

Robert Herrmann, 1er adjoint, Roland Ries, maire sortant, Alain Fontanel, adjoint aux finances (Photo Pascal Bastien)
Dans 10 mois, les Strasbourgeois éliront leur nouveau maire. Pour le moment, seul le Front National a désigné son candidat. Au parti socialiste, on attend fébrilement la décision du sortant Roland Ries, qui doit annoncer en juin s’il se représente ou pas. A droite, un candidat centriste est sorti du bois, François Loos, et l’UMP est divisée, sur fond de bataille judiciaire. Les écolos, eux, seront fixés le 26 juin.
En janvier déjà, les intéressés se montraient leurs biceps. La guerre était déclarée, 14 mois avant l’échéance électorale de mars 2014, dans les différents camps politiques strasbourgeois. Au PS, qui tient la ville depuis 2008, les candidats potentiels à la succession de Roland Ries rongent leur frein, attendant que le sortant fasse part de son souhait ou non de « repartir ». Il a promis de prendre sa décision en juin 2013. L’annoncera-t-il sur Facebook, son nouvel outil de com’ dont il se méfiait pourtant il y a encore un an ? Qu’importe, dans un mois, tout le monde sera fixé.
La guerre de succession opposera Herrmann, Bies et Fontanel
Quels scénarios possibles au parti socialiste ? Option une, le maire, qui est aussi sénateur, se représente, quitte à abandonner le Sénat dans la foulée, son siège de parlementaire étant renouvelable en septembre 2014. Sa succession est reportée à 2020, avec en lice la nouvelle génération d’hommes forts (car, où sont les femmes, hormis Pernelle Richardot, désormais connue pour sa campagne contre le conseil unique d’Alsace ?), le député Philippe Bies en tête, qui agrège désormais une petite équipe d’élus autour de lui baptisée « Bies connection » (sic) dans le landerneau (ex-« Illkirch connection« , réunie auparavant autour du maire et désormais président de la CUS Jacques Bigot), Alain Fontanel, proche de Roland Ries et conseiller politique d’Harlem Désir à Paris, ou Robert Herrmann, 1er adjoint sortant qui n’a jamais caché son souhait de prendre la mairie.
Option deux, le maire choisit le Sénat dès 2014, abandonnant la bataille municipale, et provoque une guerre de succession dès cet été. Dans ce cas, trois options à nouveaux : celle d’une union derrière Robert Herrmann, « légitime » à porter les couleurs du PS en vertu d’un accord passé avec Roland Ries en 2008, qui assurait à l’époque ne pas envisager de rempiler en 2014. Cette option permettrait de remettre à plus tard le combat de coqs entre héritiers.
Au PS, les primaires ouvertes ne sont pas exclues
Autre possibilité, celle d’élections internes au parti, qui verraient s’affronter les mêmes, Herrmann, Fontanel et peut-être Bies, favorable au non-cumul des mandats et un peu coincé avec son siège de député tout neuf, mais aussi l’aile gauche du PS représentée par Syamak Agha Babaei, voire d’autres figures du PS local, telles Jean-Michel Augé (motion 4) ou le député Armand Jung, très influent dans le parti.
Ecartées par le premier secrétaire fédéral du PS Mathieu Cahn, au motif que le PS strasbourgeois n’est pas dans une configuration de reconquête de la ville, une dernière option est envisageable, celle d’élections primaires, mais ouvertes aux sympathisants en non internes. Elles pourraient être organisées à l’automne, comme à Montpellier, Aix-en-Provence ou Marseille. Les candidats seraient les mêmes, mais la donne rebattue, les équilibres n’étant pas transposables dans et en-dehors du PS. Cette dernière option pourrait avoir la préférence de Robert Herrmann, très connu en ville, ou d’Alain Fontanel, qui a l’oreille de Paris, mais rejetée par la « Bies connection » qui tient l’appareil.

Chez EELV, seul le conseiller municipal Eric Schultz est pour le moment candidat à la candidature (Photo Pascal Bastien)
De primaires internes, il sera également question chez Europe écologie – Les Verts, où plusieurs candidats sont sur les rangs. Seul le conseiller municipal Eric Schultz a pour l’instant déclaré ouvertement sa candidature, mais son collègue et adjoint au maire de Strasbourg Alain Jund, tout comme l’adjointe Marie-Dominique Dreyssé, également conseillère générale du canton Strasbourg-gare, ne diraient pas non à la tête de liste EELV. Cette dernière se dit favorable à un changement de génération – elle est candidate à presque toutes les élections depuis 1983 – mais n’exclut rien. Le vote des militants est prévu pour le 26 juin.
A droite, maelstrom jusqu’en fin d’année ?
A droite, aucune personnalité ne s’impose véritablement non plus. Les égos s’entrechoquent, les rancœurs s’accumulent. Depuis sa déclaration de candidature à la candidature UMP en janvier, Jean-Emmanuel Robert agace l’ancien Tandem et se retrouve traîné en justice par Robert Grossmann (débouté hier mardi). Le challenger réclame des primaires internes sans trop d’espoir de parvenir à imposer son idée. « Trop tard », estime-t-il à regrets.
Etiquetée plus centriste que le trentenaire Robert, Fabienne Keller, sénatrice UMP et maire de Strasbourg de 2001 à 2008, n’a toujours pas officiellement annoncé sa candidature, même si elle accumule les soutiens nationaux, Nathalie Kosciusko-Morizet d’abord, Jean-Pierre Raffarin ensuite, Luc Chatel plus récemment. Des discussions seraient en cours entre son entourage et celui de François Loos, candidat UDI déclaré, qui n’exclut pas une alliance avec l’UMP au premier tour, « une fois qu’un interlocuteur sera identifié », mais refuse tout net de participer à une « primaire de l’alternance ».

