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L’inspection du travail réagit à sa mise en cause par Jean-Jacques Gsell

Sur Rue89 Strasbourg : sept supérettes condamnées à rester fermées le dimanche

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Les inspecteurs et contrôleurs du travail n’ont guère apprécié et c’est peu dire les propos tenus par Jean-Jacques Gsell, adjoint au maire de Strasbourg en charge du commerce, tenus samedi dans les DNA puis sur France 3 Alsace. Au cours de son interview, l’élu invite les commerçants strasbourgeois à travailler le dimanche, malgré l’action de l’inspection du travail ayant résulté à une condamnation de sept supérettes qui étaient restées ouvertes le dimanche.

Dans un communiqué intersyndical, les inspecteurs et contrôleurs du travail dénoncent des propos mettant en cause leur travail et leur fonction :

  • « Pour une fois qu’ils bossent le samedi »
  • « j’appelle les commerçants à s’opposer aux contrôles intempestifs »
  • « le maire va rencontrer le préfet pour lui demander d’ordonner l’arrêt des contrôles »
  • « Je prends mes responsabilités d’élus en demandant aux commerces de rester ouverts, de toutes façons qu’est-ce qu’ils risquent ? »

Ces propos rendus publics sont une remise en cause de notre mission et nous ne pouvons tolérer ces agissements qui relèvent purement et simplement de l’outrage et de l’obstacle. En outre, ces déclarations légitiment, voire encouragent, les réactions hostiles lors des contrôles.

La direction de la Direccte, administration dont dépend l’inspection du travail, n’a pour l’heure pas réagi aux propos de l’élu strasbourgeois.

(Mise à jour vendredi 14 juin à 11h) – La direction de la Direccte a finalement envoyé un communiqué de presse soutenant ses agents et rappelant que l’inspection du travail peut intervenir « à toute heure du jour et de la nuit dans tout établissement, y compris les dimanches et les jours fériés, aussi bien pour contrôler l’application des interdictions d’emploi les dits jours que pour d’autres motifs, comme la lutte contre le travail dissimulé ou les enquêtes accident du travail. »

L’administration rappelle aussi que ses missions s’exercent hors de « toute influence extérieure indue », et que « faire obstacle à l’accomplissement des devoirs d’un inspecteur ou d’un contrôleur du travail est un délit, susceptible d’être puni d’un emprisonnement d’un an et d’une amende de 3 750 euros ».

 

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