
La situation du commerce sexuel à Strasbourg est particulière, comme dans d’autres villes frontalières de pays qui possèdent des législations opposées. Le proxénétisme est interdit en France mais des maisons closes existent en Allemagne, ce qui n’empêche pas des dizaines de filles exploitées d’être laissées sur les trottoirs de l’Eurométropole, chaque jour et chaque nuit de l’année.
Dans les maisons closes de Saarbrück ou d’autres villes allemandes situées dans le land du Bade-Wurtemberg ou de la Saxe, les tenanciers des maisons closes reconnaissent eux-mêmes que 80% de leur clientèle est française. On aurait pu croire que cela allait déplacer la prostitution de l’autre coté de la frontière, mais il n’en est rien. C’est même l’inverse, l’Allemagne sert de base-arrière au système prostitutionnel mis en place à Strasbourg.
Le phénomène n’est pas nouveau dans l’agglomération. Les prostituées opèrent sous les mêmes abris-bus, dans les mêmes quartiers et sur les mêmes trottoirs depuis des décennies, malgré une mobilisation des habitants comme ceux du quai des Alpes, qui avaient bloqué la route en 2010 pour manifester contre « les nuisances engendrées par la prostitution » dans leur quartier.
Un trafic d’êtres humains qui persiste dans l’indifférence générale
Le « triangle d’or » de la prostitution dans la capitale alsacienne va des quais du parc de la Citadelle au quartier de la Gare, en passant par la zone industrielle de la Plaine des Bouchers et le parc du Heyritz. En journée, les zones portuaires sud et nord du Port du Rhin et du Port aux Pétroles restent actives. Autant dire que la libéralisation des maisons closes en Allemagne depuis 2002, en plus de n’être pas parvenue à améliorer les conditions des prostituées allemandes, est loin d’avoir eu un impact significatif dans les rues de Strasbourg.
Nous avons parcouru les hauts lieux de la prostitution de la ville à deux semaines d’écart les jeudis et vendredis soir de la fin du mois d’août, entre 23h et 3h du matin. Le premier soir et sur un parcours allant du parc de la Citadelle au lycée Pasteur, puis vers la plaine des Bouchers par la rue du Doubs : nous avons comptabilisé 43 prostituées. Certaines ne dépassaient pas la vingtaine d’années.
Un « drive-in » de prostituées dans la plaine des Bouchers
Selon nos constatations, les réseaux se partagent l’espace public et les heures de la nuit. Ainsi, au sud de la rue du Doubs, on retrouve des prostituées plus habituées, plus voyantes et plus entreprenantes alors qu’au nord, elles sont plus jeunes, souvent assises et à quelques mètres de la route.
Passé une certaine heure, la rue du Doubs se transforme en un véritable « drive-in » de prostituées : il y a un groupe de filles tous les cinquante mètres et des voitures stationnées sur la chaussée. Une semaine plus tard, à la même heure et au même endroit, le constat était identique et la plupart des filles étaient les mêmes.
Toujours selon nos constatations, le mode opératoire est intangible. Le client s’arrête et demande le prix : dans la zone de la rue du Doubs, les prix moyens sont de 30€ pour une fellation, de 50€ pour une relation sexuelle et de 80€ à 100€ pour « la totale ». Il n’est semble-t-il pas question que les prostituées sortent du quartier pour aller à l’hôtel (aucun des clients que nous avons suivi après avoir embarqué une prostituée à cet endroit n’est sorti de la zone industrielle).
Une fois que les deux parties tombent d’accord, la fille monte dans la voiture et le conducteur se rend dans un des parkings adjacents avec elle. Ces parkings sont situés dans des angles morts et cachés de la route, ils ne sont pas éclairés mais ils sont surveillés de près par les « souteneurs », certains surveillant leurs trafics grâce à des jumelles équipées pour la vision nocturne.
