, ils pourront descendre dans l’arène aux côtés des cinéastes et des comédiens. Alain Guiraudie, cinéaste-artisan par définition, à présent auréolé de ses sélections officielles en compétition à Cannes, pourra échanger avec son public. La réalisatrice de Divines, caméra d’or et succès surprise du dernier festival de Cannes, pourra également confronter son premier film à ses spectateurs.

Et cette opportunité sert les cinéastes, tout autant que les cinéphiles. Contre toute attente, l’intérêt de Ciné-cool ne réside pas dans des avant-premières froides et spectaculaires de blockbusters attendus. La manifestation participe, sur un plan financier, humain et artistique, à rendre au cinéma sa dimension populaire, à ramener les égarés dans les salles, à rapprocher cinéphages, artistes et faiseurs.

Détaillons ci-dessous quelques points d’orgue de cette semaine cinéphile.

Réalisateurs émérites à Strasbourg

François Ozon à l’UGC : Passions franco-allemandes en noir et blanc.

Pour le film « Frantz » à l’UGC à 18h et 20h le 27 août. Dans ce dernier, Anna se recueille sur la tombe de Frantz. La veuve y aperçoit Alain, un ancien poilu. Leur rencontre au lendemain de la première guerre mondiale intrigue et passionne.

Houda Benyamina au Star Saint-Exupéry : Caméra d’or 2016

Le 2 septembre à 19h30, Houda Benyamina présentera son première long-métrage au Star Saint-Exupéry. L’auteure réalisatrice a obtenu la caméra d’or pour son film Divines. Dans ce récit, Dounia et Maimouna succombent aux appels de l’argent facile. Leur coeur balance entre entre violence et opulence.

Alain Guiraudie au Star Saint-Exupéry : Pulsions en milieux naturels

Le 27 août à 20h15 au Star Saint Exupéry. Après l’Inconnu du Lac qui l’a fait connaitre auprès du grand public, Alain Guiraudie dessine à nouveau des rencontres en zig-zag, à l’air libre. Dans Rester Vertical, Léo part en Lozère à la recherche du loup, et rencontre une bergère qu’il finit par éconduire. De cette relation est né un enfant qui n’aura pas su semer ses doutes existentiels.

L’Amérique, critique

Soy Nero : les étrangers bombardent pour des green card

Histoire quasi-réelle. Plusieurs milliers d’aspirants à la green card – carte de résident aux Etats-Unis – partent faire la guerre au sein des troupes américaines, pour acquérir la nationalité du pays. Nero, mexicain d’origine, fait partie d’entre eux. Il part au combat pour avoir le droit de retourner dans les pays dans lequel il est né. Le réalisateur du film, Raffi Pits, sera présent au cinéma Star le 31 août à 20h15.

Where to invade next : Des congés, oui oui oui ! Du pétrole, non non non !

Michael Moore ne se lasse pas d’analyser la travers guerriers et consuméristes des Etats-Unis. Après avoir réalisé des films sur l’éducation, la pollution, la crise économique, il part dans plusieurs pays pour s’inspirer de leurs modèles. Système carcéral, menus scolaires, congés payés : autant de domaines dans lesquels il peut piocher allègrement.

Aquarius : Bémols au Brésil

Le film se veut une critique du Brésil contemporain. Dans « Aquarius », Clara, proteste contre l’accélération du temps et refuse de vendre son appartement à un puissant promoteur immobilier. En compétition à Cannes, l’équipe du film Aquarius avait brandi des panneaux dénonçant ce qu’ils considèrent comme un coup d’Etat au Brésil.

À l’Odyssée : trois films en version restaurée

Trente ans après la sortie initiale du film « Mauvais Sang », Denis Lavant et Juliette Binoche cherchent à trouver le vaccin contre un virus qui tue « ceux qui font l’amour sans s’aimer ». A l’Odyssée le 2 septembre à 20h.

Dans « en quatrième vitesse » [« Kiss me deadly » en version anglaise] Mike Hammer, est plus vivant qu’en 55′. Il « part chercher des hommes qui torturent des femmes et tuent avec férocité… ceci était leur jungle ». A l’Odyssée le 27 août à 20h20.

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Capture d’écran de la version non restaurée du film « L’agent » (Youtube)

Une fois admis comme agent de la circulation, Otello, « Il vigile » (l’agent), fait preuve d’un zèle irritant. En 1960, le petit chef une fois remis à sa place fera preuve d’une indolence équivalente. A l’Odyssée le 1er septembre à 20h15.

Superproductions testéronées : « Ben Hur », « Blood Father », « Mechanic Resurrection ».

Contre un seul lors de la dernière édition Ciné-cool, quatre films américains seront proposés cette année. Mel Gibson, Jason Statham, Morgan Freeman… chacun son film d’action.

L’enlèvement de sa femme tire Arthur Bischop de sa retraite. Dans « Mechanic Resurrection », le flingueur doit reprendre du service dans un sequel du film « The Mecanic ».

Après un exil prolongé, « Ben-Hur » (nom du film et du personnage principal) retourne à Rome se venger de son frère qui l’a accusé à tort de trahison. Il doit récupérer son titre de prince.

Il avait pourtant laissé tomber ses mauvaises habitudes… Dans « Blood Father », Mel Gibson est contraint est forcé de prendre les armes pour sauver sa fille, poursuivie par les narcotrafiquants.

Evidemment, la liste est non-exhaustive. D’autres films seront projetés en avant-première, dont plusieurs en présence des équipes du film. Parmi lesquels « Le ciel attendra« ,  à l’UGC le 28 août ou encore « Clash » au Star Saint-Exupéry le 3 septembre.

Avec Tom Umbdenstock


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