Il n’y aura pas eu beaucoup de surprises lors de ce second tour des élections départementales en Alsace. Les différentes composantes de la droite alsacienne ont assez nettement remporté les duels contre le Front National, même dans les cantons où l’extrême-droite était arrivée en tête à l’issue du premier tour, comme Ingwiller, Saverne ou Ensisheim. Sauf exceptions, le Front National n’a pas dépassé ses scores du premier tour. Au total, il a perdu 2 000 voix dans le Bas-Rhin et gagné autant dans le Haut-Rhin.
Ainsi à Ensisheim, le FN engrange plus de mille voix supplémentaires entre les deux tours, mais le report des voix est tout de même favorable au binôme (UMP / UDI) Michel Habig et Betty Muller, qui progresse de plus de 4 000 voix. Même configuration à Ingwiller, où malgré une progression de plus de mille voix, les candidats FN sont battus par l’UMP, qui bénéficie à plein du report des voix en provenance d’un binôme divers-droite. Au final, le Front National n’envoie aucun élu dans les futurs conseils départementaux alsaciens.
Carton plein pour la droite
De son côté, la droite alsacienne place 70 élus sur 80 mandats en Alsace, toutes tendances confondues (26 élus UMP, 2 élus UDI, 38 élus sous l’étiquette « union de la droite » UMP / UDI et 4 divers-droite), ce qui revient à annihiler toute opposition dans les deux départements. Elle sera représentée dans le Bas-Rhin par la gauche strasbourgeoise, qui parvient à sauver quatre cantons (Strasbourg-1, 2, 3 et 5) et dans le Haut-Rhin par Marie-France Vallat et Pierre Vogt, un binôme divers-gauche, unique binôme de gauche rescapé de la débâcle.
L’UMP a bien été battue une fois, à Hoenheim, mais c’est par le binôme dont fait partie Vincent Debès… suspendu de l’UMP pour avoir justement maintenu sa candidature.
Guy-Dominique Kennel y voit un satisfecit
Pour le président, sortant, du conseil général du Bas-Rhin, Guy-Dominique Kennel, ces résultats traduisent une approbation de sa politique :
« Je suis très satisfait des résultats, la droite a gagné partout sauf à Strasbourg. C’est un grand chelem qui montre que la majorité alsacienne n’a pas été désavouée bien au contraire. Cela montre que lorsque les élus savent faire preuve d’unité et rester proches des gens, ils peuvent mener des mandats et être réélus. Le Département va avoir des choix importants à faire lors des prochaines années, je crois qu’il faudra expliquer et rappeler quels sont ses rôles et ses missions. »
De son côté, Antoine Homé, secrétaire fédéral adjoint du Parti Socialiste du Haut-Rhin, invoque évidemment le contexte national :
« On a dû mener des batailles très injustes, où l’on a reproché aux candidats des choix pour lesquels ils n’y étaient pour rien. Ainsi la création de la grande région Alca a pesé sur nos candidats alors que bon nombre avaient milité pour la formation du conseil unique d’Alsace et s’étaient opposés à l’extension de la région jusqu’à la Champagne-Ardennes. »
Désormais, les nouveaux élus ont rendez-vous dès ce lundi pour élire leur nouveau président. Dans le Bas-Rhin, on parle de Frédéric Bierry (maire UMP de Schirmeck) et de Rémi Bertrand (maire d’Uberach) tandis que dans le Haut-Rhin, le nom d’Éric Straumann (député UMP de Colmar) est fréquemment mentionné. L’investiture des nouveaux conseils doit avoir lieu mercredi.
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