Un système d’exploitation structuré et hiérarchisé
Nous avons constaté que le trafic d’êtres humains dans la plaine des Bouchers est un système bien structuré. Les prostituées sont en première ligne pendant que les proxénètes restent dans des voitures, généralement de grosses cylindrées souvent immatriculées en Allemagne, stationnées dans les rues adjacentes, quand ils ne circulent pas au milieu des clients.
Les filles ont toutes un téléphone portable dans la main, ce qui leur permet de rester en contact permanent avec leurs « macs » et les autres prostituées. Lorsque nous avons été surpris par l’une d’entre-elle alors que nous filmions une transaction au téléobjectif depuis notre voiture, nous avons pu constater la rapidité avec laquelle elle a donné l’alerte : des guetteurs en vélos se sont approchés de notre véhicule en quelques secondes seulement.
En outre, les prostituées les plus jeunes sont surveillées par les autres, plus âgées. Lors de notre reportage, nous avons pu constater comment ces femmes faisait la promotion des filles plus jeunes. Elles gèrent aussi les petits problèmes de sécurité, comme les clients agressifs… ou les journalistes trop curieux.
Périodiquement, les prostituées sont déchargées de leurs « recettes » : en quelques secondes, des centaines d’euros changent de main pour finir dans un sac, une opération qui se répète des centaines de fois, chaque soir. Selon Lavinia Ruscigni du Mouvement du Nid, une prostituée fait gagner en moyenne 120 000€ par an à son proxénète.
La police regarde ailleurs
Ce trafic s’opère dans une relative quiétude. En seize heures de reportage, nous n’avons croisé qu’une seule patrouille de police sur les zones de prostitution, quai Pasteur. Mais les deux agents étaient affectés au contrôle de la vitesse des automobiles, ce qui n’a pas empêché les prostituées situées dans l’abri-bus en face d’interpeller les automobilistes.

La police fait un contrôle de vitesse pendant que la prostitution se poursuit à quelques mètres (Photo Rue89 Strasbourg)
Sollicitée par Rue89 Strasbourg, la direction départementale de la sûreté publique n’a pas souhaité détailler son travail sur la prostitution. Et pour cause, sur la poignée d’enquêteurs de la brigade des mœurs, la plupart sont occupés par les violences conjugales. Théoriquement, le volet trafic est suivi par la police judiciaire mais là encore, la prostitution n’est pas la priorité.
L’accompagnement associatif et les revendications d’abolition de la prostitution
La délégation bas-rhinoise du Mouvement du Nid est une des principales associations qui accompagnent les prostituées à Strasbourg. Deux salariées et une vingtaine de militants ont rencontré plus de 200 prostituées en 2014.
Selon cette association, la prostitution coûterait à la société française 1,6 milliard d’euros par an, en comptant les 853 millions d’euros de recettes fiscales perdues que générerait cette activité (voir l’étude en PDF).

Synthèse de résultats sur l’estimation du coût économique et social de la prostitution en France (Source Prostcost)
Les permanents et les bénévoles de l’association participent aussi à la rédaction de la revue « Prostitution et Société », accompagnent les prostitués en les rencontrant sur le terrain et en leur proposent un accueil chaleureux dans leurs locaux (cuisine, espace de discussion, courrier, prévention, formation…). En plus de l’accompagnement des personnes en situation de prostitution et des sessions de sensibilisation dans les collèges et les lycées, l’association cherche à faire évoluer les politiques publiques au niveau local et national en militant pour l’abolition de ce qu’elle appelle le « système prostitueur« .
Des institutions impuissantes et un manque de volonté politique
Lavinia Ruscigni, militante du Mouvement du Nid à Strasbourg, détaille les revendications de l’association :
« Le système prostitueur garantit aux hommes la possibilité de disposer du corps des femmes au mépris de leurs désirs. La répétition d’actes sexuels sous la contrainte constitue une violence profondément destructrice. Nous souhaitons renforcer la politique française de répression envers toutes les formes de proxénétisme, réaffirmer que l’achat d’une acte sexuel constitue une violence faite aux femmes, et faire interdire l’achat de tout acte sexuel, pénaliser les clients et lancer parallèlement des campagnes de prévention ».
