

Faux départ, au défilé du 1er mai, qui s'ébranle à 9h55... (Photos PF)
Comme nous l’annoncions ce matin, les syndicats n’ont pas tous été officiellement au rendez-vous cette année pour le défilé du 1er mai, qui s’est déroulé de 10h à 11h30 à Strasbourg. Nous avons suivi en direct l’avancée du cortège, avec Pierre France, journaliste Rue89 Strasbourg embarqué.
9h30 – Place de la Bourse, 300 à 400 personnes sont déjà sur place. Des bandeaux rouge de la CGT flottent au vent, l’Internationale joue déjà les fonds sonore. Le député socialiste Armand Jung et le conseiller municipal Eric Elkouby sont venus dire bonjour. Tout le monde se prépare, enfile son baudrier aux couleurs de son syndicat, les textes des chansons sont distribués aux participants. Dans le cortège, les représentants de l’entreprise Caddie sont en tête, avec leur organisation syndicale majoritaire, la CFTC.
10h – Toujours place de la Bourse. Après un faux départ des Caddie, le cortège s’étoffe encore. Près de 600 à 700 personnes s’apprêtent à partir.

Toujours place de la Bourse, le cortège compte de plus en plus de participants. (PF)

La tête de cortège, sur les rails du tram, entre les arrêts "Etoile Bourse" et "Porte de l'Hôpital". (PF)
10h10 – Le cortège s’ébranle. On dénombre environ 1 200 personnes. On entend l’Internationale, chantée… en alsacien ! Les slogans sur le « vrai travail » remportent un franc succès. La CGT assure l’ambiance avec son groupe et son camion transformée en mini-scène mobile. Dès le départ, le ton est donné pour la CGT: « Si tu es contre Sarkozy tape dans tes mains… Si tu es contre l’UMP, l’homophobie, le racisme, les capitalistes tape dans tes mains… »

Alors que le cortège s'engage dans le rue de la Division-Leclerc, les manifestants marchent au son des "tambours" syndicaux. (PF)

Derrière les Caddie et la CFTC, la CGT... (PF)
Des tracts de la CFTC sur l’avenir de la Coop sont distribués dans les rangs du cortège.
10h25 – Le Parti socialiste s’insère dans la seconde partie du cortège, avec 150 personnes environ. Dans ses rangs, on trouve le maire Roland Ries, et quelques-uns de ses adjoints, tels Philippe Bies (logement) ou Mathieu Cahn (vie associative), mais aussi Catherine Trautmann (attractivité économique) ou Alain Fontanel (finances). D’autres partis politiques ont rejoint le cortège dont le Parti communiste, le Nouveau parti anticapitaliste, d’autres partis de gauche et l’insolite Parti pirate. Une forte délégation d’un parti kurde marxiste a également défilé en fin de cortège.
Mathieu Cahn, responsable fédéral du PS du Bas-Rhin, remarque :
« Contrairement à Nicolas Sarkozy, nous ne découvrons pas le 1er mai en 2012 ! Nous sommes là chaque année aux côtés des organisations syndicales. C’est leur journée et chacune est libre de son choix d’être là ou non [ndlr : la CFDT Alsace a officiellement préféré s’abstenir de manifester par crainte d’une trop forte politisation du cortège]. [Sur les slogans anti-Sarkozy] Chaque organisation syndicale a le droit d’exprimer ses opinions, ce n’est pas à nous de les commenter. »
D’ailleurs, même si la CFDT avait annoncé qu’elle ne défilerait pas, ce syndicat, très bien représenté en Alsace, comptait quand même quelques représentants. Parmi eux, Gérard, 58 ans, employé « dans le ferroviaire » :
« Pour moi, la priorité, c’est de défendre les acquis sociaux, la retraite à 60 ans, le pouvoir d’achat. Hors de question de renoncer à manifester parce qu’il y a des élections ! »

La maire Roland Ries (au centre, qui sourit), entouré de ses adjoints. (PF)
Non loin de là, François, un manifestant trentenaire, s’explique sur sa présence:
« Je suis venu pour rajouter de la pression populaire. Parce qu’il y a une bonne ambiance aussi et parce qu’il fait beau. Le discours apolitique des syndicats, je le comprends. Il est précieux. Mais c’est aussi une façon de rester planqué. Moi je ne suis pas syndiqué, mais je suis là parce que l’on est dans l’entre-deux-tours et parce qu’il faut virer Sarko ! »

