Mais à la suite des protestations bretonnes contre la mise en place de l’Écotaxe, le gouvernement semble s’être rendu compte que ce contrat était bien trop avantageux pour Écomouv’. Et problème supplémentaire, il est assorti de clauses de dédits qui dédommageraient Écomouv’ de quelque 800 millions d’euros en cas de rupture ! Quelles sont les raisons qui ont pu pousser le gouvernement précédent à signer un tel contrat ?
Malheureusement, les débuts de la commission d’enquête parlementaire ne sont guère encourageants. Auditionné cet après-midi par les sénateurs, Michel Hersemul, chef du département d’expertise des partenariats public-privé à la direction générale des infrastructures, n’a pas répondu à leurs questions, comme l’explique Roland Ries :
« J’ai posé deux questions, l’une pour savoir si le choix d’un PPP plutôt qu’une délégation de service public n’avait pas conduit Écomouv à proposer un dispositif de contrôle trop sophistiqué, et donc plus cher que ceux de nos voisins européens, et l’autre sur les évolutions du système. Mais M. Hersemul s’est retranché derrière son arrivée en 2011 pour répondre qu’il n’avait pas la maîtrise du dossier. Soit il est incompétent, soit il dissimule quelque chose. »
Du coup, les sénateurs, de droite comme de gauche selon Roland Ries, se sont agacés des atermoiements du fonctionnaire. Et pour le sénateur du Bas-Rhin, cette tactique a été contre-productive car, dit-il, « ses non-réponses m’ont donné envie d’en savoir plus ».
Aller plus loin
Sur Le Figaro.fr : Écomouv’ : des élus avaient donné l’alerte dès 2011 sur le coût de l’opération
Sur Rue89 Strasbourg : L’écotaxe en Allemagne, 4 milliards d’euros par an pour les routes et le train
Mais affirmer que le contrat était à l'avantage d'ecomouv me semble prématuré à ce stade... quant au dédommagement, encore heureux que la société ne supporte pas le risque après avoir fini de monter toutes les structures...
Cela ne remet pas en cause la polémique sur l'objet même du débat - le principe même de l'affermage, cela mériterait de revisiter la période pré révolutionnaire française - mais les raisons que vous invoquez relève -encore une fois - du jugement de valeur et non d'une information vérifiée, alors même qu'une enquête est en cours.
Cela ne manque pas de sel que Roland Ries pose les questions sur ce type d'affaire... oups... contrat public. Il est vrai qu'il a fait la démonstration de ses compétences en matière de droit public lorsqu'on songe au tram de Bamako...