« L’objectif de la journée est d’interpeller les gens, de sensibiliser un public plus large sur la question des migrations. Mais de le faire sous une forme différente de celle d’une conférence où les gens sont obligés de s’asseoir et d’écouter pendant une heure » explique Bernard Klingenschmidt, président du Comité catholique contre la Faim et pour le développement (CCFD) – terre solidaire, l’une des associations membre du collectif « Pour une autre politique migratoire ».
Se mobiliser autrement avec de la musique et des animations
Quatre ans d’existence et toujours les mêmes revendications
Depuis sa création en 2013, le collectif pour une autre politique migratoire, qui rassemble une dizaine d’associations, dont la Cimade ou Makers for change, a toujours les mêmes revendications. Comme notamment la mise en place d’une « politique européenne d’asile et d’immigration basée sur le respect des droits des personnes migrantes plutôt que sur la répression ». Elle a déjà organisé d’autres événements pour interpeller sur la question migratoire. En novembre 2013, c’est avec une chaîne humaine de 100 mètres de long allant jusqu’au Parlement qu’ils interpellaient l’opinion public. En novembre 2014 devant les institutions européennes avec des pancartes en forme de bulles dans lesquelles étaient retranscrits des récits de migrants ils disaient vouloir « faire rentrer les droits humains au Parlement européen ». Plus récemment en décembre 2016, ils organisaient une marche silencieuse en hommages aux disparus en mer.
Pour ce premier Festival des migrations organisé par le collectif, d’autres associations ont souhaité se joindre à l’événement comme Médecins du monde ou la Ligue des droits de l’Homme. De 10h à 18h, place Gutenberg, une vingtaine d’entre elles seront présentes et certaines proposeront des animations pour sensibiliser de façon différente, parfois ludique, le public sur la question migratoire. Oxfam proposera par exemple un quiz sous forme de jeu de l’oie, avec des questions pour lutter contre les idées reçues sur les migrants.
Pour assurer la bande son et instaurer une ambiance plus légère, des groupes de musique de différentes régions du monde viendront faire découvrir leur musique. Chants grecs, musique méditerranéenne, marocaine ou tsigane, les organisateurs proposent un voyage auditif.
Objectif: sensibiliser mais aussi écouter
Concernant les débats, des « porteurs de paroles » interpelleront les passants pour parler avec eux de leur ressenti sur l’aide apporter aux migrants à Strasbourg et leurs potentielles idées pour améliorer leur accueil. Les paroles de chacun seront recueillies et transmises à la municipalité de Strasbourg et aux eurodéputés. Au-delà de la sensibilisation, l’idée de cette journée est également de laisser l’opportunité aux gens de s’exprimer.
Pour donner un aspect plus concret aux revendications du collectif, des migrants seront présents pour raconter leur parcours et leur histoire. Comme les images sont plus explicites que les mots, la Cimade, Alarmphone et Makers for change proposeront également des expositions photos. « Les premiers pas sur la terre européenne » ou « Strasbourg invisible » mettent des images sur les débats concernant la question migratoire. Enfin, un film de 20 minutes « les disparus en mer », qui regroupe des témoignages de famille, sera également projeté.
L’événement sera l’occasion pour les strasbourgeois d’être en contact avec les associations, d’en savoir plus sur leurs actions, voire les rejoindre. Les organisateurs espèrent que son emplacement central permettra au Festival de toucher le plus grand monde, afin d’envisager de le transformer en événement régulier.
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