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Les découvertes de Paye ton Noël pour mettre des paillettes dans ton décembre

En décembre, Paye ton Noël c’est trois week-ends de découvertes musicales et théâtrales. Rien n’est évident, il faut y aller avec son âme d’enfant, nimbée de vin chaud toutefois.

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Les découvertes de Paye ton Noël pour mettre des paillettes dans ton décembre

C’est décembre et comme chaque année, les chalets envahissent les places du centre de Strasbourg, les touristes bloquent les rues, regardant en l’air, émerveillés qu’ils sont par les loupiotes et abrutis par le vin chaud. Fort heureusement il y a une lumière dans ce cauchemar sans cesse réitéré puisque décembre est aussi le mois de Paye ton Noël, trois rendez-vous décalés proposés par l’association Pelpass, avec leur cortège de spectacles improbables et de concerts mémorables.

Question concerts, ça démarre vendredi 2 et samedi 3 décembre place Grimmeisen à la Petite France, au sein du très couru Marché Off de Noël avec deux soirées qui commencent tôt, et se terminent tôt aussi, ce qui est une gageure pour l’association Pelpass, plutôt habituée à fermer le Molodoï aux premières lueurs du lendemain. Chanson occitane de Sourdure et pop psychédélique de Sathönay pour démarrer puis un concert de The Wooden Wolf (voir tous nos articles ici), l’assurance d’un moment agréable d’instrospection. Question spectacles, le dimanche après-midi sera consacré aux prestations des Sœurs Grenues (voir ici) et des Sœurs Goudron (voir ici) qui, malgré leurs noms, sont des genres très différents de sœurs.

La fin de Paye ton Noël Photo : Mathilde Cybulski / doc remis

Virilité et amours en question place de Zurich

Le festival se déploie ensuite place de Zurich à la Krutenau, sous des tonnelles parfaites quand il ne fait ni trop froid ni trop humides, ce qui n’arrive jamais et ce qui est devenu du coup une marque de Paye Ton Noël, compensée à grands coups de tartes flambées et de vin chaud. Grâce à ce cocktail de froid, d’humidité et d’alcool anisé, les soirées de Paye ton Noël place de Zurich prennent rapidement une tonalité festive et gaie mais là encore, à minuit tout le monde dehors.

Vendredi à 19h, le festival démarre avec « Danser dans mon petit salon sans me poser de questions », un seul en scène de Maxime Potard, du fantasque collectif Muerto Coco, sur le concept de virilité, questionné jusqu’à l’absurde.

Maxime Potard du collectif Muerto Coco détricotte le concept de virilité Photo : DR

Suivra à 21h une artiste plus classique, La Pietà, qui rénove la chanson française avec des accents tour à tour hip hop (Indécise), pop (Une tempête) ou rock (Tapez)… Brute et écorchée, La Pietà est à voir avant qu’un gros label ne se l’approprie…

Samedi dès 15h, le festival se poursuit avec une leçon impertinente de Zou, il s’agit de la première, sur l’amour carrément. Pour élèves disciplinés uniquement.

Les leçons impertinentes de Zou (vidéo Cie Le Thyase)

À 18h, Emmanuel Gil s’interroge sur sa schizophrénie latente qu’il entretient avec Typhus Bronx, son clown intérieur. Que devient-il lorsque l’acteur n’est pas sur scène ? Le clown a une demande singulière mais peut-il s’émanciper, l’acteur peut-il l’affranchir ? Intenses questions derrière un nez rouge…

À 20h30, nouvelle apparition du collectif Muerto Coco, cette fois avec Bien Reprenons, l’histoire d’un musicien d’aujourd’hui dans sa quête d’identité et de légitimité. « Divagation semi-autobiographique » selon Romain Gigoi-Gary, l’auteur et l’interprète de ce seul en scène qui fera résonner des moments vécus par tous les musiciens.

Bien Reprenons (vidéo Muerto Coco)

Et pour terminer cette soirée, du gros sooooon comme dirait Aldebert avec Yolamif, un groupe puissant, tout en guitares et batterie à partir de 22h45, un dispositif ultra efficace capable de faire danser toute une tonnelle, même s’il fait froid, même s’il pleut.

Le court métrage Elsa par Yolamif

Dimanche dès 14h, Zou revient pour une nouvelle leçon impertinente, la troisième (la deuxième a probablement été programmée dans la nuit), sur la philamatologie, la science du baiser. Une pratique devenue naturelle et remise en question depuis le Covid. Zou propose une leçon pour redonner du sens au baiser, avec travaux pratiques.

À 16h30, Marc Prépus déploie sa Machine émotionnelle, probablement le spectacle le plus décalé de cette édition de Paye ton Noël, avec « un défilé de mode religieux, une histoire d’amour entre un Panda et son humain, un cirque allemand sadomaso, une distribution de caca arc-en-ciel… »

Machine émotionnelle de Marc Prépus.

À 20h, voyage psychédélique avec Hippie Hourrah, singulier groupe electro teinté de sonorités traditionnelles orientales, souvent indiennes, mais surtout formidablement efficace et festif.

Cadeaux pour tout le monde au Molo

Mais le véritable, le cœur de Paye ton Noël, c’est évidemment au Molodoï que ça se passe à partir de jeudi 15 décembre. Chaque soir, une redistribution de cadeaux a lieu pour tous ceux qui contribuent ! Cette première soirée pour ceux qui aiment la musique énervée affiche quatre groupes oscillant autour du rock et du punk. Pelpass reprogramme notamment le très subversif We Hate You Please Die aux côtés de Trip, You Said Strange et W!zard.

Minimal function de We Hate You Please Die (vidéo Youtube)

Vendredi 16 décembre, le Molodoï est réservé aux amateurs de rap avec pas moins de dix artistes programmés : Mocaris, une auteure / interprète de Strasbourg, Fanny Polly, Eesah Yasuke, Sa Roc, Ben PLG et un mix de Submarine FM & Ocean Flounk pour la nuit.

Samedi, Pelpass ose programmer du jazz, avec le saxophoniste strasbourgeois Hugo Diaz, déjà aperçu en quartet à Jazzdor entre autres. Une formation tirant volontiers vers le free jazz assez rare au Molodoï mais dont les musiciens collectionnent les prix et les recommandations.

Teaser de Confluences de Hugo Diaz quartet (vidéo Youtube)

La suite de la soirée est plus classique avec les chansons chaloupées et volontiers hypnotisantes de Walter Astral puis les riffs microtonaux de Relaps et les cuivres bien battus de The Brums. Cette nuit se terminera avec Saint Misère, DJ strasbourgeoise particulièrement douée pour remuer les dance floors.


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