Le sujet étant sensible et sans solution, les autorités responsables préfèrent se défiler. Mais à la décharge des élus strasbourgeois, la lutte contre la prostitution est une prérogative de l’État. La Ville ne peut que solliciter le préfet lorsque, par exemple, il y a des plaintes de riverains comme lorsque les habitants du quai des Alpes s’étaient mobilisés en 2010.
Avec des gens comme ça l'esclavage sexuel ne disparaîtra pas.
Liberter aux citoyen respect à la population et protection et santé et rééquilibrage homme femme et pour la santé des travailleuse du sexe au niveau mental il faut les chouchouter (fonctionnaire.)
Surtout à strasbourg et que le metier soi reconnus et que les impots soi du et les cotisations , que la liberter soi rendu aux client plutôt que vivre dans la frustration qui puisse jouir en paix.
Le reseaux qui sont la derrière doivent demantelés, les fonds et les avoirs illegaux saisis et les hommes punis.
Il est de grande qualité
Que de recherches il a faites
Impressionnant et passionnant
Je le reconnais c'est un univers qui m'est totalement inconnu
J'ai mal en pensant à ce que ces filles doivent endurer dans l'indifférence de la plupart d'entre nous, le rejet, la folie de certains, le côté vicieux et pervers de bon nombre
Merci de nous avoir permis d'en savoir tant sur l'horreur qui se vit au quotidien dans l'indifférence de toutes les villes au niveau mondial
Cf. Last Exit to Brooklyn d'Hubert Selby Jr
Gaspard Glanz le Yann Arthus Bertrand de la société
Comment trouver ses autres reportages?
Merci de mettre des liens vers d'autres de ses reportages
On en redemande
Je te souhaite une bonne castration camarade, ta vie de mâle à l'air trop difficile.
Allez donc chouiner chez vos copains PUA, vous serez bien urbain
L'esclavage de qualité ....
Dsl de n'avoir aucune considération pour toi.
(je suis aussi un homme).
Ignoble.
Un métier de service !
Tu as des gosses, une femmes,
Alors, vas-y, fait-leur faire ce métier, Fout les sur le trottoir,
Tes filles tes garçons, te's frères et sœurs, ta mère,
Mais vas-y, tu verras bien si c'est un métier comme les autres.
Va présenter ta fille, ta mère à qqu'1, "bonjour, voici ma chère maman, elle est pute à Strasbourg"...
Va demander ta mère si elle souhaiterai que tu la vois en tant que telle !
Pute n'est pas un choix.
Je sais parfaitement ce que c'est de travailler très dur, j'ai connu des conditions de travail difficile. Donc je n'ignore rien de la dureté des métiers.
Il s'agit de prohibitionnisme, assumez-le.
L'esclavage à été aboli et non prohibé.
Les prostituées volontaires sont très très minoritaires.
Parce que la femme est assimilée à une drogue ou de l'alcool ...
bref, un objet de consommation ???
L'esclavage est en rapport direct avec des humains, à moins que tu ne considères pas la femme en tant que tel, et qu'elle n’est pour toi qu'un "prêt à consommer", un "kleenex" que tu jettes après utilisation ???
J'ai juste envie de vomir à lire ton propos.
http://www.jds.fr/agenda/expositions/elena-perlino-pipeline-78015_A
C'est bien mais tellement insuffisant pour Strasbourg - "Capitale" des droits de l'Homme qui peine sur tant d'acte d'humanisme quotidien.
Certains journalistes ont monnayé des interviews de prostituées par le passé, d'autres ont mis des prostituées en danger en permettent leur identification postérieure par les macs, et enfin nous avons voulu montrer que la situation était à la vue de tous sans qu'aucun acteur n'agisse. Nous n'avions pas besoin de mettre les prostituées en danger pour montrer ce que tout le monde peut voir, à condition de bien vouloir regarder.
