D’ici dix ans, sur ce qui ne ressemble encore qu’à un champ, un jardin d’arbres, ou « forêt nourricière », verra le jour au sud de Strasbourg, rue Guynemer près de l’aérodrome de la Musau. Mercredi 17 septembre, à 18h30, Simon Le Mellec et l’association des Planteurs cueilleurs dont il est président, ont célébré le lancement du projet avec la plantation d’un noyer du Japon en présence de la maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian (Les Écologistes). La Ville met à disposition un terrain de 5 000 mètres carrés.
200 espèces comestibles
Le principe de forêt nourricière s’inspire de l’écosystème des forêts naturelles et tropicales où la végétation se développe sur plusieurs strates. Des plantes poussent au sol tandis que de grands arbres grimpent vers le ciel. Simon Le Mellec explique comment une telle végétation peut survivre en Alsace :
« Chez nous on n’a pas le même climat que dans les tropiques, donc on doit cultiver différemment. Il faut mettre plus d’espace entre les arbres pour mieux faire rentrer le soleil. L’idée est de faire pousser une diversité végétale pour que les plantations soient plus résilientes aux aléas climatiques. L’emplacement de chaque plante est réfléchi pour lui offrir les meilleures conditions de développement. »
Grenadier d’Ouzbékistan, jujubier brésilien, mandarine satsuma, citron yuzu, poivre de Sichuan… L’association cultivera 200 espèces végétales comestibles parmi la centaine d’arbres et d’arbustes plantés. Une soixantaine d’arbres seront plantés le 25 novembre, pour la Sainte-Catherine. « Il y a un vieux dicton qui dit qu’à la Sainte-Catherine, tout arbre prend racine, s’amuse Simon Le Mellec, et c’est vrai que novembre c’est vraiment la meilleure période pour planter. »
Des fruits et des poules
La mairie alloue à l’association un terrain de 5 000 mètres carrés dans le quartier de la Musau, à côté de l’aérodrome. Sur l’ensemble du terrain, un tiers sera utilisé pour la forêt nourricière. Le reste sera « accessible pour se balader ou pour promener son chien », précise Simon Le Mellec. Fermée par une clôture, la forêt fonctionnera « comme un jardin partagé ». Seuls les adhérents à l’association pourront y accéder, planter, cultiver et récolter.
Même s’il faudra attendre une dizaine d’années avant que les arbres ne donnent des fruits, le président des planteurs cueilleurs a bon espoir :
« Le but c’est qu’au bout d’un moment, on ait trop de denrées pour en faire profiter d’autres personnes extérieures à l’association. On donnera à la Banque alimentaire, au collectif Vrac ou bien à ceux qui travaillent avec les migrants. Les écoles qui viendront faire des ateliers de jardinage pourront aussi repartir avec leurs fruits. »
Le projet de forêt nourricière compte aussi l’installation d’un poulailler, qui sera géré par une dizaine de personnes. La clôture sera posée mi-octobre et l’enclos pourra accueillir entre 12 et 15 poules ainsi que deux lapins.



Chargement des commentaires…