« J’ai toujours été payée en cash », se souvient Éloïse (les prénoms des employés ont été modifiés), qui a travaillé en tant qu’extra à l’Elastic bar à la Krutenau. Pendant huit semaines fin 2019, elle a servi des bières et encaissé les clients. « On m’appelait le jour même pour que je travaille le soir, de l’ouverture à la fermeture, détaille-t-elle. Mais il n’a jamais été question de contrat, je n’ai jamais rien signé. Ça ne me dérangeait pas, mais j’ai dû insister pour être payée après ma première soirée. » Elle finit par recevoir une somme en liquide le lendemain : 10 euros par heure travaillée.
D’autres extras, techniciens, barmen et barmaids ont vécu une expérience similaire. Rencontrés par Rue89 Strasbourg, Marcel, Hector, Éloïse et Raymond ont entre vingt et 35 ans, ils ont tous travaillé à l’Elastic entre 2018 et 2020 sans contrat. Hector n’a même pas été payé du tout, tandis que Marcel est incapable d’estimer les sommes qu’il a perçues : sans fiche de paie, difficile de tenir des comptes. « Je pense qu’on était autour de 10 euros de l’heure, lorsque j’étais payé », estime ce dernier.
Selon les vérifications de Rue89 Strasbourg, au moins onze mois de salaires n’ont pas été déclarés, en partie impayés, entre 2018 et 2021. Les préjudices vont de 2 400 à 10 000 euros par employé selon les témoignages.
Cet article fait partie de l’édition abonnés. | Déjà abonné ? Connectez-vous
Abonnez-vous maintenant pour poursuivre votre lecture

Déjà abonné⋅e ?
Connectez-vous
Chargement des commentaires…