Concernant les autres associations que nous n'aurions pas interrogés : il y a celles qui n'existent plus, celles qui n'ont jamais répondus à nos appels, celles qui n'avaient pas de personnel de disponible pour une interview, et celles qui ont refusés de participer à une enquête sur les prostituées, soit par volonté de discrétion soit par choix politique (comme certains collectifs en marge des organisations officielles).
Pour finir : l'association du nid est unanimement reconnue au niveau national et c'est la première association présente a coté des prostituées à Strasbourg, sur le terrain. Sa légitimité sur ce dossier n'est -il me semble- remise en question par personne.
S'il vous reste à poser des questions avant de savoir de quoi vous parlez, essayez de les formuler avec un peu plus de sympathie la prochaine fois.
Le message de médecin du monde: "Ecoutez leur voix"
http://www.medecinsdumonde.org/Prostitution-message-aux-depute-e-s
bises
En ce qui concerne "l'association du nid" il semble qu'il y ait des débats relatif à leur positionnement féministe. Mais lors de l'interview la porte parole n'a même pas évoqué le sujet et elle détaille même clairement la présence de prostitués masculins ... Il n'y avait pas besoin de "questionner le nid sur ses positionnements féministes" comme j'ai pu le lire dans certains commentaires, ce n'est simplement pas le sujet ici ! Et sur le plan de leur travail auprès des prostitués, encore une fois, où sont-ils remis en cause exactement ?
La prostitution en général mérite bien plus que quelques jours de reportage et d'enquête, et au niveau local il faudrait passer des mois sur le terrain. Nous n'en avons pas les moyens. Cet article a pour but de montrer que tout se passe au milieu de la ville, aux yeux de tous, citoyens, élus et forces de l'ordre, depuis des années et dans l'indifférence générale.
Montrer sur une carte et aux yeux de tous les lieux de prostitution et de passes, cela fait bien plus de mal au traffic d'êtres humains qu'une interview de prostituées comme on peut en voir à la TV. Les forces de l'ordre se sentent obligées de faire des patrouilles pour se montrer, les élus se sentent dans l'obligation de réagir ou de proposer des solutions, la traffic doit se déplacer : bref ça emmerde tout le monde.
Et c'est déjà mieux que l'indifférence générale, vous ne trouvez pas ?
Et non, je ne pense pas que ça serve les prostituées de montrer où elles tapinent, parce que ce n'est pas ça qui changera quoi que ce soit, sauf à vouloir les faire disparaitre de la voie publique. Ils/Elles iront simplement plus loin, dans l'ombre, et plus en danger. C'est ce qui est arrivé partout.
C'est l'effet pervers des bonnes intentions, certes on y verra plus rien, mais les problèmes de traite forcée s'aggraveront, et celles qui ne sont pas sous la coupe de qui que ce soit se retrouvent elles aussi dans l'ombre, plus isolées. Là même un journaliste de rue89 ne les retrouvera pas.
C'est quoi l'étape d'après, faire du Calme Gutenberg pour mettre la honte au client? (oui, non, je plaisante) Ou de leur mettre les flics sur le dos ? Elles se cacheront ailleurs. C'est pour ça, mais là c'est juste mon avis, que donner des droits, comme le propose de Strass et d'autres ailleurs, va dans le bon sens. Et peut émanciper. Mais bon là on est dans le débat, et c'est bien ce qui manque à l'article. Ou au moins de la nuance.
Bon, j'entends que tes conditions de travail ne sont pas simples, que tu n'as pas eu les interlocuteurs que tu voulais et tu as fais des choix, mais je crois que ça ne justifie pas qu'il manque un pan entier du sujet. Sur tel sujet, bah c'est juste pas possible quoi: tu imagines faire un papier sur le racisme sans pouvoir recueillir une seule parole d'une personne concernée ? (mais là bouh je radote, je l'ai déjà écrit, et y'a pas pire que perdre tout le monde dans des commentaires que quand ça radote ! )
alors voilà.
re bises
Je pense qu'on parle de deux choses différentes en fait : la situation de la prostitution dans les rues de Strasbourg, et la question de la légalisation ou à contrario de l'abolition de la prostitution. C'est un grand débat qui secoue d'autres pays en Europe (en particulier en Allemagne et en Hollande). Il est clair que dans notre sujet nous n'avons pas posé la question du débat législatif, mais bien cherché à faire une "photo" de qu'il se passe ici et maintenant.
