Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Au tour de l’Eurométropole de se choisir une présidente

Qui présidera l’assemblée des 33 communes pour six ans ? À la veille du scrutin, deux candidates sont déclarées, Pia Imbs, soutenue par les écologistes strasbourgeois et Catherine Graef-Eckert. Le vote, dont l’issue n’est pas connue d’avance, est à suivre en direct à partir de 9h30.

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Après la page Roland Ries à la Ville de Strasbourg, c’est celle de Robert Herrmann à l’Eurométropole qui se tourne. Mais dans l’assemblée des 33 communes, aucune formation politique n’a de majorité absolue. Or, c’est à l’Eurométropole que se trouvent les leviers publics les plus puissants, avec plus de 1,5 milliard de budget contre 500 millions à la Ville et des compétences sur les déchets, les transports en commun, l’Économie, le logement, l’énergie, etc.

Deux candidates officiellement

Deux candidates sont officiellement en lice. La maire (sans étiquette) de Holtzheim, Pia Imbs, est soutenue par les écologistes de Strasbourg et de Schiltigheim. Mais il faudra d’autres soutiens pour obtenir plus de 50 voix sur 99. De l’autre côté, la nouvelle maire de Lingolsheim Catherine Graef-Eckert, membre de la majorité de droite au Conseil départemental, brigue aussi le poste. Mais elle non plus ne peut obtenir de majorité avec seulement les maires de droite et du centre, même s’ils sont tous unis derrière elle. Les électeurs « pivot » sont donc les socialistes ou les maires « sans étiquette ». Il pourrait y avoir du suspens dans la matinée, voire deux ou trois tours de vote.

Même hémicycle et nouvelle majorité (photo Pascal Bastien / divergence)

Front inversé

Par rapport aux négociations de second tour, les socialistes et les écologistes se retrouvent à front inversé. Début juin, les discussions avant le second tour des élections municipales entre les deux listes de gauche avaient achoppé sur la question de la présidence de l’Eurométropole. Le Parti socialiste estimait qu’il fallait déjà travailler sur la majorité métropolitaine, là où sont les vrais pouvoirs, et confier la présidence à Catherine Trautmann, qui s’était déclarée candidate dès janvier. Elle était alors numéro 2 derrière Mathieu Cahn. Les écologistes avaient au contraire rétorqué que le projet à la métropole devrait être défini à 33 communes et non « sur un coin de table strasbourgeoise ».

Depuis, il y a les victoires des écologistes à Strasbourg et Ostwald, et des défaites socialistes à Illkirch-Graffenstaden et à Ostwald. À la Ville de Strasbourg, les socialistes se sont rangés derrière les écologistes, et ont obtenu une jeune adjointe. Mais pour la gestion de l’Eurométropole, le clivage demeure.

Grande coalition ou majorité resserrée ?

Les socialistes souhaitent désormais rééditer la grande coalition droite-gauche à la Robert Herrmann instaurée en 2014. C’est aussi le souhait de Catherine Graef-Eckert et sa dizaine de soutiens. Les maires de droite et du centre y avaient été valorisés comme le partenaire majeur des socialistes strasbourgeois, et avaient obtenu sept vice-présidences. Si le scénario se répète en 2020-2026, avec environ 80 élus, les écologistes se retrouveraient un peu dilués.

Les écologistes souhaitent le rassemblement, mais… derrière eux, sur la base de leurs trois « urgences », écologiques, sociales et démocratiques de leur programme. Une majorité « resserrée » autour d’une soixantaine d’élus peut suffire pour mettre en place ces politiques, et marquer quelques « ruptures » avec les mandats précédents. Les ralliements doivent être individuels et non décidés par des logiques de groupes.

Les débats portent surtout sur la manière de prendre les décisions futures, ce qu’on appelle « la gouvernance » ou plus trivialement sur la répartition des rôles, notamment les 20 vice-présidences. Les écologistes proposent un trio féminin aux commandes : Pia Imbs, Jeanne Barseghian et Danielle Dambach.

Les questions de fond, quelles extensions de tramway, quel rythme de production de logements, quels moyens pour les rénovations, la taxe incitative sur les déchets, etc. seront décidées au cours du mandat par l’équipe instaurée ce mercredi. On peut imaginer que Danielle Dambach a eu des garanties sur le tramway à Schiltigheim, pour lequel elle a été élue en 2018 puis réélue en 2020. Mais le détail fin des programmes n’est pas connu. Après l’élection de la présidente, les 20 vice-présidents seront élus à leur tour et formeront le nouvel exécutif.

Qui remportera le vote ? Y aura-t-il des débauchages de dernière minute ? Catherine Trautmann, personnalité plus consensuelle pour les maires de droite et du centre, présentera-t-elle sa candidature en recours face au « bloc contre bloc » ? La séance est à suivre à partir de 9h30.


#conseil eurométropole

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