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« Comme neige au soleil », la vie recadrée par Pascal Bastien

Pascal Bastien, journaliste-photographe, publie un livre inattendu, Comme neige au soleil, une série de photos qui ne sont issues d’aucune collection, aucun reportage, aucune commande. Toutes en noir et blanc, au format carré. Dans cette vie sur pellicule, on se croirait dans L’Étranger.

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« Comme neige au soleil », la vie recadrée par Pascal Bastien

(extrait de Comme neige au soleil - Pascal Bastien / documents remis)
(extrait de Comme neige au soleil – Pascal Bastien / documents remis)

Les lecteurs de Rue89 Strasbourg connaissent déjà Pascal Bastien. Le journaliste-photographe strasbourgeois est l’auteur de certaines photos publiées ici même et propose des rendez-vous occasionnels autour de l’image sur le blog « La 89e image« .

Il vient de publier aux éditions Médiapop un ovni littéraire qui lui ressemble bien. Une suite de photos, toutes en noir et blanc et aux format carré 6×6, prises avec l’antédiluvien Rolleiflex Heidosmat dont il ne se sépare jamais et déclenché à chaque fois qu’un cadre suffit à isoler une jolie scène dans le film un brin monotone de la vie.

Puisque c’est de ça dont il s’agit dans Comme neige au soleil. La vie, la famille, les amis, le boulot… Pascal Bastien raconte une année passée entre l’Alsace et le maghreb, ce qui contribue à donner l’impression d’être dans L’Étranger, ce roman où le héros d’Albert Camus donne le sentiment d’être spectateur de son existence. Bon, Pascal Bastien n’est pas Meursault mais il a cette distance, ce recul, ce regard qui embellit la réalité, par le choix d’un angle, d’un cadrage ou d’une lumière.

(Photo Pascal Bastien)
(Photo Pascal Bastien)

Des images et des théories « à la con »

Il appelle ça ses « images à la con » :

« Dans ce livre, il y a des images que tu ne fais pas. Ce n’est pas qu’un livre de belles images. Ce sont parfois des photos de trucs à la con, mais qui sont des marqueurs du temps. Au final, c’est un livre avec 150 images qui racontent une histoire, et avec un texte qui n’est pas une légende. Il y a deux récits, qui parfois se croisent ou d’autres fois se répondent. »

Des « images à la con » et des « théories à la con », comme celle sur la corrélation entre la notoriété d’un réalisateur et la longueur de ses films, à laquelle l’auteur de ces lignes souscrit pleinement, qui nous rappellent que chaque moment vécu laisse une trace. Souvenirs que nous aurions tort d’oublier.

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