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Concert : The Subways, du bon gros rock crasse et salopé

Trois jeunes Londoniens excités débarquent à Strasbourg pour mettre le feu. The Subways seront sur la scène de la Laiterie jeudi.

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The Subways

The Subways
The Subways (Document remis)

Ils n’ont pas 25 ans et les titres de leurs trois albums publiés depuis 2005 parlent pour eux : Young For Eternity (2005), All Or Nothing (2008), Money And Celebrity (2011). Jeunes pour l’éternité, Tout ou rien, Argent et célébrité : dans le désordre, voici le triptyque de leur fulgurante carrière, démarrée à la chance et au système D(o It Yourself) pour ensuite côtoyer les sommets, s’afficher aux côtés des plus grands noms du rock et la britpop et enfin marquer le pas depuis quelques mois avec un troisième disque qui manque de renouvellement.

Il faut le reconnaître : l’écriture n’a jamais été le fort du chanteur-guitariste Billy Lunn et, si la redite passe encore entre un premier essai et l’opus numéro 2 dit « de la confirmation », on accepte bien difficilement la faiblesse criante d’inspiration sur une troisième production. En somme, les textes tombent dans la critique basique et simpliste de la célébrité, de l’argent, des excès – il paraît que c’est pas bien ! – ou frisent la niaiserie béate et bubblegum des amours adolescentes contées par des pré-pubères. Est-ce seulement là un motif de reniement ? Assurément non puisque les Beatles eux-mêmes ne brillaient pas par la finesse ni la subtilité de leurs écrits très « premier degré » au début de leur carrière…

Oubliez les paroles, The Subways, c’est dans le rythme que ça se passe

Non, la vraie force des Subways, c’est leur rock crasse et salopé, des mélodies qui frappent et tapent sans discernement pour faire bouger une salle deux heures durant. C’était la recette de ces trois ados sauvages d’une banlieue huppée du nord de Londres lorsque, au début des années 2000, ils ont concocté eux-mêmes et à la maison les tous premiers titres de ce qui donnera naissance quelques mois plus tard à Young for Eternity.

Billy Lunn chante et joue de la guitare électrique, son frère Josh tient la batterie et Charlotte Cooper abandonne ses poupées pour rejoindre ce tandem graveleux à la basse et aux claviers, s’imposant progressivement comme la deuxième voix – d’abord fluette et timide, puis affirmée et quasi-garce – de ce power trio sexy qui déménage.

Leur premier titre, At 1 AM, résume un état d’esprit after-punk très ramassé en 1 minute 52 : c’est binaire, efficace, tapageur. Et, surtout, At 1AM les programmateurs du prestigieux festival de Glastonbury qui donnent illico leur chance à ces jeunes talents britanniques dans l’édition 2004. Comme leurs mentors et idoles d’Oasis et Nirvana, The Subways sont lancés sur les rails du succès.

 At 1am

Les scènes s’enchaînent, tournées européenne puis internationale, des premières parties de renom – Oasis, Foo Fighters, Stereophonics, Eagles of Death Metal – et des singles qui s’imposent dans les charts britanniques et aussi outre-Atlantique : Oh Yeah, brûlot vulgairement rock et sanglant, Rock n’Roll Queen, petite bombe pop-rock qui ressemble à s’y méprendre à un hymne des frères ennemis mancuniens d’Oasis, ou encore City Pavement ressusciterait presque les vieux pré-punks américains du MC5.

Oh Yeah !

Rock & Roll Queen

All or Nothing, en 2008, confirme cet esprit frondeur redoutable en live, avec les grosses guitares de Girls & Boys, premier single explosif de la nouvelle livraison des Subways. Avant, à l’automne 2011, dans la droite ligne de l’efficacité musicale du groupe, l’album Money and Celebrity, dont ressortent les puissants et dansants It’s a party (aux accents très « gossipiens ») et We don’t need Money to have a good Time, banalement remuant, comme peuvent l’être tant de slogans de groupes à guitare des années 2000 tels Bloc Party, The White Stripes, The Strokes… Mais qu’à cela ne tienne puisque c’est la scène qui les a tous révélés et renforce encore une réputation et un talent qui ne sont plus à prouver !

Girls & Boys

It’s a Party

We don’t need Money to have a good Time

 A voir jeudi 23 février à partir de 20h à la Laiterie à Strasbourg. Première partie : LadyLike Dragons.


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