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Jeudi au Grincheux, du blues sous perfusion avec Max Blues Bird

The Voice a braqué les projecteurs sur lui. En trois passages dans le télé-crochet de TF1, Max Blues Bird a pu exprimer la musique qu’il aime, ce blues qui le fait tant vibrer. Eliminé lors de l’émission du 28 mars, il se nourrit de cette aventure mais ne dévie surtout pas de sa ligne  : jouer et chanter en live ce blues saisissant qui vient du cœur et prend aux tripes. Il sera le 16 avril au Grincheux à Strasbourg et le 18 avril au Grillen de Colmar.

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Max Blues Bird

Max Blues Bird
Max Blues Bird (photo Laurent Sabathé)

Max Blues Bird revient en son repaire, baigner dans l’atmosphère tamisée du Grincheux, ce bar du centre-ville de Strasbourg. Un repaire qui l’a déjà accueilli à plusieurs reprises dans un passé pas si lointain, sous le sceau de l’amour du live et du blues. Installé à Toulouse depuis l’été 2014, Max l’oiseau solitaire avait auparavant traîné ses bretelles, son chapeau, sa guitare et sa longue carcasse dans plusieurs salles et lieux de concerts de Strasbourg et de la région, fort d’un premier disque autoproduit enregistré en un dimanche de home studio aux premiers frimas de novembre 2013. Deux mois plus tard, Humility, Pride’n’blues voyait le jour en dix titres d’une puissance brute et ravageuse, tout en émotions, en sérénité et en volonté de conquête.

Dans l’équipe de Jenifer

À seulement 25 ans, Max, charpentier à la ville, y dit sa foi la plus intime et profonde en ce qui charpente l’artiste et artisan Blues Bird, en des modèles tels Blind Willie McTell, RL Burnside, Memphis Slim, Earl Hooker, Johnny Shines. Une somme de bluesmen légendaires du Delta, des gars du Mississippi, de Géorgie, du Tennessee que le jeune Alsacien a absolument voulu célébrer lors de sa première prestation sur TF1, lors des auditions à l’aveugle de la quatrième saison de The Voice, avec cette composition originale :

Arrivé pieds nus sur le plateau, c’est avec ce morceau, Love Me Anymore, magnifié par une enivrante combinaison de chant, guitare et harmonica, que Max Blues Bird fait se retourner l’une des quatre coachs de l’émission, Jenifer. En laissant également les trois autres cois. Dans l’univers policé et aseptisé d’une grosse production télévisuelle, ce genre de prestation détonne, forcément. Mais le casting d’un tel show a aussi ses impératifs et, au regard de la production, Max Blues Bird a l’un des profils recherchés. Il y aura donc trois passages télévisés, suffisant pour interpréter un titre inédit, se plier ensuite aux règles des battles (avec Unchain my Heart de Joe Cocker, chanté en duo avec une autre candidate) et faire le choix du Memphis Train de Ryan Shaw pour l’épreuve ultime.

L’aventure américaine

La parenthèse The Voice refermée – avec l’exposition médiatique associée –, Max Blues Bird incarne surtout la foi en ses rêves doublée d’une sincère ouverture à l’autre. En janvier dernier, il part ainsi à l’aventure pour 28 jours aux États-Unis, avec 200 dollars en poche. Arrivé à New York, il descend en bus à Memphis, Tennessee, butine autant qu’il le peut les saveurs musicales de l’International Blues Challenge, investit dans une guitare à 60 dollars (sa compagne de route, «  Memphis Jenny  »), se rend à Clarksdale et Jackson, dort tantôt dans des refuges, tantôt dans la rue, dans un motel ou chez Jack Simon, un couchsurfer devenu ami.

Une session chez Ardent à Memphis

Il avance donc au gré des rencontres, avec ce pasteur qui lui souffle de ne laisser personne briser son rêve, et le mythique bluesman Bill Homans alias Watermelon Slim avec qui il partagera quelquefois la scène dans des «  juke joints  » typiques de Clarksdale. L’occasion de se confronter au vrai blues aux côtés d’un solide gaillard de 66 ans au quasi-demi-siècle de carrière.

Max Blues Bird
Max Blues Bird, en enregistrement au studio Ardent de Memphis (Photo Jack Simon)

Ce séjour s’achève comme dans un songe éveillé, fruit du hasard ou bien récompense de la fidélité à son rêve  : Max Blues Bird enregistre une session improvisée au coeur-même de l’Ardent Studio grâce à la complicité d’un ingénieur du son de ce haut lieu de la musique de Memphis qui vit, depuis des décennies, défiler pêle-mêle Isaac Hayes, BB King, Al Green, Dylan, Led Zep, ZZ Top, Lynyrd Skynyrd, The White Stripes, Cat Power, REM et même Alain Bashung.

Max Blues Bird, désormais rebaptisé Sugar Blank par Watermelon Slim, est le deuxième français à sortir d’Ardent avec ses propres bandes, enregistrées et mixées là-bas. Des compositions que l’on retrouvera, pour certaines, sur un EP à l’automne prochain avant un album prévu pour 2016. Mais entretemps, Max Sugar Blank avancera encore et toujours en routard invétéré d’un blues qui ne vibre et ne se vit vraiment qu’en live.

Y aller

Le 16 avril à 21h30 au bar Le Grincheux, 27 rue du vieux Marché aux Vins à Strasbourg (entrée libre). Le 18 avril à 20h au Grillen à Colmar en clôture du festival One Man Fest (avec Scott H. Biram, Gull, Deadwood, Mr Marcaille, MellaNoisEscape).


#Colmar

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