J'imagine bien que la prostitution va se déplacer si on la montre du doigt (et encore j'en doute, elle se situe aux mêmes endroits depuis plus de dix ans : la carte d'aujourd'hui aurait très bien pu être publiée dans un journal local des années 1990 sans une seule correction).
Ce débat légalisation/abolition de la prostitution (et l'implication des structures associatives qui y sont liées, qu'elles aident ou pas les prostituées sur le terrain), ce n'est pas un "pan de notre sujet qui manque", c'est un autre sujet qui demande probablement encore plus de temps pour être traité, tant les idées, les acteurs et les problèmes sont nombreux.
À notre petite échelle nous avons voulus montrer ce qu'il se passe toutes les nuit dans nos rues et raconter le maximum de ce que nos yeux ont vus. Sans corrompre, mettre en danger ou profiter de qui que ce soit.
Mais vu que ce sujet passionne, pourquoi ne pas ouvrir le débat !
Cordialement,
PS : À titre ultra-personnel et aucunement lié à un quelconque positionnement de Rue89Strasbourg : je préférerai voir des chiffres d'audience pareil sur nos sujets qui traitent de la situation des réfugiés ... Ce n'est parfois pas notre production de contenus qui souffre d'une carence d'investigation, c'est parfois votre consommation de l'information qui tend vers le spectacle et non la vérité (c'est pas dirigé pour vous lolo, mais pour le public en général).
Votre article donne plutôt l'impression de considérations moralisatrices de petits bourges à la recherche de frissons !
Excusez-moi, mais on est loin d'un journalisme d'investigations.
je suis assez étonnée par ce commentaire, car je n'ai aucun souvenir d'une demande de votre part... avez-vous une trace de celle-ci, car ça ne me dit rien, ni à moi en tant que porte-parole, ni aux autres membres du syndicat...
Cette solution, c'est le modèle abolitionniste, qui a fait ses preuves en Suède, Norvège, Islande, et vient d'être adopté par le Canada et l'Irlande.
Et la France va choisir ce modèle également parce que c'est le meilleur : les réseaux se détournent des pays abolitionnistes devenus peu rentables pour leur commerce, l'égalité des citoyens et citoyennes est concrètement respecté (il n'y a plus cette zone de non-droit qu'est la prostitution où les hommes peuvent acheter des actes sexuels à une femme ou un homme qui a besoin d'argent ou est forcéE par un tiers).
Il est vraiment temps que la France arrête de protéger cette minorité d'hommes (10-15%). qui sont clients prostitueurs. Ce ne sont pas de braves gars en recherche d'affection, ce sont des prédateurs. C'est leur argent et leur demande qui créent la traite à fins sexuelles, attirent les réseaux et engraissent les proxénètes.
Que leurs actes soient criminalisés ne sera que justice.
que les travailleuses du sexe se planquent, mais exercent toujours sur internet;..
que les eros center sur ferry en eau internationale font la joie des consommateur impulsifs de ces pays.
que le flot de clients se déverse sur les pays baltes et le Danemark très proches...
Malgré le projet de loi, le gouvernement expulse toujours toutes les prostituées aidant à arrêter leur mac... (cf canard enchaîné de je ne sais plus quelle date)...
Au regard des montants projetés, les aides d'insertion du Nid ou de l'assistance publique n'ont aucune chance de faire le poids à côté de la rémunération d'une passe...
Ayant financer mes études pendant un temps par ces moyens, j'espère bien avoir la possibilité de me louer à nouveau... si le besoin s'en faisait sentir.
