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Une école professionnelle à cheval sur le Rhin ?

« Les touristes ne connaissent pas de frontières, les grandes entreprises non plus. Les apprentis si ! Que voulez-vous qu’ils votent s’ils n’ont pas une expérience enthousiasmante de l’Europe ? » Peter Cleiss, directeur de l’Ecole professionnelle de Kehl, a de grands projets pour ses apprentis comme l’indiquent Les Échos. Son établissement, qui forme aujourd’hui 1 500 élèves dans la …

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Une école professionnelle à cheval sur le Rhin ?

« Les touristes ne connaissent pas de frontières, les grandes entreprises non plus. Les apprentis si ! Que voulez-vous qu’ils votent s’ils n’ont pas une expérience enthousiasmante de l’Europe ? »

Peter Cleiss, directeur de l’Ecole professionnelle de Kehl, a de grands projets pour ses apprentis comme l’indiquent Les Échos. Son établissement, qui forme aujourd’hui 1 500 élèves dans la vente, les métiers de bouche, ou encore la mécanique, aimerait attirer davantage de Français. Mais ceux-ci ne sont actuellement qu’une cinquantaine à fréquenter l’établissement.

Pas assez pour le directeur, qui voudrait faire de l’école un véritable centre de formation transfrontalier, ouvert aux apprentis des deux côtés du Rhin.

Un projet sous l’égide de l’eurodistrict Strasbourg-Ortenau ?

D’où les discussions ouvertes avec l’eurodistrict Strasbourg-Ortenau ; Peter Cleiss aimerait en effet bénéficier du soutien de ce Groupement européen de coopération territoriale (GECT), qui regroupe 107 communes des deux côtés du Rhin et entend promouvoir la coopération transfrontalière.

Des GECT que le Bundestag et l’Assemblée nationale soutiennent cette année particulièrement : les deux assemblées profitent en effet du 55e anniversaire de la signature du Traité de l’Elysée, lundi 22 janvier 2018, pour inciter les gouvernements français et allemand à déléguer aux eurodistricts « des compétences autonomes, et à introduire des clauses d’exception et d’expérimentation dans chacune des législations nationales. » En clair, à soutenir des projets qui dépassent les frontières.

Pour Andreas Jung, député du Parti chrétien-démocrate (CDU) et Président du groupe d’amitié franco-allemand au Bundestag cité par Les Échos, ce projet de formation transfrontalière serait en outre bénéfique pour tous :

« En Alsace, le chômage des jeunes dépasse 30%, et dans le Rhin supérieur, on souffre d’une pénurie de main-d’oeuvre. Souvent [ces projets] échouent pour des raisons purement pratiques. Les eurodistricts peuvent améliorer le quotidien des transfrontaliers. »

Un saut dans le vide

Claire Demesmay, de l’Institut allemand de politique étrangère (DGAP), pointe cependant les nombreux défis auxquels ces nouvelles entités politiques devront faire face :

« Ces régions n’auraient plus les mêmes règles que l’Etat dans lequel elles se trouvent, y compris fiscales. On n’a jamais vu cela. »

Les Groupements européens de coopération territoriale (GECT), dont l’Eurodistrict Strasbourg-Ortenau fait partie, sont nés en juillet 2006 de la volonté du Parlement européen et du Conseil européen, dans le but de promouvoir la coopération entre pays européens. Ils sont aujourd’hui au nombre de 29.


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