
Le 1er août les habitants de la Maison Mimir à Strasbourg vont quitter les lieux. Le squat devenu un lieu de fête et d’entraide dispose pourtant d’un bail emphytéotique avec la mairie de Strasbourg mais des travaux de mises aux normes de sécurité sont nécessaires, au minimum jusqu’au printemps 2016. Un procès verbal assorti d’une comparution devant le tribunal pour infraction à la législation sur les débits de boissons y est aussi pour quelque chose…
Tout à commencé quelques jours après la Fête de la musique. Alors qu’une soirée avait lieu comme souvent dans les locaux de la Maison Mimir, rue Prechter à Strasbourg, la police est entrée et a immédiatement dressé un constat de débit clandestin de boissons alcoolisées : le bar vendait des pintes de Météor. Dans la foulée, les policiers constatent que les lieux ne sont pas aux normes de sécurité pour accueillir du public, les statuts de l’association sont contrôlés ainsi que leur titre d’occupation, un bail emphythéotique de 20 ans, signé en 2013 avec la Ville de Strasbourg après des mois de négociations.
La convocation en octobre devant le tribunal de Strasbourg des membres du bureau de l’association qui chapeaute la maison achève d’entamer la motivation des habitants pour faire vivre le lieu : les ateliers et les soirées s’arrêtent, le lieu n’accueillera plus de public jusqu’à sa mise aux normes. Depuis, des rumeurs circulaient sur un éventuel abandon de la maison par les occupants, fatigués de se battre contre les institutions.
La Maison Mimir pourrait accueillir jusqu’à 79 personnes si elle était mise aux normes de sécurité. Sinon, elle ne peut en abriter que 19, réparties dans ses 7 chambres. Le bail conclu entre la Ville et l’association stipule que les habitants sont propriétaires des murs et donc responsables des travaux à effectuer, comme pour la salle de concert Molodoï. Sauf que malgré les nombreux travaux réalisés, la maison est encore loin de pouvoir prétendre au statut « d’établissement recevant du public » (ERP).
Tout est à refaire
Il faut tout refaire pour s’accorder aux règles de circulation, d’évacuation et anti-incendies : les murs, le système électrique et les issues de secours. Alice, qui vit à Mimir depuis deux ans explique que les habitants ont collectivement décidé de ne pas demander de subventions ou de dépendre d’une aide financière de la Ville.
Les travaux d’installation ont pu être réalisés grâce à des dons, à pas mal de débrouillardise et à la bonne volonté des membres fondateurs. Mais évidemment aujourd’hui, les moyens manquent pour franchir cette étape. Il est question de faire un appel au financement participatif (crowdfunding) à la rentrée pour financer les travaux, au moins l’achat des matériaux. Le montant de l’opération n’a pas encore été chiffré, mais il pourrait avoisiner plusieurs dizaines de milliers d’euros, une somme hors de portée pour l’association.
La menace d’une amende sur le débit de boissons
Sans oublier que le tribunal pourrait prononcer contre l’association une amende proportionnelle au montant estimé du chiffre d’affaires réalisé par la vente de bière. Alice est assez déçue par la tournure des événements :
« On a passé toute l’année sans problème, comme celle d’avant. Évidement on a eu quelques mains courantes des voisins pour le bruit, mais on faisait vraiment attention. Et là soudain, on a la police nationale qui débarque en pleine canicule, qui rentre et qui fait comme si elle ne connaissait pas les lieux… Je suis surtout très déçue pour tous les ateliers et les activités qui ont cessé suite à ça, et qu’il sera difficile de relancer ».
Car la Maison Mimir était un lieu très actif avant cet incident : un atelier théâtre le lundi, un atelier de l’association Touch Arts (qui occupe une pièce de la maison) le mardi, une soupe populaire suivie d’une « jam session » le mercredi, un atelier jonglage le jeudi et des concerts les soirs de week-ends. Sans compter le « Barakawa » ouvert tous les jours de 18h à 23h, ainsi que la « Bagagerie », un espace ou environ une centaine de bagages de personnes sans domicile transitent et sont surveillés.
Mis à part la bagagerie, tout le reste est à l’arrêt pour l’instant. Mais Alice ne craint pas une éventuelle rupture du bail : « je le dis, on fêtera le nouvel an 2033 dans cette maison ».

Les précédents travaux avaient seulement consolidé les structures de la Maison Mimir mais ne permettetn pas d’accueillir du public (Photo Gaspard Glanz / Rue89 Strasbourg)
Les lieux ne sont pas connus pour héberger des activités politiques. Alice est catégorique à ce propos :
« On a pris une décision collective d’apolitisme. On fait de la politique au quotidien, mais à une plus petite échelle, entre-nous quoi. Bien sûr qu’on a accueilli des conférences et des débats avec des militants anti-nucléaire, des soirées à thèmes, mais honnêtement on est assez peu politisés ».