Vu l'incapacité des gens à partager le travail dans une société de sous-emploi, l'avenir réservé aux ASSEDICS, et au RSA, j'espère bien que je disposerai de cette liberté individuelle le moment venu...
Entre ça, et les boulots proposés lorsqu'on est sorti durablement du marché officiel de l'emploi, y a pas photo...
Trop facile et réducteur de faire porter toute la responsabilité du système sur les seuls clients...
Il faut savoir ce que c'est et plus tard savoir apprécier… pas tous les acteurs ( ne pas confondre les marchands et celles qui plus ou moins contraintes " usent leurs groles" Brassens) mais ici c'est un journaliste courageux, soigneux et de bonne plume.
D'où sortez-vous le terme sociétal sur un sujet pareil pour justifier la substitution du terme social par ce dernier?
Le travail journalistique n'implique-t-il pas de diversifier ses sources de sorte que la lecture de ce fait sociétal (terme qui me déplaît) ne se réduise pas à celle du nid?
Pour cette première raison, il ne me semble pas que cet article permette au lecteur d'apprécier comme vous le dites. Et ce d'autant plus que le travail d'observation est particulièrement brouillon ; un jeune étudiant de sciences sociales intéressé pourrait faire mieux. Idem pour les entretiens... (mais on a pas les rush pour juger non plus, un point pour vous).
Je passe sur l'absence d'interviews des travailleuses du sexe... demander le prix comme n'importe quel quidam peut le faire... en interroger certaines sur la négociation des prix, sur les rapports aux clients et leurs profils aurait été par contre une vrai plus-value...
Analyser spatialement les nationalités, ou le genre des personnes, savoir si certaines démarchent sur vivastreet en plus de faire de la rue... Certaines sont des saisonnières régulières, qui font des aller-retours entre la France et les pays de l'Est (ce qui limite un peu la lecture unidimensionnelle de la privation totale de liberté). D'autres vivent dans des cités HLM (il n'y a pas que l'hôtel cité par l'interview vidéo)
Bref, un article qui au final ne fait que conforter les clichés différenciés des quidams qui se balladent de nuit dans les rues d'une métropole régionale... qu'elle soit frontalière ou pas. Une dimension à questionner certes, mais assénée avec bien trop d'évidence... la prostitution de rue en bord de Sarre faisait la une du Saarbrucker Zeitung il y 18 mois. Pas certain non plus que l'absence de frontière diminuerait sensiblement l'offre strasbourgeoise pour les clients qui sont essentiellement "locaux-français"...
au-delà de " Usque tandem…)
Je ne méprise pas le travail du journaliste... ni l'article... mais votre commentaire laudateur... Pour le reste, j'ai argumenté sur le fond...
De votre côté, vous esquivez avec l'argument du fort ciblant la qualité d'écriture. Je confesse avoir été compulsif dans la rédaction et peu regardant à la relecture; je le suis plus encore lorsqu'il s'agit de commentaires et que mon support est un mini écran nomade combiné à un clavier téléphonique. Mais revenons aux arguments que j'ai avancés (à tort ou à raison) ainsi qu'aux non-réponses que vous leur avez adressées:
-Toute critique sur le fond est irrecevable si des fautes d'écriture sont présentes; les non-diplômés apprécieront ce mépris SOCIAL. Il est vrai que la presse vit d'annonceurs et de CSP+++, et non pas d'un lectorat populaire qu'elle n'ambitionne plus de toucher depuis des années.
- Les journalistes ne doivent jamais entendre - je n'ai pas dit écouté, notez le!- les critiques de lecteurs. Plus encore lorsque des points précis sont avancés et argumentés... Les journalistes seraient donc trop objectifs, pluralistes et supérieurs pour répondre de leurs pratiques (bonnes, mauvaises ou qui suscitent débats) auprès des simple(s/ts)...
En bon populiste méprisable que je suis, et à la lecture de votre réponse, je comprends mieux pourquoi la profession est aussi adulée dans l'opinion que la police.
