Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Logements sociaux : la Socolopo en pleine tourmente

Le bailleur social Socolopo, qui gère plus de 1 700 logements, vient de mettre à pied son directeur. Pendant ce temps, au conseil des Prud’hommes, le même directeur est accusé de harcèlement moral par l’ancien directeur technique. A la direction générale, on évoque « une erreur de recrutement ».

Cet article est en accès libre. Pour soutenir Rue89 Strasbourg, abonnez-vous.

Logements sociaux : la Socolopo en pleine tourmente

La cité jardins du Stockfeld, des logements à loyers modérés gérés par la Socolopo (Photo Archi-Strasbourg / CC)
La cité jardins du Stockfeld, des logements à loyers modérés gérés par la Socolopo (Photo Archi-Strasbourg / CC)

La Société coopérative de logements populaires (Socolopo) est en pleine tourmente. Ce petit bailleur social coopératif, créé en 1900, gère depuis plus d’un siècle et plutôt tranquillement un parc de logement dédié aux ouvriers, dont la fameuse cité jardin du Stockfeld. Mais depuis l’arrivée d’un nouveau directeur en décembre 2010, Vincent Kutsch, le climat social à l’intérieur de la coopérative s’est très nettement dégradé. Et à l’extérieur aussi, avec des plaintes de plus en plus affirmées de locataires qui s’estiment délaissés.

En juillet 2011, Vincent Kutsch obtient le licenciement du directeur technique de la Socolopo, Christophe Taglang. Ce dernier était mardi devant le conseil des prud’hommes de Strasbourg pour raconter comment il a subi l’arrivée de Vincent Kutsch, un « harcèlement moral ».

« J’étais responsable technique puis directeur technique au sein de la Socolopo sans accro ni dysfonctionnement pendant sept ans, et tout à coup, on me fait comprendre que je serais incompétent ! Dès février 2011, j’ai été fliqué et infantilisé par Vincent Kutsch. On m’a reproché une baisse du niveau de satisfaction des locataires, alors que cet indicateur a baissé pour tous les bailleurs sociaux à cette période. »

Albert Rey, président du conseil d’administration et directeur général, exprime son désaccord quant au licenciement de Christophe Taglang, mais il laisse faire :

« La gestion du personnel est la prérogative du directeur. S’il estimait devoir se séparer de M. Taglang, alors peut-être avait-il de bonnes raisons. »

Le licenciement de trop

La justice prud’homale devra trancher, sa décision est attendue pour le 28 mai. Me Anne-Marie Neu, pour la Socolopo, a nié l’existence du harcèlement moral devant les conseillers. Pour elle, Vincent Kutsch est victime d’une « entreprise de déstabilisation ». Car, comme l’ont révélé les DNA mardi matin, Vincent Kutsch a été mis à pied par Albert Rey, à la suite d’un autre licenciement, celui du comptable cette fois ! Dans la petite structure, une petite trentaine d’employés, le moral est au plus bas.

Pour Albert Rey, il est temps de retrouver un peu de sérénité :

« La situation de la coopérative est très dégradée. Les procédures sont en cours aussi, il n’y a pas lieu de s’exprimer plus avant. Nous avons fait un mauvais recrutement, nous en payons les conséquences, voilà. Dès que ces affaires seront terminées, nous aurons pour objectif de pacifier la coopérative, car elle est saine et fonctionne bien. »

L’entretien de licenciement de Vincent Kutsch est prévu mercredi. Pendant ce temps, les locataires attendent que les dysfonctionnements constatés cessent. La coopérative dispose d’un budget équilibré de plus de 8 M€, dont 350 000€ annuels proviennent de subventions. L’Etat recommande de regrouper les structures gérant moins de 3 000 logements sociaux, mais Albert Rey assure que la pérennité de la Socolopo n’est pas remise en cause avec ces affaires. Selon lui, le prochain rapport de la Mission interministérielle d’inspection du logement social (Miilos) est « très bon ».


#logement social

Activez les notifications pour être alerté des nouveaux articles publiés en lien avec ce sujet.

Voir tous les articles

Autres mots-clés :

Plus d'options