

La famille Enselle véhicule ses enfants à vélo. (Crédit M.M.)
Avec nos enfants de 3 ans et demi et deux ans embedded, papa Enselle et moi ne nous déplaçons qu’à vélo dans Strasbourg. Seulement voilà, habitant entre la place Brandt et l’Orangerie, nous sommes très mal servis en termes de pistes cyclables. Un cri du cœur : on en veut plus et, avant 2014, svp !
Matin et soir, installation des enfants sur le ou les vélos parentaux et vogue la galère vers l’école, la crèche, avant d’aller bosser. Dans le premier cas, le trajet est court mais semé d’embûches : place Golbéry – zéro piste cyclable, des voitures garées dans tous les sens qui gênent la visibilité et une circulation au petit bonheur, puis traversée de l’allée de la Robertsau – toujours zéro piste, trafic soutenu et pas de feu devant la clinique de l’Orangerie. Second cas (la crèche), trajet long et encore plus dangereux : toujours la place Golbéry (argh), puis la place Brandt (on y roule sur les passages piétons et les trottoirs aux rebords non-abaissés et aux dalles disjointes… Dommage que mon Peugeot des familles n’ait pas d’amortisseurs !), le quai des Pêcheurs (infernal…) puis la Krutenau – petits bouts de pistes ça et là ; on s’en sort à peu près. C’est dire si nos circuits bi-quotidiens à vélo avec les enfants sont pénibles.
Circulation automobile pompidolienne
Le coup de gueule du père :
« Strasbourg n’est pas homogène au niveau circulation piétons-cyclistes. Dans l’hyper-centre, pas trop de souci, en dehors des heures de pointe de livraison – que je considère qu’il faudrait faire en voiture à cheval (sans blague) ! Dans notre quartier, c’est l’enfer, on subit une circulation automobile pompidolienne, d’un autre âge, où les élus de quartier préfèrent faire enterrer des bennes à verre pour épargner les oreilles des riverains, plutôt que de tracer des pistes cyclables pour les familles, nombreuses dans le secteur. En plus, on subit des comportements ultra-individualistes de gens qui se garent sur les trottoirs comme des sauvages – et, cerise sur le gâteau, le tram est relativement loin. En tant que père de famille, je suis obligé d’emprunter les trottoirs à vélo avec les enfants, car je trouve tout ce quartier dangereux. Avenue des Vosges, avenue de la Forêt-Noire, place Brandt… c’est ahurissant qu’aucune de ces artères ne soit réaménagée pour les vélos ! »
A ce souci de pistes cyclables fantômes s’ajoute bien sûr – quel cycliste avec ou sans enfant à bord ne l’a pas constaté ? – une insuffisance chronique de « places de stationnement ». En de nombreux points de notre parcours quotidien, les arceaux sont soit en nombre insuffisant, soit carrément inexistants ! Et notamment devant l’école (privée, certes) où il n’y en a AUCUN. Un ballet de voitures défile chaque matin devant les grilles et quelques parents (trois ?) arrivent à vélo. Normal, aucune piste, aucun arceau, rien n’est fait pour les cycles.
Pas assez d’arceaux pour se garer !
En ville, même constat. Soit les zones d’attache sont trop restreintes, par exemple à proximité du magasin de jouets Le Bilboquet, rue du Vieux-Marché-aux-Grains, de la cathédrale, place du Château, de l’Artichaut – un des rares cafés enfants-friendly, Grand’rue, sans parler de la place Kléber ou de la gare ; soit aucun arceau n’est prévu, à proximité de La Bouquinette rue des Juifs, de la nouvelle boutique de puériculture So’Lange, rue d’Austerlitz, du magasin de chaussures Lutin Botté, rue du Marché, etc. Souvent, on se cale sur un mur pour descendre les enfants, ce qui est parfois mal perçu par les commerçants. Bref, on bricole.
Pour nous qui appliquons à la lettre la théorie des « zones de pertinence » édictée par le maire Roland Ries, qui érige le centre-ville en une zone où le vélo est (devrait être ?) roi, c’est souvent le parcours du combattant. Alors, à quand le changement de braquet tant attendu ? Avant 2014, on l’espère.
