
Plusieurs familles et certains membres du personnel de la maison de retraite Saint-Gothard à Strasbourg se sont plaints de mauvais traitements infligés aux résidents : abandons de soins, vexations, langage inaproprié… L’Agence régionale de santé a diligenté une enquête et ses inspecteurs ont prévenu le procureur de la République de l’existence de délits. Mais selon la direction, les faits indiqués sont anciens, et il n’y a pas de nouveaux cas de maltraitance.
Mais que se passe-t-il à la maison de retraite Saint-Gothard à Strasbourg dans le quartier de la Krutenau ? Plusieurs familles de résidents ont alerté les médias et l’administration, après avoir constaté qu’une partie du personnel soignant se livrait à des actes de malveillance sur leurs aïeux. Dans leur correspondance avec la direction de la maison de retraite, ces familles parlent de médicaments qui manquent, de bas de contention qui ne sont pas mis le soir ou enlevés bien trop tôt le matin, de selles retrouvés sous les pieds d’une résidente deux jours après par sa famille, de personnes très âgées laissées seules ou brimées, moquées par une partie du personnel soignant…
Une famille détaille :
« Une fois, ma mère a été victime de déshydratation et elle a dû être hospitalisée. Puis en août, nous nous sommes étonnés de découvrir un nouveau comprimé parmi ses médicaments. Après vérification, c’était une erreur ! Depuis ce jour, nous venons tous les soirs lui donner nous-mêmes ses médicaments. »
Des comportements qui ont également choqué au sein du personnel de la maison de retraite qui accueille 97 résidents. Cinq employés ont écrit, anonymement en novembre 2013, à l’Agence régionale de santé en ces termes :
« M. Roland a été secoué par les jambes dans la nuit du 2 au 3 octobre par un aide-soignant de nuit. Ce résident est atteint de la maladie de Parkinson, il souffre énormément de ses jambes. Ce même aide-soignant a tenu des propos déplacés et blessants à deux reprises, une fois accompagnés d’un geste menaçant, à l’épouse de M. Roland. M. Alfred a voulu manger un yaourt au moment du dîner. Il a malheureusement fait tomber sa cuillère, mais au lieu de lui en donner une autre, une aide-soignante, a donné un coup de pied dedans et a tout bonnement enlevé le yaourt au pensionnaire. »
Des faits signalés au procureur
Finalement, l’Agence régionale de santé (ARS) a mené une visite inopinée à Saint-Gothard en mars. Et fait rare, les auditions du personnel par les inspecteurs de l’ARS ont conduit ces derniers à effectuer un signalement auprès du procureur de la République de Strasbourg dans le cadre de l’article 40 du Code de procédure pénale (dont alinéa 2 fait obligation à « toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l’exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d’un crime ou d’un délit » d’en aviser sans délai le procureur de la République).
L’ARS confirme qu’une procédure est en cours auprès de la maison de retraite Saint-Gothard mais qu’elle n’a pas achevé sa phase contradictoire. Les conclusions de l’enquête ne seront connues que dans quelques semaines. Cependant, dans le cas où des patients seraient en péril, l’ARS peut faire cesser l’activité d’un établissement de soins immédiatement, comme elle l’a fait pour le laboratoire Schaller à Strasbourg ou plus récemment pour la maternité 3F à Saint-Louis, ce qui n’est pas le cas ici.
Aucun nouveau fait grave, selon la direction
Luc Ernewein, président de l’association qui gère la maison de retraite, l’AGES, et directeur de l’établissement par intérim, n’est pas très inquiet :
« On a répondu aux observations du rapport initial de l’ARS, lequel ne fait pas mention d’actes de malveillance dont nous n’aurions pas eu connaissance. Les quelques cas évoqués dans la lettre anonyme sont anciens, les auteurs ont été sanctionnés. Durant les cinq dernières années, trois personnes ont été licenciées pour faute, dont une pour des propos déplacés et une pour un cas d’escroquerie. L’ARS nous recommande d’améliorer un certain nombre de procédures, ce qui est tout à fait normal comme lors de chaque inspection. J’ai appris par la presse qu’il y avait eu un signalement au Parquet. »
Luc Ernewein ne croit pas que la lettre ait effectivement été signée par cinq salariés de la maison de retraite. Pourtant, les familles disposent d’emails et d’autres témoignages issus de salariés qui confirment ces dénonciations. Ainsi, dans un email envoyé par une salariée à la direction en août 2013, on peut lire :
« Mme M. s’enferme depuis deux jours dans la chambre 219, met la musique à fond et… Pendant ce temps, rien n’est fait dans les chambres dont elle doit s’occuper. De ce fait, aujourd’hui C. est seule et doit faire tout l’étage. Il parait qu’il y a des montagnes de sacs de linge, des poubelles non vidées, etc. M. arrive à 8h30 et repart à 13h45, enfin la belle vie. (…) Rachel et Elodie sont irrécupérables. Elles allument la télé sur la chaîne W9 musique à fond, et après laisse la résidente, dans la chambre très souvent visage contre le mur. Je leur ai demandé de moins crier à l’accueil, elles se sont mises à pousser des cris de singe dans mon dos. Elles se moquent de résidents décédés, je trouve cela désolant. »
Un personnel en constant renouvellement
Mais le directeur n’a semble-t-il pas donné suite. Actuellement, il est en congé maladie depuis plusieurs semaines. Il a rejoint la cohorte des absents parmi le personnel de la maison de retraite. L’établissement compte 55 employés (48 ETP) mais a dû faire appel en un an à plus de 200 intérimaires pour remplacer les absences. Le moral semble être au plus bas dans l’établissement, qui ne compte pas d’instances représentatives du personnel ni de délégués du personnel. Dans leur lettre à l’ARS, les cinq employés précisent que le dernier conseil de vie sociale s’est tenu en… 2008.