Ambiance de manif' rue d'Or, fumigènes et drapeaux rouges. (PF)
Le premier mai est un rendez-vous mi-festif, mi-revendicatif. C’est un rendez-vous du peuple de gauche et comme à chaque manifestation, les conversations allaient bon train, pas forcément politiques, même si, entre-deux tours oblige, l’ambiance de cette édition 2012 était un peu particulière. Les syndicats CFTC et Unsa ont bien veillé à ne pas afficher de slogans contre Nicolas Sarkozy, candidat à sa réélection dimanche, mais ils étaient bien les seuls. Partout ailleurs, des caricatures du Président de la République accompagnaient des slogans hostiles.
10h30 – La tête de cortège est au niveau de la station Langstross-Grand’Rue.
10h45 – Ambiance assez calme, à part autour du camion CGT qui continue de mettre l’ambiance. On arrive place Kléber. Objectif : place de l’Homme-de-Fer, puis rue de Haute-Montée et descente par les Grandes-Arcades. Certains slogans, notamment ceux scandés par la CGT, sont clairement anti-sarkozistes (son ci-dessus). La manifestation rassemble à ce moment là plus de 3000 personnes.

Les General Motors (Port du Rhin) arrivent place Kléber. (PF)
Laurent, 30 ans, est chercheur. Il explique sa mobilisation :
« Je suis venu pour soutenir les syndicats, mais aussi le Front de gauche. Pour moi, c’est important le découplage entre syndicats et partis politiques. Mais les slogans anti-sarkozistes ne me dérangent pas, ça fait partie du folklore ! »

Le Frond de gauche, rue des Grandes-Arcades. (PF)
Dans les rangs de l’Unsa, Michel, 57 ans, personnel de direction, remarque quant à lui :
« Tous les travailleurs devraient défiler tous les 1er mai. Celui-là comme les autres. Il n’y a pas de raison que ça change ! C’était déjà comme ça en 2002 [ndlr : aussi entre les deux tours de la Présidentielle]… »

La CFTC place de l'Homme-de-Fer. (PF)

Le tout jeune Parti Pirate... (PF)
11h30 – Le cortège termine sa boucle à travers le centre-ville, pour un retour à son point de départ, place de la Bourse. C’est terminé pour aujourd’hui. Des manifestants se demandent où aller manger, d’autres plient les banderoles et se donnent rendez-vous à la prochaine manifestation.
Ces collabos casseurs de mouvement devaient tous être au Trocadero !
Nous nous sommes promenés au gré du cortège et nous avons interrogé des gens au hasard, en fonction aussi de leur volonté de répondre à un journaliste, (interaction souvent plus difficile à obtenir dans les rangs de Solidaires soit-dit en passant), en fonction du moment et d'une idée toute subjective d'une sélection de profils divers (des jeunes, des personnes plus âgées, des occasionnels, des habitués, etc).
Donc désolé si Solidaires n'apparaît pas dans cet article, ce n'est évidemment pas vous l'aurez compris un choix. Solidaires sera peut-être du prochain article, ou peut-être pas.
D'ailleurs, la France est le pays où la productivité horaire d'un salarié est la plus élevée dans le monde.
Le problème n'est donc pas la productivité, mais le fait qu'on permette aux entreprises d'aller installer des sièges sociaux dans des paradis fiscaux et ainsi se soustraire en grande partie aux impôts nationaux et le fait qu'on permette à des entreprises d'aller dans des pays où on pays des gens pour des salaires de misère dans des conditions de misère.
Et le problème n'est pas la compétitivité. Ou alors, il faudrait avoir des taux d'imposition à 0% et des salaires à 10€/mois.
Resterait alors le problème de toutes ces personnes qui ne trouvent pas ou plus de travail. Soit parce trop jeunes on leur demande une expérience qu'ils n'ont pas et qu'on ne leur donne pas la chance d'acquérir ; soit parce qu'ils sont un peu trop vieux et qu'on les considèrent comme insuffisamment productif.
resterait aussi toutes ces personnes que l'on licencie parce que l'on "rationalise" comme disent si joliment les Allemands et qu'on décentralise les usines.
Vous parler d'engendrer la richesse. Vous n'avez toujours pas compris que pour les firmes il s'agit d'augmenter les profits et peu importe les victimes.