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Concert : Stranger Cole, les sources du reggae au Molodoï

Sans conteste, le père universel du reggae, de par le monde et l’univers, s’appelle Bob Marley. Mais avant Bob, à son époque également, nombre de reggae-men firent vivre la scène jamaïcaine, à l’image de l’un des pères-fondateurs du genre, Mister Stranger Cole, de passage le 17 janvier à Strasbourg, au Molodoï, pour une date unique en France. Une occasion unique de rencontrer le reggae des origines.

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Concert : Stranger Cole, les sources du reggae au Molodoï

Stranger Cole
Stranger Cole (photo DR)


N’ayons pas la prétention de dérouler ici l’histoire du reggae dans son intégralité, d’en éclairer les moindres recoins ni même la réécrire. Seule importe la venue de l’un des pères-fondateurs de cette musique née en Jamaïque dans les années 60 dans la foulée du mento, parallèlement au ska et au rocksteady. Si Bob Marley, avec ses Wailers, en est aujourd’hui encore le porte-étendard le plus illustre, le reggae se diffuse aussi grâce à des « seconds couteaux » désignés comme tels par les critiques et l’industrie du disque : Bunny Wailer, Lee Scratch Perry, Peter Tosh, Jimmy Cliff, Max Romeo, Capleton, Toots and the Maytals, Horace Andy, U Roy, Little Roy, Sugar Minott et bien d’autres. Un second choix de qualité s’il en est et dont fait aussi partie Stranger Cole, né, comme Bob Marley, en 1945.

Adolescent, Wilburn Theodore Cole baigne déjà dans un environnement musical, notamment via l’un de ses frères, DJ dans l’un des plus importants sound systems du pays, le Trojan, du grand producteur Duke Reid. C’est donc tout naturellement que Stranger Cole va passer sa première audition chez le grand manitou du calypso et du jump blues au début des années 60. Jugé trop « vert », Stranger Cole voit un premier succès lui passer sous le nez : l’une de ses chansons, In and Out the Window, est donné à Eric « Monty » Morris qui transforme l’essai dans les bacs. Stranger Cole, de son côté, gagne la confiance de Duke Reid.

S’ensuit son premier succès d’auteur-compositeur-interprète, Rough and Tough, adoubé par tous les sound systems de l’île :

Rough and Tough reste, aujourd’hui encore, l’un des standards de l’early reggae, le reggae de la première heure et le grand Byron Lee se fend même d’une sympathique reprise avec son groupe The Dragonaires.

Stranger Cole poursuit sa carrière en menant de front des auditions de groupes pour Duke Reid et en montant des duos avec, entre autres, le pianiste jamaïcain Gladstone Anderson (Just Like a River), Lee Perry (Run up your Mouth) ou encore Patsy Todd (When I call your name), dans une version réenregistrée à l’aube des années 2000 par les deux artistes :

Dans les années 70, Stranger Cole tourne avec Max Roméo dans le monde entier, il monte ensuite un label, ouvre une boutique de disques et devient aussi producteur. En 1988, une vision de Bob Marley réveille son côté mystique, ce qui l’entraîne à se convertir au rastafarisme. Strange Jah Cole succède à Stranger Cole. Et avant de s’occuper de la réédition de ses propres albums et de gérer ses affaires, Cole participe à l’aventure Jamaïca All Stars lors d’une tournée mémorable en 2002 :

Y aller

Mister Stranger Cole, en concert jeudi 17 janvier à 20h30, au Molodoï, 19 rue du Ban de la Roche (avec les Allemands de The Steady Tones). Entrée : 6 euros.


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