Elle ajoute :
« Si on ferme, c’est aussi parce qu’on veut montrer au tribunal et à la Ville qu’on ne fait pas une course à la réouverture. On veut aussi réfléchir entre-nous, les habitants et les collectifs impliqués, sur une meilleure organisation des lieux, plus claire, plus juste, avec plus de créativité et d’investissement. Mimir ferme aujourd’hui pour mieux réouvrir demain. »

Squat stable depuis deux ans, la Maison Mimir entre dans une période d’incertitude (Photo Gaspard Glanz / Rue89 Strasbourg)
(Article mis à jour le 17 juillet 2015 à 18h pour intégrer des précisions de l’association Mimir)
Ceci est une réponse d'un mec qui se lève aussi pour bosser, mais qui aime bien profiter de son temps libre, en allant visiter (feu) la Maison Mimir par exemple.
Merci pour votre article mais bon nombres d'informations ne sont pas précises.
- La maison ne ferme pas (sauf pour travaux)
- L'association à pour but de perdurer dans le long terme et jamais nous ne lâcherons l'affaire
- Jamais de la bière n'a été mis en vente à prix libre !! Le thé, café et jus de fruit oui !
- Il n'y a pas 19 habitants dans la maison, mais 7 au maximum
- Touch-arts n'a pas une chambre mais un bureau au sein de la Maison.
- Les travaux sont mis en place pour l'accueil de public, mais les chiffres ne sont pas ceux cité dans l'article (un communique de presse et un appel au don pour travaux vera le jour prochainement , comme nous en avions convenu en AG avec les autres membres de l'association.
- Le journaliste ne pouvait pas deviner qu'il avait interrogé de "mauvaises personnes" et que Mimir ne voulait pas communiquer (cet article n'aurait jamais du être en ligne nous le découvrons aujourd'hui et nous sommes relativement choqué par certain terme.
- Pas d'évacuation au programme pour les habitants, il y aura d'ailleurs une conciergerie assurée pendant toute la durée des travaux et la bagagerie ainsi que certains ateliers restent au programme.
- Pas mal d'autres erreurs, nous allons vous contacter afin d'enrichir votre article et être plus précis.
Pas de panique donc, et merci beaucoup pour vos nombreux messages de soutien. Comprenez bien aussi que ce n'est pas une décision de la ville, mais la NOTRE.
Un peu dommage que cet article soit sorti aussi tôt alors que nous allions faire appel à vous. La prochaine fois merci de nous contacter, que nous en parlions ensemble car pour le coup c'est pas tip-top, mais on sait que vous allez corriger cet article au plus vite
Cordialement,
L'équipe MIMIR
"– La maison ne ferme pas (sauf pour travaux)" -> c'est ce qu'on a écrit
"– L’association à pour but de perdurer dans le long terme et jamais nous ne lâcherons l’affaire" -> ok bon, on n'a pas écrit l'inverse me semble-t-il
"– Jamais de la bière n’a été mis en vente à prix libre !! Le thé, café et jus de fruit oui !" -> ok, là c'est une erreur de notre part,
"– Il n’y a pas 19 habitants dans la maison, mais 7 au maximum" -> on n'a pas écrit ça non plus
"– Touch-arts n’a pas une chambre mais un bureau au sein de la Maison." -> ok
"– Les travaux sont mis en place pour l’accueil de public, mais les chiffres ne sont pas ceux cité dans l’article (un communique de presse et un appel au don pour travaux vera le jour prochainement , comme nous en avions convenu en AG avec les autres membres de l’association.
– Le journaliste ne pouvait pas deviner qu’il avait interrogé de « mauvaises personnes » et que Mimir ne voulait pas communiquer (cet article n’aurait jamais du être en ligne nous le découvrons aujourd’hui et nous sommes relativement choqué par certain terme." -> on n'a pas attendu votre communiqué de presse et on n'a pas parlé aux personnes que vous souhaitiez, on peut vivre avec ça. C'est un reproche qu'on nous fait souvent, mais on le porte en étendard.
"– Pas d’évacuation au programme pour les habitants, il y aura d’ailleurs une conciergerie assurée pendant toute la durée des travaux et la bagagerie ainsi que certains ateliers restent au programme." -> ce qu'on a écrit
Au final, ce que vous nous reprochez surtout, c'est de ne pas avoir attendu votre imprimatur pour publier cette info. Je comprends que ça vous dérange, mais de notre côté, c'est comme ça qu'on revendique notre façon de travailler. Que ce soit avec un asso alternative, avec une collectivité ou avec une entreprise du CAC 40.
"on n’a pas parlé aux personnes que vous souhaitiez, on peut vivre avec ça. C’est un reproche qu’on nous fait souvent, mais on le porte en étendard."
Donc vous portez en étendard le fait d' éditer des articles en ayant interviewé " les mauvaises personnes" sur quel sujet que ce soit?
