Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Incinérateur amianté : la CGT porte plainte pour mise en danger

Le syndicat CGT estime que la sécurité des agents dans l’incinérateur de Strasbourg a été négligée, alors que la présence d’amiante détectée en 2009 nécessitait des investigations complémentaires.

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Incinérateur amianté : la CGT porte plainte pour mise en danger

La CGT a fait la même lecture que l’opposition politique du rapport du ministère des Finances sur l’usine d’incinération de Strasbourg. Si l’opposition a pointé les coûts de la crise, estimés entre 180 et 200 millions d’euros pour les deux ans et demi d’arrêt pour cause d’amiante, c’est sur la sécurité des salariés que le syndicat appuie :

« Le rapport reconnait aujourd’hui implicitement ce que les salariés et la CGT dénonçaient lors d’un conflit de quelques 8 semaines en 2014, et durant lequel l’Eurométropole et l’exploitant contestaient la présence d’amiante dans l’usine.

Ce qui est encore plus grave c’est que le même rapport confirme que les élus savaient dès 2009 qu’il y avait de l’amiante au sein de l’usine et que malgré cela, les salariés étaient obligés de travailler sans la moindre protection. »

Nouvelle plainte après un abandon

Dans un communiqué, le syndicat annonce déposer une plainte avec constitution de partie civile devant le doyen des juges d’instruction du tribunal de grande instance (TGI) de Strasbourg, ce qui devrait enclencher l’ouverture d’une information judiciaire.

L’avocat de la CGT, Pierre Dulmet, explique le contexte de cette nouvelle plainte :

« L’inspection du travail avait porté plainte pour mise en danger de la vie d’autrui. Et lorsque l’on a voulu appuyer la plainte comme partie civile, on a eu la surprise d’apprendre début 2017 le classement sans suite par le procureur de la République, car l’employeur aurait “régularisé la situation”. Ce qui, vu la gravité des faits reprochés, ne parait pas possible. »

L’usine d’incinération, à côté de la réserve naturelle du Rohrschollen (capture d’écran Google Maps)

Au nom de l’intérêt collectif

Il s’agit d’une plainte au nom de l’intérêt collectif de la profession. Les salariés, de droit privé, de l’usine peuvent le rejoindre. « Et il y a aussi les équipes des entreprises sous-traitantes qui n’avaient pas de protection suffisante », ajoute l’avocat.

La plainte n’est pas adressée contre une personne ou une entreprise en particulier. C’est au procureur et au juge d’instruction de déterminer qui sera finalement poursuivi, vraisemblablement l’Eurométropole, propriétaire des installations et/ou le groupe Séché Environnement, ou bien sa filiale, Sénerval, chargée uniquement de l’exploitation de cette usine.


#CGT

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