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Des festivités pour changer l’image de l’Elsau, son principal problème selon Roland Ries

La Ville de Strasbourg vient de lancer Els’Oh, une série de festivités pour les « 50 ans d’urbanisme et de cultures urbaines à l’Elsau ». Devant le centre social et culturel du quartier, le maire Roland Ries a insisté sur la nécessité de changer l’image de l’Elsau. Mais rien sur le projet de rénovation…

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Des festivités pour changer l’image de l’Elsau, son principal problème selon Roland Ries

« Wesh qu’est ce qui se passe dehors? C’est quoi ces gens bizarres ? Ça fait peur.Y’a que des gens de bureaux. » À l’intérieur du centre social et culturel (CSC) de l’Elsau, un jeune homme s’étonne face à la cinquantaine de personnes en costume dehors. En effet sur le parvis du CSC, le maire de Strasbourg Roland Ries, en costume donc, vient d’inaugurer « Els’Oh! », une série d’événements pour fêter les « 50 ans d’urbanisme et de cultures urbaines à l’Elsau ». Entre avril et octobre, des conférences, expositions et des fêtes auront lieu dans le quartier à l’occasion de ses cinquante ans.

Roland Ries : « L’Elsau est avant tout mal connu »

Une exposition sur l’histoire du quartier a été installée en face du CSC. Une quinzaine de pancartes informent sur « l’Elsau valorisé par l’arrivée du tramway » (dommage, la fréquence va diminuer avec le détournement de la ligne F vers Kœnigshoffen) ou « les activités d’hier à aujourd’hui ». Sur ce dernier panneau, le public appréciera une photo des « commerces de proximité de la rue Watteau ». Le maire de Strasbourg, Roland Ries (PS), commence le discours par une pointe d’humour :

« Vous remarquerez qu’il y a une faute dans le nom du programme : Els’Oh! Pourquoi « Oh » ? Parce que l’Elsau a quelque chose à nous dire. […] Beaucoup disent qu’il ne ferait pas bon vivre dans le quartier. J’ai la conviction que l’Elsau est avant tout mal connu. »

Le maire de Strasbourg souhaite « changer l’image du quartier ». (Photo GK / Rue89 Strasbourg / cc)

Une déambulation de 20 minutes

L’allocution était précédée d’une « déambulation pour découvrir l’histoire de ce quartier ». La promenade a duré une vingtaine de minutes. Entre l’école Léonard de Vinci et le CSC, le trajet faisait 450 mètres. Le groupe d’une cinquantaine de personnes s’est arrêté sur la place Nicolas Poussin pour écouter une historienne. « Elle en sait des choses », approuve le maire en se dirigeant vers le lieu de son discours.

Le maire, Roland Ries, Luc Gillmann, adjoint au maire en charge du quartier de l’Elsau et Mathieu Cahn, adjoint au maire en charge de la politique de la Ville, ont participé à l’inauguration du programme « Els’Oh! »

L’ancien adjoint au quartier, toujours conseiller départemental, Eric Elkouby (PS), est aussi présent pour « fêter les 50 ans du quartier ». Un peu en retrait, il se montre critique à l’égard de la situation de l’Elsau et de l’inauguration des festivités :

« Je regrette que les habitants de l’Elsau aient été aussi peu associés à ces événements. Tout au plus, y a-t-il quelques acteurs associatifs et des habitants de la zone pavillonnaire. »

Le maire a la conviction que le quartier est avant tout mal connu (Photo GK / Rue89 Strasbourg / cc)

« Pour l’instant, il n’y a rien de fait »

À la fin de la cérémonie, une habitante du quartier ne peut s’empêcher de souffler : « Pour l’instant, il n’y a rien de fait. » Elle espérait avoir quelques informations supplémentaires sur les travaux de rénovation du quartier, maintes fois annoncés, maintes fois retardés. Mais le programme de l’Agence Nationale de Rénovation Urbaine (ANRU) pour l’Elsau n’a pas encore été fixé, selon le vice-président de l’Eurométropole en charge de la politique de la Ville, Mathieu Cahn (PS). Aujourd’hui encore, il reste prudent sur la mise en oeuvre du projet :

« En décembre 2018, le comité d’engagement de l’ANRU devrait avoir lieu [pour permettre de déterminer les contributions financières de chaque acteur du projet, ndlr] Mais plusieurs décisions étatiques retardent la rénovation du quartier. La loi PACTE [qui sera présentée le 18 avril en conseil des ministres, ndlr] pourrait réduire la participation des petites entreprises à l’effort de construction… »

« Le grand point d’interrogation »

Claude et Monique habitent l’Elsau depuis 1983. Résidents d’un immeuble de la rue Rembrandt, ils attendaient des élus de la Ville quelques informations sur le futur du quartier :

« On voulait en savoir un peu plus sur la rénovation de l’Elsau. Pour l’instant, pour les commerces, c’est le grand point d’interrogation. Il n’y a rien de fait. »

Sur les commerces, le maire de Strasbourg et l’adjoint en charge du quartier se défendent de toute responsabilité. Lors d’une conférence de presse, en début d’après-midi, Luc Gillmann rappelle :

« Le bâtiment de l’ancien Leclerc est une propriété privée. Le propriétaire est en lien avec les enseignes. Nous ne pouvons rien faire si ces acteurs ne parviennent pas à un accord. »

La conférence de presse s’est tenue dans l’école élémentaire Léonard de Vinci.

Dans le public, une personne conclut à voix haute : « En gros, on en est au point mort dans les négociations ». Roland Ries nuance : « Le projet est en gestation. » Le maire sera de retour à l’Elsau le 16 juin, pour la fête de quartier.

Pour les cinquante ans de l’Elsau, une banderole décore une partie de l’immeuble du 2 rue Mathias Grünewald.

#Elsau

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