De fait, l’établissement doit faire face à une impressionnante rotation du personnel et semble avoir du mal à recruter de bons profils pour ces métiers difficiles et mal payés. Tout le monde n’a pas la patience pour s’occuper de personnes âgées dépendantes. Autre souci, la maison de retraite accueille de nombreuses personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer mais sans disposer d’une unité dédiée à cette population, c’est à dire des locaux sécurisés et surtout un personnel formé à la prise en charge de cette maladie neuro-dégénérative. Selon les familles, les cas de maltraitance les plus rudes ont lieu la nuit, dans la partie de l’établissement où sont placés les résidents souffrant d’Alzheimer justement.
Et comment expliquer que le président de l'association n'ait pas réagit depuis 2008 !!! au fait que le Conseil de la vie sociale ( 3 réunions obligatoires annuelles ) ne soit pas réuni . c'est bien de la maltraitance institutionnelle !
Sans parler du rapport d'évaluation interne qui a du être envoyé à l'ARS ...avant l'obligation de l'évaluation externe 2 ans avant la fin de l'année 2014 . Ce sont des indices qui auraient du alerter depuis longtemps les autorités de tutelle ! il serait intéressant de mettre la main sur le rapport d'évaluation interne , quelqu'un aurait il le courage de le publier ou le remetre à la presse ?
Ce schéma fini par aboutir à des drames ayant des conséquences irréparables.
Je pense qu'il ne faut pas mettre tout le monde dans le même sac!!!
il suffit de rumeur et voila la presse accourir.
je dois avouer que cette situation doit être difficile pour les résidents et les familles , nul doute à ce sujet!
Mais quand j entend le monsieur qui s'est exprimé devant les cameras de FR 3 je cite : " j ai entendu dire que .... mais je n 'ai rien vu !" je lui proposerais bien humblement de se taire plutot que de jetter de l 'huille sur le feu .
une enquète est en cours et c'est tant mieux , j espère cependant que nos amis journalistes auront autant d entrain à rapporter la suite des évenements.
Je voudrais également rajouter qu'il est certain que le manque de personnel doit être à l'origine de manquement alors que les détracteurs se proposent d 'eux mêmes à verser d'avantage chaque mois aux établissements recevant des personnes agées mais il est fort à parier que ce sujet de les interesse pas.
Je me suis rendu à l'accueil de cette maison de retraite à plusieurs reprises pour signaler ces cris (l'idée étant de décider le personnel soignant à aller voir ce qui se passe et à prêter assistance aux pensionnaires qui étaient manifestement en souffrance). L'accueil que j'ai reçu m'a à chaque fois perturbé : le personnel s'excuse de la gêne occasionnée (alors que ce n'est pas du tout l'objet de mon intervention) sans pour autant donner l'impression de vouloir faire quelque chose pour atténuer les souffrances des résidents. En gros, on vous fait comprendre que certains pensionnaires sont séniles et "bruyants", qu'il n'y a malheureusement rien à faire pour les apaiser et que le mieux est d'attendre que ça passe...
même si les aides-soignantes, infirmières, AMP etc. excercent un métier pénible, difficile, payé des clopinettes, beaucoup de responsabilités, et surtout en sous-effectif constant car des organismes tels que les départements, l'ARS et autres décideurs (pour les maisons de retraite privées) ne mettent pas les moyens pour faire mieux.
Voilà bien des années que la productivité est entrée dans le médico-social, qu'il faut rentabiliser les vieux (que chaque lecteur est en voie de devenir tant que Dieu lui prète vie), alors que ces personnes âgées paient une somme astronomique pour être prise en charge; 2 000 € au minimum.
Une honte pour toutes ces bonnes gens qui n'ont même pas eu celà comme salaire alors qu'elles ont trimées dur toute leur vie.
Et puis pour les personnels de ces maisons de retraite :
Parfois, très peu de considération du "petit" personnel" de la part de la hiérarchie. Alors, une question se pose :
- Es-ce que des employés bien considérés par leurs "supérieurs" peuvent devenir maltraitant ?
- Une personne maltraitée (donc le personnel soignant) peut-êlle être bien-traitante vis à vis d'un résident de maison de retraite ?
mais comme je le disais en remière phrase :
->RIEN ne justifie des actes malveillants, les gestes déplacés, les brimades et parfois pire encore.
Aime le vieux, ce dément que tu seras peut-être un jour, si tu ne passes pas l'arme à gauche avant.
Aime celui qui est là, dans son fauteuil, qui ne peut plus se gratter, qui ne sais plus manger seul, à qui, la bave déguouline et abime le visage, à qui "on" met une couche pour qu'il se "fasse pipi & caca dessus" car il n'y a pas suffisemment de personnel dans l'établissement pour le mener aux toilettes ...
Traite ton prochain comme tu aimerais qu'on te traite lorsque tu seras tremblant, rabougri, sénil.
Mesdames & messieurs les directeurs, décideurs, financeurs, pensez-y aussi même si vous êtes bien à l'abris de certaines chioses avec votre future retraite confortable.
Traite ton prochain comme tu aimerais qu'on te traite lorsque tu seras tremblant, rabougri, sénil.
...................bin voilà, j'ai été un peu long. désolé d'avoir mis tant de lecture pour des situations parfois désolantes.
bye bye ! à une prochaine !
Secondement, le propre d'un média est de se vendre au son du clairon qui plait à notre oreille. l'objectivité médiatique est un mythe, je ne vous apprends rien. ici, le procès est fait à charge, sans que l'enquête ait eu lieue. "On a tué papy"! voilà qui sied à la bonne conscience: c'est un scandale. Qui dira le contraire?