Vendredi 4 juillet 2025, parents d’élèves, enseignants et membres du personnel du collège et du lycée Jean Monnet se sont rassemblés à 9h30 devant le rectorat de l’académie de Strasbourg. Ce rassemblement visait à protester contre la suppression d’une classe de sixième au collège et le refus d’ouvrir une nouvelle classe de première générale au lycée, pour ces établissements du sud du Neudorf, comptant plus de 1 900 élèves.
Cette colère est alimentée par l’effectif déjà trop important dans les classes des établissements, une situation qui ne fera qu’empirer d’après les personnes présentes à ce rassemblement. Nicolas, professeur d’histoire-géographie au collège, témoigne :
« Nous étions censés avoir quatre classes de sixième pour 90 élèves. En septembre, nous passerons à trois classes de 30 élèves. Nous aurons encore moins de temps à consacrer à chacun. »
Loïc, enseignant d’histoire-géographie au lycée, ajoute :
« Ils prennent des décisions sans tenir compte du contexte du quartier. Nous accueillons souvent des élèves issus de milieux défavorisés ; pour les aider, nous aurions besoin de plus de moyens et de temps, mais c’est exactement l’inverse qu’on nous impose. »

Les élèves défavorisés de côté
Le problème du nombre d’élèves par classe s’aggrave en cours d’année, avec l’arrivée d’élèves UPE2A (unité pédagogique pour élèves allophones arrivants). Une enseignante du collège explique : « Nous disposons de 24 places pour les élèves allophones. Après quelques semaines, certains rejoignent les autres classes sur certaines matières, ce qui porte parfois l’effectif à plus de 35 élèves. » Cette surcharge nuit non seulement aux élèves de sixième, mais surtout aux élèves UPE2A : « Ce sont des élèves motivés, déterminés à apprendre le français et à s’adapter aux codes du pays, confie la professeure. « Mais si leur intégration se déroule ainsi, ce sera beaucoup plus compliqué pour eux. »
En outre, plusieurs membres du personnel expliquent qu’à la rentrée, ils devront installer des bureaux et des chaises devant des issues de secours pour accueillir tout le monde. Cette situation concerne également les élèves en situation de handicap. C’est le cas de Pauline, accompagnante d’élève en situation de handicap :
« Je suis souvent en classe avec les enfants que j’accompagne ; j’ai besoin de ma propre place. Parfois, l’élève est en fauteuil roulant ou nécessite un bureau spécifique. Le rectorat ne prend pas ces contraintes en compte lorsqu’il fixe l’effectif maximal par classe. »
« Le rectorat n’a pas répondu à nos revendications »
Les décisions de fermeture et de non-ouverture de classes ont été communiquées aux établissements la semaine du 23 juin. Carole, parent d’une élève de quatrième et d’un élève en terminale, raconte : « Nous avons appris ces mesures il y a quelques semaines. Depuis février, nous espérions l’ouverture d’une quatrième classe de sixième, puis le rectorat est revenu sur sa décision. »
Peu avant 10h, plusieurs enseignants ont été reçus pendant plus d’une heure et demie par le cabinet du recteur. Coline, enseignante au lycée et représentante du personnel au Snes-FSU, rapporte :
« Ils ont reconnu ne pas avoir pris en compte la situation des UPE2A, mais sinon, le rectorat n’a pas répondu à nos revendications. Ils nous ont affirmé qu’ils seront “vigilants” à notre cas mais sans s’engager sur des mesures concrètes. »
Chargement des commentaires…