Mes excuses donc à l'auteur de l'article, mais je maintiens que la plus-value informative de cet article aurait pu être bien meilleure ; le contenu est loin de me faire sauter au plafond pour toutes les raisons déjà avancées... Et je m'étonne qu'on puisse l'ériger en modèle du genre... Après on peut me rétorquer, et à juste titre, qu'un article a un prix correspondant à un certain temps de travail, un prix qui est aussi fonction de la trésorerie d'une rédaction... rédaction qui aurait pu décider aussi de laisser "maturer" pour amélioration (l'article et le travail afférent l'aurait mérité)...
Pardonnez les fautes, mes conditions de rédaction n'ont pas changé.
Au passage, pensez-vous qu'on devrait priver de droit de vote les analphabètes? Tant qu'à faire...
La Ville, co-responsable avec l’Etat de l'ordre public et porteuse d'une politique en faveur de l'égalité homme-femme supporte l'abomination de la prostitution industrielle et contrainte dans nos rues ?
Les médias produisent peu de questions à ce propos et cet article spectaculaire d'images et de "bon-mots" n'est que guimauve pour les pouvoirs publics et révèle très bien les limites de l'exercice du 4ème pouvoir à Strasbourg.
Creusez amis journalistes, creusez, vous rencontrerez peut être quelques femmes qui ont défait la prostitution à Strasbourg dans les années 90. Elles vous raconteront peut être leurs actions jusqu'au parlement européen. Vous aurez alors peut être la matière pour comparer avec aujourd'hui et étayer des commentaires qui pourraient faire bouger les "mammouths" qui se succèdent depuis trop longtemps dans les arcanes du pouvoir local.
Certes on ne parle pas ici de prostitution de rue...
Mon commentaire est à prendre avec ironie bien entendu... mais nous sous-entendions la même chose, n'est-il pas?
https://www.youtube.com/watch?v=NS_etjVukUU
- La traite des noirs
est (théoriquement) révolue depuis très longtemps,
- La traite des femmes,
celles que nous devrions aimer noblement, est admise, acceptée, encouragée.
Le gouvernement précédent avait entamé le procédure de pénalisation des clients, (sans client, pas de marchandise ...)
Il était a espérer qu'un gouvernement socialiste accentue, renforce la loi précédente. Il n'en est rien.
"Traiter" les femmes est un scandale.
Surtout ne croyez pas qu'elles sont consentantes, bien au contraire. Toutes, molestées, violées, battues, menaces sur leurs famille en Afrique ou pays de l'Est, passeports confisqués...
NON, les "putes" de métier, ça n'existe pas, elles n'aiment pas ça !
elles ne sont pas ces salopes dont on parle trop facilement.
-
Témoignage chanté d'un ami qui plaide pour ces filles.
https://www.youtube.com/watch?v=BG6MSUS_8ys
Quel gouvernement sera le "Martin Luther King de la prostitution" ???
Quel est celui qui osera lutter contre ces mafias ?
Entre passer des heures au Mc Do et faire deux trois passes par mois, j'avais rapidement arrêté mon choix à l'époque... et j'étais consentant...
Cela ne m'a pas plus flingué ou enchanté que le travail posté en usine chimique que j'ai pratiqué aussi... mais c'était net d'impôt et bien plus rémunérateur...
La traite humaine est déjà réprimée... demander plutôt au procs et policiers de travailler sur ces réseaux plutôt que sur les clients et petits fumeurs de soirée.
Cela devrait suffire à faire la part entre les "esclaves" et "travailleurs indépendants" que consacrent notre société capitaliste...
Alors un peu de mesure,
et n'oubliez pas
que la prostitution masculine, même minoritaire, existe aussi,
que la prostitution consentie et indépendante existe aussi,
que la prostitution ponctuelle de mères de famille de début de mois avant versement du RSA existe aussi.
que la prostitution "nationale" ou "étrangère" relevant de logiques d'exploitation pour lesquelles les travailleurs sont conscients mais consentants existe aussi.
que la "traite" organisée sur la base de certains états existe aussi...
