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Les syndicats des agents de la Région Grand Est dénoncent une « méthode pour supprimer des postes » dans les lycées

Une vingtaine de personnes se sont rassemblées vendredi 14 juin à Strasbourg devant le lycée Kléber et l’hôtel de Région pour protester contre un projet d’harmonisation des dotations dans les lycées du Grand Est. Selon cinq organisations syndicales, 600 postes d’agents pourraient être supprimés.

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Les syndicats des agents de la Région Grand Est dénoncent une « méthode pour supprimer des postes » dans les lycées

Une intersyndicale CGT, CFDT, FO, UNSA, et FSU a déposé un préavis de grève illimitée le 21 mai dernier. Ils accusent la Région Grand Est de vouloir mettre sur pied un « plan social de grande envergure » qui amènerait, au sein des lycées, à la suppression de 600 postes d’ATTE (adjoint technique territorial des établissements d’enseignement) d’ici trois à quatre ans. Vendredi 14 juin en début de matinée, une vingtaine de membres de l’intersyndicale se sont retrouvés devant le lycée Kléber. Ils se sont ensuite rassemblés devant la Maison de la Région au Wacken.

Les membres de l’intersyndicale se sont réunis devant le lycée Kléber avant de se diriger vers l’Hôtel de Région Grand Est. (photo LS/Rue89 Strasbourg)

« Nous sommes inquiets pour nos conditions de travail »

« En Alsace, 80 postes vont être supprimés dont 6 au lycée Kléber », détaille Jacques Castelli, membre du syndicat FO. Le reste des suppressions concernerait 93 postes en Champagne-Ardenne et 374 postes en Lorraine. Pascal Koehler, secrétaire général de la CGT des personnels du Conseil Régional du Grand Est expose la « méthode »:

« Sur 5500 agents présents sur la Région Grand Est, la direction prévoit d’en sortir 1200 des lycées. 600 postes seraient supprimés. Les 600 autres basculeraient sur des équipes mobiles d’ouvriers professionnels ou serviraient à la création d’équipes de titulaires remplaçants. »

La CGT ne se déclare « pas contre le principe d’équipes de remplacement » mais pointe les difficultés que pourraient occasionner des suppressions ou des mutations de postes. « Nous sommes inquiets pour nos conditions de travail », explique une militante CGT devant la Maison de la Région, « une suppression de postes entraînerait une dégradation des services rendus dans les lycées, le personnel se retrouverait surchargé. »

Pour arriver à l’annonce des chiffres avancés, l’intersyndicale se base sur un document de travail distribué lors d’une réunion entre les syndicats et la Région dans le cadre d’un plan d’harmonisation des dotations des lycées du Grand Est. « En 2017, 7075 postes ont été budgétisés. En 2018, 6500. Cette année, les syndicats FO et UNSA ont fait des calculs et sont arrivés au résultat suivant : dans les cibles de dotations, nous détectons la suppression de l’équivalent de 600 emplois », détaille Pascal Koehler.

« Un mensonge éhonté »

De son côté, la direction de la Région Grand Est conteste fermement ces chiffres. « Le tableau de dotations fourni aux syndicats lors d’une réunion de travail n’est en aucun cas un document définitif, et il ne tient pas compte des dotations individualisées par établissements qui doivent encore être calculées. Le présenter comme s’il s’agissait d’un document officiel émanant de la collectivité serait un mensonge éhonté », martèle Nicolas Pernot, directeur général des services de la Région Grand Est.

Selon M. Pernot, des postes pourraient être supprimés « au fur et à mesure dans certains établissements surdotés ». Des départs à la retraite pourraient ne pas être remplacés, des agents pourraient effectivement basculer au sein des équipes mobiles mais « uniquement sur la base du volontariat », tient à préciser le directeur. « Dans d’autres établissements sous-dotés, des postes seront créés », poursuit-il. Un travail « d’évaluation des besoins » doit être mené dans les prochains mois dans chaque lycée de la Région Grand Est.

La mobilisation ne fait que commencer

Pour l’intersyndicale, ces réponses sont irrecevables. « La direction nous accuse de diffuser de fausses nouvelles mais c’est la Région qui nous a donné les chiffres sur lesquels nous avons basé nos calculs ! », s’indigne Jacques Castelli. « Nous sommes ouverts au dialogue », tempère Pascal Koehler, « nous ne demandons qu’à rencontrer le président de la Région (Jean Rottner, ndlr) mais il refuse de nous voir, il brise le dialogue social ».

Un dispositif de sécurité comprenant des agents et des policiers était posté devant la porte de la Maison de la Région lors du rassemblement des membres de l’intersyndicale vendredi matin. « La direction surréagit », regrette un militant CGT, « il y a quasiment autant d’agents de sécurité que de manifestants, c’est trop, cela révèle un malaise de la part de la direction. » Les syndicats appellent les agents de la Région à manifester le 20 juin prochain devant l’Hôtel de Région de Metz. « Nous attendons entre 250 et 500 agents », espère Pascal Koehler.


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