Je me pose des questions maintenant sur la véracité de tout vos articles !
"" Sinon, elle ne peut abriter que ses 19 habitants, répartis dans ses 7 chambres.""
Il n'y a jamais eu 19 habitants dans la maison et encore moins "réparti" dans 7 chambres , laissé moi rire !
Alice N'habite pas dans la maison Depuis deux ans , mais y a habitée deux ans dans le passé...
Certes ce ne sont pas de grandes erreurs , mais s'il vous importe peu de donner de vrai chiffres vérifiés au sujet de la maison mimir , en est il de même lorsque vous écrivez sur le CAC40 ?
Je respecte votre travail depuis plusieurs années , et je continuerai à vous lire , par contre essayez peut être d'interviewer " les bonnes personnes " cela ferait un meilleur étendard.
Cordialement Jérémy
M France, c'est tout de même un peu fort...
Votre article et les soucis de Mimir commencent justement par une question de débit illégal de boissons, constatée par la police et faisant l'objet d'une convocation au tribunal. Si ce point, qui fait tout de même un peu passer Mimir pour des inconscients (comme du reste une bonne partie de l'article), est inexact ou contesté, il semble tout de même que cela méritait de questionner ses responsables officiels avant de balancer un article.
Le fait de recourir à des sources variées ne dispense pas de questionner les personnes en responsabilité, que l'on parle de grands du CAC40 ou de Mimir.
L'article a été mis à jour après une rencontre avec TOUS les habitants et les membres de l'associations mimir ce matin, y compris ceux qui seraient « plus légitimes à s’exprimer » que les premiers que nous avions interviewés.
Ce qui devait être précisé l'a été, ce qui devait être corrigé aussi. Donc je pense que maintenant, on peut tous se détendre et profiter de la canicule.
Dès lors, la recherche d'objectivité dans l'information est vaine. Cependant vous pouvez reconnaitre sa subjectivité en portant attention et en faisant référence aux personnes qui vous informent.
Puis comme vous l'avez bien écrit, il s'agit du président de l'assos' qui fut convoqué par la police. Pourquoi ne l'avez vous pas interrogé ?
Regardez les commentaires de certains qui se permettent de juger un lieu qu'ils ne connaissent pas !!!! Vos informations ont un impact sur les représentations des gens !!!!!!!
Faites attention avec vos mots s'il vous plait
CQFD.
À chaque fois que j'y suis allé je devais avoir avoir (ou prendre si je n'en avais pas) ma carte de membre Maison mimir.
http://vosdroits.service-public.fr/associations/F24345.xhtml#N100CA
Ce qui compte:
-1 c'est que Mimir n'essaie m^me pas de tenir ses engagements, et c'est pas la premiére fois qu'ils se font taper sur les doigts: on ne peut pas vendre d'alcool sans autorisation.Point.
Quand on dit qu'on met au norme, on les fait, et si on sait pas on demande,mais on laisse pas ouvert.
2-C'est qu'une fois de plus les "Mimiriens " n'écoutent pas ,ne lisent pas et interpretent comme ils ont envie.
3-Qu'ils attendent toujours que les autres fassent à leur place,mais qu'ils se remplissent les poches avec une communication financiére obscure.
4-que ce sont de grands naïfs, qui pensent que personne ne les comprend.
L'idée etait belle ,mais la realité sans aucun rapport avec le principe.
Fermons cette maison et faisons en un logement social elegant.ce sera mieux.
-1 La vente d'alcool dans un cercle privé est autorisé, et c'est ce que fait la maison puisqu'il faut être muni de sa carte de membre pour y entrer pendant les soirée. Donc les habitants ne sont ni inconscient ni naïf, mais plus au fait de la législation que vous. Point.
Des travaux de mise aux normes ont déjà été entrepris, mais si la question vous intéresse, il y a des AG ouverte où les membres de l'asso et les habitants discutent et exposent tous les aspects de ces travaux.
-2 Beaucoup de personnes se permettent de juger et de discuter du sujet sans savoir de quoi ils parlent, ce qui amène a faire circuler de fausses informations.
-3 Pareil, si vous étiez déjà venu(e) aux AG vous connaitriez la façon dont l'association gère et utilise les fonds dont ils disposent, et constateriez aussi l'investissement humain. En réfléchissant quelques secondes, vous douteriez alors de l'expression "s'en mettre pleins les poches" appliqué aux habitants, au vu de leur choix de vie, leurs convictions et du luxe extravagant qui suinte de chaque recoin de cette maison.
-4 Peut-etre est-ce vous qui ne cherchez pas à les comprendre?
En tant que strasbourgeoise, investie dans le milieux associatif et alternatif strasbourgeois, la maison Mimir m'apparait comme un élément essentiel de la vie de cette ville et permet de donner un lieu et une opportunité à de multiples formes, expérimentations, solidarités, partages et échanges d'exister. Mimir perdurera et restera un lieu social et vivant!