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Avec L’enfant comète, Baptiste Cogitore redonne vie au fantôme de Terezin

Dans son dernier livre, L’enfant comète, Baptiste Cogitore revient sur l’histoire d’Hanuš Hachenburg, un enfant tué par les nazis à Birkenau en 1944 mais qui a écrit plusieurs textes poétiques au cours de sa courte vie.

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Avec L’enfant comète, Baptiste Cogitore redonne vie au fantôme de Terezin
Certains chercheurs ont cru pouvoir reconnaître Hanuš Hachenburg sur cette photo de l’orphelinat juif, mais ce n’est pas lui.

Claire Audhuy et Baptiste Cogitore ont découvert l’existence d’Hanuš Hachenburg en 2011, lorsqu’elle travaillait sur le théâtre dans les camps de concentration nazis. Depuis, le talent et le destin tragique du jeune poète tchèque n’a cessé de les travailler : Hanuš Hachenburg est né en 1929, interné en 1942 au camp de Terezin, il a écrit des poèmes et des pièces de théâtre avant d’être assassiné à Birkenau en 1944.

Les deux auteurs aux multiples talents (Claire Audhuy est aussi artiste, interprète et metteuse en scène, Baptiste Cogitore est aussi réalisateur) se sont d’abord attachés à éditer les textes d’Hanuš Hachenburg et à réaliser un film documentaire, Le Fantôme de Theresienstadt en 2019.

Une histoire écrasée par l’Histoire

L’enfant comète est un livre d’histoire sur la vie d’Hanuš Hachenburg, que Baptiste Cogitore a scrupuleusement reconstituée pendant dix ans à partir des archives de la République tchèque, des archives familiales (bien que laissé à un foyer en 1938, Hanuš est issu d’une famille aisée de Prague), des écrits de l’auteur et des témoignages disponibles.

Le résultat est une vibrante plongée dans l’Europe centrale en guerre, suivie d’un placement du lecteur comme témoin glacé de l’horreur mécanique des camps de concentration nazis. Autant d’étapes très documentées d’une courte vie, ponctuées par des textes d’Hanuš Hachenburg qui sont autant d’étincelles de talent pur dans ce monde qui s’enfonce dans la barbarie.

La lecture de L’Enfant comète raconte l’éclosion d’un talent brut, une personnalité brillante qui prend immédiatement conscience de sa fin prochaine, et qui choisit d’en rire, qui choisit les mots plutôt que les armes car il savaient qu’ils seraient éternels. Cet acte de foi dans la littérature, à 13 ans, est un témoignage qui résonne encore, 80 ans plus tard.


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