Le musée alsacien, ce sont 50 000 objets retraçant la vie en Alsace entre le XVIIIe et le XXIe siècle. Exposées sur deux étages et dans trois maisons, quai Saint-Nicolas au centre-ville de Strasbourg, les collections sont constituées principalement d’objets de la vie quotidienne rurale.
L’événement « Salü Bisàmme ! » (« Salut tout le monde ! » en alsacien) célèbrera le dernier week-end d’ouverture du musée avec plusieurs animations avant la fermeture du musée pour une rénovation en profondeur pendant deux ans. Les médiateurs culturels et gardiens présenteront leurs coups de cœur, parmi lesquels de bien étranges moules à gâteaux.
Dans la pièce du musée qui reproduit une cuisine traditionnelle alsacienne sont exposés toutes sortes de moules. « Chaque gâteau correspondait à un des moments symboliques de la vie ou à une époque de l’année », confie Élodie Traband, médiatrice culturelle. Parmi les moules surprenants, l’un est en forme de crapaud, un autre représente un bébé emmailloté. Le gâteau en forme de crapaud était offert aux jeunes mariés en symbole de fertilité car « cet animal pond énormément d’œufs », détaille Élodie Traband. Le gâteau en forme de bébé emmailloté était mangé lors des baptêmes.
« Bonne ménagère » et croyances populaires
Entre des poteries de Betschdorf et de Soufflenheim, deux petites cruches en terre cuite en forme de poire ont pris place. Ce sont des « sprenzhafe », des arrosoirs de chambre, dont le fond est percé, comme décrit la médiatrice :
« Ça fait une espèce de goutte à goutte, sans faire une flaque. Juste histoire d’attraper la poussière, les saletés, avant de passer le balai. C’était un cadeau de mariage ! »
Les objets du musée alsacien sont autant de témoins fascinants d’un autre temps où le rôle de la femme consistait à avoir des enfants, à faire le ménage et la cuisine. D’autres objets reflètent davantage les croyances populaires comme les dégorgeoirs, aussi appelés déversoirs à moulin.
Le musée possède en effet « une des plus grandes collections de déversoirs », souligne Elodie Traband. Le « kleiekotzer » est une gargouille en bois sculpté par laquelle s’écoule la farine à la sortie des meules. Ces masques effrayants représentent le diable, l’étranger, ou encore des militaires. Ils ont une fonction protectrice et servent à « éloigner les mauvais esprits susceptibles d’empoisonner le grain », note Élodie Traband.
Les samedi 21 et dimanche 22 juin, d’autres objets seront mis en évidence, comme la chaise d’accouchée ou le « kreismesser » : un couteau rituel juif utilisé pour éloigner le démon féminin Lilith lors des cérémonies de circoncision. D’autres événements, comme des lectures de contes, se tiendront tout au long de ce week-end festif et nostalgique. « Nous sommes contents de ce week-end et en même temps, on est tristes. Ici, c’est ma maison », conclut avec émotion la jeune femme, à l’approche de la fermeture pour travaux du musée.


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