Fabienne Keller et Robert Grossmann, ancien Tandem aux manettes à Strasbourg entre 2001 et 2008 (Photo Pascal Bastien)
Le bureau fédéral UMP pourrait être tenté de faire traîner les choses jusqu’à la fin de l’année, par « conservatisme » glisse-t-on, « par habitude que la décision vienne finalement d’en haut, de Paris ». Pour mémoire, le Tandem Keller-Grossmann s’était forgé in extremis quelques mois avant l’élection de 2001.
Aux extrêmes, les jeux sont faits ou presque
Au Front National, les jeux sont faits. C’est l’avocat André Kornmann, qui figurait en 26ème place sur la liste MoDem de Chantal Cutajar en 2008, qui représentera les couleurs du parti d’extrême droite. Le Parti de gauche devrait mener sa propre liste, peut-être allié au parti communiste (reformant le Front de gauche), sans doute menée par Josiane Nervi-Gasparini, candidate aux élections législatives dans la première circonscription de Strasbourg en 2011. En 2008, onze listes étaient présentes au premier tour des élections municipales à Strasbourg. Les listes Verts et PS avaient fusionné entre les deux tours et l’avaient emporté avec 58% des voix.
Aller plus loin
Sur Rue89 Strasbourg : municipales de 2014, la guerre est déclarée (janvier 2013)
Sur Rue89 Strasbourg : municipales, les promesses du candidat Ries ont été tenues… à moitié
https://www.facebook.com/video/video.php?v=10200930796410545
vas t-on encore me censurer ?
-Ries ne devrait pas représenter, il l'a promis en 2008 ; faire le contraire jette le discrédit sur le PS strasbourgeois dans un mauvais écho à ce qui se passe au niveau national.
-Fontanel, totalement inconnu des strasbourgeois, n'a pas l'épaisseur politique nécessaire
-Bies ne devrait pas chercher à cumuler sinon il trahit la règle du parti socialiste de non-cumul de mandat parlementaire et d'exécutif local
Je suis d'accord sur le fait que Robert Herrmann est le candidat le plus crédible pour le PS. Robert Herrmann me semble plus ouvert d'esprit et plus ouvert au dialogue que Roland Ries.
Je pense que si Herrmann est candidat, il devra impérativement se débarrasser d'une partie des plus proches adjoints de Ries. Si Herrmann se présente, il devra proposer un programme en rupture avec le mandat de Ries.
Herrmann : permier-adjoint mais grand inconnu
Bies : il fallait comprendre que son engagement contre le cumul des mandats voulait dire qu’il démissionnerait de ceux qu’il aurait pu garder, tout en gardant des fonctions exécutives locales
Fontanel : il a dû commettre une grave bêtise pour être assigné par le PS à sauver l’insauvable : le PS des Bouches-du-Rhônes pour les municipales…
Schultz : il va falloir qu’il s’intéresse à plus que les baignades aux Herrenwasser, et surtout qu’il tape plus sur le groupe PS pour être crédible (même si une union pour le 2nd tour semble illusoire)
À droite et au centre : gros bazar en perspective (sauf pour le FN mais ça compte pas énorme…)
a) de mettre dans le même sac l'extrême droite et la gauche de gauche;
b) d'identifier en creux les partis de gouvernements comme des partis "modérés".
La soumission aux puissances d'argent, aux marchés financiers, à l'austérité, le recul social depuis 20 ans, une "modération" ?
Il est temps de changer de disque, d'appeler un chat un chat: le Front de gauche est la gauche, la vraie.
Les mots sont de puissants vecteurs de conformisme et de fabrique de pensée unique, on le constate ici.
Puisse mon commentaire être publié.
Notez qu'on peut difficilement en vouloir à l'auteure de l'article dans la mesure où dans la majorité des communes des Haut et Bas-Rhin c'est le Parti socialiste lui-même qui est vu comme l'extrême gauche
" Les « extrèmes » .. toujouts cette habitude journalistique
a) de mettre dans le même sac l’extrême droite et la gauche de gauche;
b) d’identifier en creux les partis de gouvernements comme des partis « modérés ».
La soumission aux puissances d’argent, aux marchés financiers, à l’austérité, le recul social depuis 20 ans, une « modération » ?
Il est temps de changer de disque, d’appeler un chat un chat: le Front de gauche est la gauche, la vraie.
Les mots sont de puissants vecteurs de conformisme et de fabrique de pensée unique, on le constate ici.
Puisse mon commentaire être publié. "
Un journaliste n'est jamais neutre et classer dans "l'extrême" des partis comme le PC et le PG est volontairement nuisible pour eux, c'est du dénigrement, une façon de discréditer ces partis.
Pourquoi pas partis révolutionnaires ? En oppositions aux réformistes ?
Bref, un journaliste qui ne connait pas le poids des mots n'est soit pas un journaliste, soit un menteur.