Mi-avril, le CNRS et l’Université Clermont-Auvergne lançaient une enquête épidémiologique sur la propagation du virus Covid-19 dans le Haut-Rhin. Le questionnaire diffusé s’adressait, entre autres, aux participants à la semaine de jeûne de la communauté évangélique La Porte Ouverte Chrétienne du 17 au 21 février. Le professeur de Santé publique au Centre hospitalier universitaire de Clermont-Ferrand et épidémiologiste, Laurent Gerbaud, a ainsi participé au traitement statistique de près de 3 800 réponses d’habitants du Haut-Rhin, de membres de la communauté évangélique ou non. Il en tire une nouvelle estimation du début de l’épidémie dans le département haut-rhinois et une critique forte des critères de la veille sanitaire mise en place par l’État français. Interview.
Rue89 Strasbourg : Quel est l’objectif de votre étude ?
Laurent Gerbaud : Nous avons travaillé avec une logique épidémiologique, pour essayer d’identifier à quel moment l’agent infectieux est passé d’une circulation à bas bruit à un vrai phénomène épidémique. Nous avions été contactés par des médecins haut-rhinois qui affirmaient avoir eu des formes bizarres de grippe chez des patients qui étaient testés négatifs à la grippe. Ils avaient aussi le sentiment que le rassemblement était injustement décrit comme étant à l’origine de l’explosion de l’épidémie. Nous avons donc cherché à remonter la chaîne de transmission en demandant aux gens quand ils sont tombés malades, quels signes cliniques ils présentaient, s’ils ont eu des proches contaminés, s’ils ont participé à des rassemblements dans les mois précédents…

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