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Enquête sur le rôle de la Russie dans l’agence en charge des frontières européennes

L’Union européenne enquête sur le rôle de la filière russe d’Atos dans la construction d’un système informatique de gestion de ses frontières. L’agence en charge de ce nouveau programme, l’EU-Lisa, se situe à Strasbourg.

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Enquête sur le rôle de la Russie dans l’agence en charge des frontières européennes
Le bâtiment Louise Weiss du Parlement européen

Le parquet de l’Union européenne (UE) enquête sur le rôle du bureau moscovite de l’entreprise française Atos dans la construction du nouveau système électronique relatif aux frontières européennes. Selon le journal Financial Times, le groupe a eu recours à sa branche en Russie en 2021 pour l’achat de certaines licences d’un logiciel informatique, visant à récolter et stocker les données biométriques des visiteurs non-européens sur le sol de l’UE.

Ce projet aboutirait à la création de la plus grande base de données d’informations personnelles jamais constituée par l’UE, appellée EES (Entry/Exit System). L’agence européenne en charge de ces informations est située à Strasbourg, dans le quartier de Neuhof. Elle s’appelle l’EU-Lisa.

« La révélation de l’implication russe a fait naître des questions de sécurité importantes relatives à la refonte de toute l’infrastructure des frontières de l’UE », poursuit le Financial Times. Selon les documents consultés par le journal, la branche moscovite d’Atos est opérationnelle depuis 2016 grâce à un accord qui autorise les services de sécurité russes à avoir accès à ses activités. Les personnels d’Atos travaillant dans son bureau Russe auraient donc dû recevoir des autorisations spécifiques de l’UE pour acheter ce logiciel sensible.

Sécurité toute relative à EU-Lisa

Toujours selon le Financial Times, le bureau du parquet de l’Union Européenne enquête donc sur l’implication de Atos Russie. S’il ne commente ni ne confirme publiquement la tenue d’une enquête, aucune poursuite n’a été engagée pour le moment à l’encontre d’Atos.

En 2024, l’Office européen de lutte anti-fraude (Olaf) a également enquêté suite à des soupçons relatifs à l’implication de d’Atos Russia dans la construction du système EES. « Il a trouvé que des mesures prises en interne à l’agence EU-Lisa relatives à des problèmes de sécurité n’ont pas été suffisantes », poursuit le Financial Times. Si l’Olaf n’a pas poursuivi son enquête, il a effectué des recommandations à l’agence.

Au Financial Times, l’EU-Lisa dit être au courant des soupçons pesant sur Atos Russia et assure n’avoir aucun lien contractuel avec cette entreprise. Les documents consultés par le Financial Times ne permettent pas d’établir que Atos Russia était encore impliquée dans le travail sur le système EES après l’invasion de l’Ukraine en février 2022.

Les parties de logiciel achetées par Atos Russia concernent les remontées d’informations aux compagnies aériennes relatives aux informations des voyageurs (statut du visa par exemple).


#russie

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