Mais que se passe-t-il donc à Hill House ? Cette maison victorienne perchée sur une colline est réputée « hantée ». La docteure Montague décide de percer le mystère. Elle s’y installe avec elle plusieurs volontaires pour mener l’enquête et découvrir ce qu’il se cache derrière ces phénomènes paranormaux. Adapter un livre d’horreur, au théâtre : « C’est un défi », admet d’emblée Flora Milliet, 20 ans. Pour cette étudiante en troisième année d’arts du spectacle à l’Université de Strasbourg, « plus que de l’horreur, c’est du gothic ».
La pièce La maison hantée est l’adaptation au théâtre du livre d’horreur / fantastique de l’américaine Shirley Jackson dont l’édition française a été publiée chez Rivages/noir. C’est en regardant la série de Mike Flannagan The Haunting of Hill House diffusée sur Netflix, qu’elle a découvert le livre éponyme de Shirley Jackson. « Quand j’ai lu le livre, je lui ai trouvé un côté très théâtral », confie-t-elle.
« Amener l’étrange, le dérangement »
« Mon but n’est pas de faire peur », rassure Flora Milliet mais plus de « créer la surprise, faire monter la tension » et in fine « piéger le public ». Aidée par toute une équipe technique, elle utilise la scénographie modulable mais aussi la vidéo : « pour jouer avec ces idées de distorsion de la réalité que les tournages et le montage nous ont permis de creuser ».
Pendant 2h30, le public suit donc Éléanore, la protagoniste : « tout passe par son regard, on suit ses réactions, les spectateurs sont placés à l’intérieur de sa tête », expose Flora. Dans cette maison, Éléanore est accompagnée de Théodora, Luke, la docteur Montague et les intendants M. et Mme Dudley, très austères qui « ne restent pas après la tombée de la nuit », comme écrit dans la version française du livre, traduit par Dominique Mols. « On a travaillé sur la manière d’amener l’étrange, le dérangement, de trouver des moments où la tension monte et de la maintenir tout au long de la pièce », expose Flora Milliet. Elle le promet, il n’y aura pas de moment de creux : « Nous avons travaillé sur le rythme en variant régulièrement les médias pour surprendre et stimuler le public tout du long ».
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