Qui dit blog, dit sujets traités selon deux prismes : celui de l'individu (moi) qui écrit et sa subjectivité, celui de la thématique du blog ensuite (la famille). J'aurais pu donc aborder le problème du manque de pistes cyclables dans tel ou tel quartier de Strasbourg en tant que journaliste (ce que je suis par ailleurs, et pour ce site - troublant, je vous l'accorde...), mais ce n'est pas ce que je fais ici.
Je précise également que la famille Enselle, c'est la mienne, et qu'avec mon mari, nous avons trouvé amusant de reprendre ce nom, issu d'un livre d'enfants que nous lisons souvent aux nôtres... (Les auteurs http://fr.wikipedia.org/wiki/Janet_et_Allan_Ahlberg)
Ces précisions apportées, je vous réponds plus directement : @Loge d'abord qui nous a bien fait rire : effectivement, les rustres étant légions, nous avons déjà pu observer ce phénomène, qui s'apparente clairement à celui que nous connaissons dans notre quartier : le stationnement sauvages des grosses cylindrées sur les trottoirs - super pratiques quand on pousse une poussette ou qu'on tient la main d'un petit enfant.
@ Cely, relisez la présentation du blog (c'est juste à droite de votre écran en remontant un peu sur la page). Le nom du blog : "Mariée, deux enfants". Mais je note que vous allez dans mon sens sur le fond.
@ gr, remarquez d'abord qu'il n'y a pas plus de piste cyclable rue Fischart qu'ailleurs dans le quartier. Plus généralement, je prends note du fait que pour vous, se déplacer à vélo et habiter un quartier bourgeois, c'est bobo ("bourgeois-bohême"). Ok, ça se défend, ça peut aussi être considéré comme flatteur, même si j'entends bien que ce n'est pas le cas sous votre plume. En revanche, je ne vois pas bien le lien entre notre propos - espérer plus de pistes cyclables pour pouvoir nous déplacer plus aisément à vélo (ce que nous faisons déjà tous les jours et quels que soient nos trajets, avec nos deux enfants, par -12° ou sous la pluie, par conviction... bobo donc) - et une égoïste exigence de convenance personnelle.
@ Ladystrass, je ne saisis pas... Parce que nous ne sommes pas handicapés, ou que nous ne minorons pas le déplaisir de notre situation à la lumière d'un état de fait jugé pire, nos "préoccupations sont futiles" ?
Si par ailleurs vous souhaitez nous faire part de vos soucis en tant qu'handicapée à Strasbourg, n'hésitez pas à nous contacter par mail.
D'autant qu'ils pourraient emprunter les axes secondaires au lieu de se jeter dans l'allée de la Robertsau (rue Fishart par exemple). J'ai habité ce quartier bourgeois quand j'étais étudiant. Certes il y a de grands axes, mais il y a aussi des axes secondaires.
Ce sont vraiment des caricatures. S'ils habitaient la grande ile, ils se plaindraient encore de ne pas pouvoir décharger leurs courses en voiture. Et s'ils habitaient Bourg-Brûche, ils se plaindraient des horaires des TER.
Je trouve que leurs préoccupations sont vraiment futiles.
Je me demande ce qu'ils pensent des aménagements ou plutôt devrais-je dire du manque d'aménagement pour les handicapés.
Je suis moi même touchée par ce fléau et je peux vous dire que c'est par rose tous les jours, mais bon ce n'est que mon petit problème ....
Plus sérieusement, pour avoir vécu qq années dans ce quartier (et me déplaçant à vélo, malgré mon absence d'enfant...), je confirme que c'est une aberration totale en termes d'aménagements cyclistes. Il n'y a très clairement AUCUNE place pour nous alors on se retrouve obligé de déranger tout le monde, tantôt sur le trottoir, tantôt en roulant au milieu de la voie pour être sûr de ne pas être frôlé de trop près par les voitures... ce qui ne facilite pas une cohabitation harmonieuse !