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Quand « La République en Marche » pense que France 3 Alsace doit servir sa communication…

Dans un communiqué diffusé fin avril, les syndicats SNJ et CFDT de France Télévision se sont élevés contre l’utilisation de leurs moyens techniques et de leur personnel par la République en marche (LREM). Jeudi 5 avril, le parti présidentiel avait organisé à l’auditorium de France 3 Alsace à Strasbourg un débat sur le thème « Télévision, …

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Le siège de France 3 Alsace à Strasbourg (doc remis)

Dans un communiqué diffusé fin avril, les syndicats SNJ et CFDT de France Télévision se sont élevés contre l’utilisation de leurs moyens techniques et de leur personnel par la République en marche (LREM). Jeudi 5 avril, le parti présidentiel avait organisé à l’auditorium de France 3 Alsace à Strasbourg un débat sur le thème « Télévision, radio, culture : Quels modèles pour demain ? »

C’est déjà relativement osé puisqu’un projet de fusion des réseaux de la radio publique régionale, France Bleu, avec ceux de la télévision publique régionale de France 3, provoque l’opposition d’une bonne partie du personnel de ces deux médias.

Le siège de France 3 Alsace à Strasbourg (doc remis)
Le siège de France 3 Alsace à Strasbourg (doc remis)

Puisque vous êtes là…

Les syndicats notent que pour assurer la captation du débat et sa diffusion en direct sur Facebook, une caméra a été prévue et 4 techniciens mobilisés. Mais surtout, cette diffusion ne devait pas se faire sur la page Facebook de France 3 Alsace mais… sur celle de la République en Marche. Selon le comptage des syndicats, sept demi-journées de travail auraient donc pu être offertes au parti présidentiel puisque selon eux, « l’antenne régionale ne diffusait ce débat filmé par elle ni sur le web, ni sur Facebook, ni sur son antenne TV… »

Selon le communiqué syndical, la présidente de France Télévision « a semblé tomber des nues en apprenant l’affaire », alertée par une déléguée syndicale en comité central d’entreprise. Elle n’aurait guère apprécié ce détournement de moyens public au profit de la communication d’un parti et la mise à disposition des moyens a été annulé in extremis.

Pour les syndicats, cette « histoire [est] bien embarrassante et un curieux mélange des genres qui interroge sur l’idée que se fait la direction régionale de l’indépendance du service public. On n’ose imaginer la réaction des autres partis politiques, des autres parlementaires et de nos téléspectateurs… s’ils avaient eu connaissance de cette histoire. Quant aux salariés de France 3 Alsace, ils sont ravis d’apprendre que les moyens dont on les prive chaque jour sont utilisés pour faire la cour au parti politique au pouvoir. »

Du côté de LREM, on indique que cette soirée a été organisée dans le cadre d’une mission parlementaire et que le direct sur Facebook a été annulé à la demande des parlementaires.


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