Que représente chacune de ces catégories? Personne ne le sait; les études du nid sont en général bidon et pas sérieuses (comme celle citée dans l'article ; http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/05/26/peut-on-evaluer-le-cout-reel-de-la-prostitution_4640418_4355770.html), celles issues du rapport sur la loi pénalisant les clients sont tout aussi fumeuses: trois lignes et aucune source d'appui pour justifier une loi; quelle blague!
Mais ce qui est certain,
On ne peut pas être contre la dépense publique pour la coopération et dénoncer la traite
On ne peut pas défendre une société ultra-libérale et dénoncer la traite
On ne peut pas dénoncer l'assistanat, le niveau du RSA et dénoncer la traite,
On ne peut pas refuser le partage du travail "normal" et pleurer sur celles et ceux qui vendent leurs c... pour exister dans une société ou seule la propension à consommer vaut reconnaissance sociale...
Vous retrouvez-vous, vous-même dans ces propositions? J'en doute à vrai dire...
Avec tout mon respect par ailleurs, votre type de propagande assise sur des considérations uniquement morales bien plus que raisonnées me fatigue...
Et rue89 en est un relais subtil de ce discours... ou se cacher derrière l'apparente neutralité d'un discours descriptif pour mieux servir le discours réchauffé du Nid sans aucun sens critique...
France, Strasbourg octobre 2015
Même l'observation me paraît pas menée de manière très sérieuse et longue... je l'invite à se rendre dans certains trams à partir de 22h pour constater la migration quartiers pops-lieux de prostitution (elle ne sont pas toutes déposées en voiture par leurs prox)... Ou à constater que les heures de départ du trottoir diffèrent... selon que celles qui sont sous la coupe de proxénètes aient versé la somme plancher ou non d'une nuit à leur mac...
Pour certaines anciennes, le chaland se fait plus rare aujourd'hui qu'avant la crise... d'où des négociations...
Quant à la clientèle, elle a évolué aussi; disons-le franchement, la prostitution de rue, c'est le segment le plus low-cost...
Je passe sur la photo-video qui pourrait être une transaction avec client et qui n'apporte aucune information...
Bref, il n'y pas pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir et se limite à diffuser sans contradiction aucune le discours du Nid...
Ceci dit, pour défendre le journaliste, pas certain du tout que le STRASS soit qualifié et présent sur le terrain pour parler de la condition de la prostitution de rue, ce qui n'enlève rien à la pertinence de certaines de ses analyses...
Néanmoins, on ne peut pas dire que le Nid, qui est incontestablement la plus présente sur le terrain strasbourgeois, a trouvé un journaliste pugnace pour pointer les contradictions de ses discours et valeurs moralistes en décalage avec certaines réalités observées, certaines dispositions absurdes du projet de loi visant les clients, projet qu'elle a soutenu énergiquement (pour ne pas dire que l'assos a écrit la loi). Idem pour les chiffres bidonnés de l'association construit à une fin de propagande (un terme que je ne considère pas comme péjoratif, bien au contraire) présenté comme réalité digne d'un travail académique...
Reste que le nid fait le taf "quotidien" que d'autres ne font pas... Mais comme pour l'armée du salut (qui a connu un premier développement interessant après avoir dénoncé la prostitution infantile dans le Londres victorien) ses actions et analyses sont le prolongements de valeurs et discours très orientés...
Ce qui reste gênant c'est que la construction législative soit issue du travail d'un quarteron de féministes associatives ou députés non représentatives de la sphère féministe dans son ensemble, et d'une seule des associations intervenant sur le terrain de la prostitution... Que la commission ayant déposé ce projet se soit assis sur une analyse orientée, moraleuse, peu soucieuse de l'intérêt général, faisant intervenir le Nid et certaines anciennes prostituées dans les travaux parlementaires tout en refusant les mêmes auditions parlementaires à celles et ceux qui portaient un discours différent...