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François Loos, ancien ministre inconnu, travaille à conquérir Strasbourg

En annonçant sa candidature à la mairie de Strasbourg cet hiver, François Loos s’était dit « en stage » pour approfondir les dossiers locaux. Le « stagiaire » en est à présent au ratissage du terrain, histoire de faire grimper sa notoriété. Rue89 Strasbourg a suivi l’ex-député de Wissembourg et Haguenau au marché de la Meinau puis à Kœnigshoffen.

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François Loos, ancien ministre inconnu, travaille à conquérir Strasbourg

François Loos, conseiller régional, ancien député et ministre, a choisi Luc Lehner (au premier plan), président du Parti radical pour le Bas-Rhin, comme directeur de campagne (Photo MM / Marie Marty)
François Loos, conseiller régional, ancien député et ministre, a choisi Luc Lehner (au premier plan), président du Parti radical du Bas-Rhin, comme directeur de campagne – Ici, avec des habitantes de Kœnigshoffen le 2 août 2013 (Photo MM / Marie Marty)

Nul n’est dupe. C’est pour nous que François Loos arpente le marché de la Meinau en semaine, tracts en mains, début août. Mais, si lui le fait rarement en personne, une poignée de militants UDI, le parti de Jean-Louis Borloo, assure être présente très régulièrement sur tous les marchés de la ville, tandis que « les autres » font une pause estivale (l’UMP), voire n’ont encore rien commencé (le PS).

Pas de mesure annoncées avant janvier

Mieux vaut s’y prendre tôt en effet, puisque l’ex-ministre délégué multi-fonctions du gouvernement Raffarin, mais surtout ex-député de Wissembourg et Haguenau, n’est pas une personnalité très connue à Strasbourg. Peu présent dans la capitale alsacienne tout au long de sa carrière, même s’il y vit, il avait en se lançant dans la campagne et de son propre aveu, une connaissance toute relative des dossiers locaux.

D’où son « stage » lancé maladroitement cet hiver. Alors qu’il aurait déjà jeté sur le papier les grandes lignes de son programme, la critique du bilan socialiste et les mesures préconisées pour « redonner une perspective à Strasbourg », « une ville qui stagne », n’arriveront que plus tard, à l’automne pour le bilan, en janvier 2014 pour le programme. Peur de se faire piquer des idées ? « Je ne veux rien dire de définitif aujourd’hui. C’est mon côté ingénieur, je veux être au point. »

François Loos et son équipe - une vingtaine de militants centristes - arpentent les marchés depuis quelques mois (Photo MM / Rue89 Strasbourg)
François Loos et son équipe – une vingtaine de militants centristes – arpentent les marchés depuis quelques mois (Photo MM / Rue89 Strasbourg)

Au marché, François Loos est direct, mais pas très souriant. Il serre la pince, mais n’insiste pas quand on l’ignore. « Bonjour, je me présente, François Loos, candidat aux municipales à Strasbourg l’année prochaine. » Auprès des commerçants qui disent venir d’ailleurs (Westhoffen, Haguenau, Schiltigheim…), il ne s’attarde pas. Tentent des approches avec les mères de famille, auxquelles il tend des tracts. « Il y a ma photo dessus, bon, j’ai l’air plus sérieux qu’en vrai, hein ? »

« Le centre, ah, c’est bien le centre »

Sur les terres du conseiller général et ancien député Jean-Philippe Maurer (UMP), qui s’est fait ravir la circonscription en 2012 par le socialiste Philippe Bies, le centre et la droite ont plutôt bonne presse. Prenant un tract, un commerçant note : « Je vais lire ça tranquillement, merci monsieur et bon courage ». Un autre : « Maintenant que je vous ai vu, je vais faire campagne pour vous » ! Un troisième : « Maurer, c’est votre pote ? Il vient tout le temps, Jean-Philippe ! » Un passant, encore : « Le centre, ah, c’est bien le centre ». Les thèmes abordés par les passants qui s’arrêtent, en général, ceux qui connaissent le conseiller régional Loos : religion, logement ou retraite. La sécurité, à la Meinau ce jour-là, est un non-sujet, remarque le candidat.

Aux côtés de François Loos, Jacques Bon, ancien élu du temps de Pflimlin et Rudloff, Yves Scheidecker, tous deux de l’Alliance centriste, mais aussi Luc Lehner, directeur de campagne et président du Parti radical dans le Bas-Rhin (sa page Facebook). Ou encore, ce matin-là, Francis Hebting, habitant de Kœnigshoffen, où il exerce depuis 40 ans en tant que kiné. C’est avec lui que François Loos embraie sur une séance de porte à porte rue de la Charmille, dans ce quartier au cœur de la polémique tram pneu ou fer. Là, rares sont les portes qui s’ouvrent. On est au mois d’août et en pleine journée.

Dans une cage d'escalier à Kœnigshoffen, aux côtés de Francis Hebting, habitant du quartier (Photo MM / Rue89 Strasbourg)
Dans une cage d’escalier à Kœnigshoffen, aux côtés de Francis Hebting, habitant du quartier (Photo MM / Rue89 Strasbourg)

Les quelques discussions qui s’ouvrent, sur le palier d’un quinquagénaire en tongs, sur les marches d’un escalier ou dans un hall d’immeuble n’ont que trois objets : les « jeunes à scooter », « le camp rom qui a duré un an et demi » ou « les nouveaux immeubles qu’ils [sic] construisent à la place de l’espace de jeu ». François Loos opine du chef, ne relance pas forcément son interlocuteur, ne relève pas les généralités, à la limite du racisme parfois. Sur l’urbanisation, il écoute et ne se prononce pas. Mène encore l’enquête ou fait plaisir à son auditoire. Il n’est pas là pour convaincre (de quoi?), mais « pour [se] présenter ».

L’image plombée de Fabienne Keller

A demi-mot, l’on comprend que sa fenêtre de tir, en mars 2014, sera le déficit d’image (et non de notoriété) dont souffre Fabienne Keller, candidate UMP autrement plus connue que lui à Strasbourg, mais renvoyée dans ses pénates par les électeurs en 2008. Qu’elle ait été désignée par le parti majoritaire à droite est « logique », juge le centriste. Quant à une future alliance, déjà évoquée en janvier, « il n’y a pas encore eu de discussions officielles entre l’UMP et l’UDI et il n’y en aura pas avant septembre-octobre ». D’ici là, le candidat enchaînera une à deux réunions d’appartement – sur le modèle des réunions Tupperware – par semaine et arpentera le terrain. En septembre, sa permanence, rue du Marais Vert, inaugurée en avril par Jean-Louis Borloo, sera ouverte quotidiennement.


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