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Nos recos pour s’en sortir dans la jungle de la programmation du Pelpass festival

Le temps du Pelpass festival approche. Voici une reco du planning de ces 3 jours de mise au vert musicale du côté des Deux-Rives.

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La "grosse scène" du Pelpass Festival en 2018 (Photo Angelina Lombardo / doc remis)

L’association Pelpass a fait feu de tout bois cette année. Pour cette 3e édition, au diable les journées thématiques, au diable les têtes d’affiche. Le festival sera aussi éclectique que foutraque. Même si le mot d’ordre, au Pelpass Festival, est bien souvent de découvrir des groupes un peu au feeling, voilà quelques pistes pour bien commencer : 3e édition, 3 jours, voilà donc 3 rendez-vous à ne pas manquer pour chacune des soirées qui se profilent.

Timetable – Pelpass Festival #3

Jeudi : battles, chants bulgares et DJ set

On commence par l’un des tous premiers noms à avoir été dévoilé cette année : Tha Trickaz. Duo français riches de deux albums et une multitude d’EPs, Julien, aka Pho et Thu, aka Dj IRaizebass, parcourent le monde pour des sets qui mélangent trap et hip hop, avec sons japonisants. Leur particularité ? Des DJs sets masqués, accompagné d’un mapping vidéo, et souvent une furieuse envie d’aller danser avec le public quand ils le peuvent. Est-ce que cela sera le cas au Pelpass ? Affaire à suivre à minuit sous la grande tente.

Tha Trickaz – Native Sessions – La Gaîté Lyrique

Ce même jour, un autre groupe aux antipodes viendra chanter dès l’ouverture. Ispolin est un trio de voix féminines, accompagnés de beats et d’un batteur. Et loin, bien loin d’un DJ set, il faudra plutôt s’attendre à être étonné et envoûté par des voix. En effet, le chant bulgare est caractérisé par du chant polyphonique aux rythmes syncopés. Musique traditionnelle aux influences multiples, Ispolin en fait un mélange intéressant à l’aide de leur batteur et soundmaker. Une parfaite entrée en matière.

La "grosse scène" du Pelpass Festival en 2018 (Photo Angelina Lombardo / doc remis)
La « grosse scène » du Pelpass Festival en 2018 Photo : Angelina Lombardo / doc remis

À ne pas manquer non plus, le retour des « battles » du festival Pelpass. Le premier verra s’affronter Nautilus et Albinoid Sound System. Mais difficile de parler d’affrontement entre ces deux groupes strasbourgeois. Entre le premier, formé d’anciens membres de La Fanfare en Pétard, et le second, dont les membres sont des grands habitués du lieu, le mélange présage un grand moment de transe. Mélange de jazz, d’afrobeat et d’électro, il faudra s’attendre à une débauche de cuivres et de chaleur.

Uptight – Albinoid Sound System (Vidéo : Emilie Fux)

Vendredi : jour des révélations

Autre battle, autre style entre Flo Chmod et Ian Caulfield. Une fusion intéressante dont le résultat risque d’être surprenant, entre un artiste plutôt folk et l’autre plutôt pop. Si leurs deux projets ont pour point commun d’être des projets solo, Flo Chmod vient de Strasbourg et mise sur la guitare sèche, pendant qu’Ian Caulfield, d’origine rémoise, joue de sa guitare électrique et de son clavier. Alors dialogue entre les 2 voix ou fusion des deux projets pour une création particulière ? Rendez-vous le vendredi aux alentours de 20h.

Ils seront suivis un peu plus tard des déjantés Cyril Cyril. Tout droit venu de Genève, le duo est signé chez Born Bad Records et n’a pas de complexe à mélanger dans un style joyeux des rythmes berbères, une inspiration blues du bayou, et un chant scandé aux chœurs psalmodiés. À la fois minimaliste et d’une richesse infinie, préparez-vous à être hypnotisé, mis en transe, et conduit à danser sans vous arrêter sur ces tambourins et ce banjo trafiqué

Sous la mer, c’est calme – Cyril Cyril (Réal : David Vallet)

Et parce que le festival Pelpass ne serait pas le même sans du hip-hop, l’un des grands noms à ne pas manquer ce soir-là sera Josman. Il est qualifié « d’espoir du rap français » par les Inrocks, ou encore de « jeune loup du rap français » par Le Monde et a déjà fait sensation à Rock en Seine l’été dernier.

Encore très discret, Josman donne la priorité à sa musique plutôt qu’à son image, à l’inverse de beaucoup de rappeurs français du paysage actuel. Ses textes, très terre-à-terre, font écho à sa vie, pendant que sa musique, elle, crée un décalage bienvenu, puisqu’elle installe une ambiance plus aérienne et planante à l’ensemble. À découvrir sous la grande tente.

Un Zder, Un Thé – Josman (Réal : Marius Gonzalez)

Samedi : au delà des frontières

L’après-midi du samedi commencera par un concert surprise dès 17h. Il faudra donc être présent tôt pour une programmation qui enchaînera très rapidement les trois groupes qui ont retenu notre attention. Vers 19h, la troupe londonienne de Kokoroko d’abord, soit « sois fort » en orobo, une langue du Nigéria. Cet octet de jazz, tous cuivres dehors, refuse que le jazz soit autre chose qu’une musique faite pour danser, et le mâtine donc d’afrobeat et de soul. Nourris de la chaleur des clubs londoniens, ils feront tout pour que le spectateur ne soit pas qu’un simple observateur. Aucune chance à Pelpass.

Ils seront suivis d’Asher Roth, la caution rap US de cette 3e édition. 10 ans après son premier album, et le titre « I Love College » qui lui avait permis d’atteindre une notoriété certaine très rapidement, il a fait le choix de ne pas jouer le jeu des grosses maisons de disques et de prendre ses distances avec cette vie remplie de gardes du corps et de compromis musicaux frustrants. Son rap a su ainsi évoluer avec lui, au gré de ses envies et de ses influences et c’est ainsi que son dernier projet sur disque, avec Travis Baker et Nottz Raw, a fini par atteindre une puissance et une énergie aussi proche du rock que du rap. Un artiste intéressant dont il sera curieux de découvrir les nouveaux choix.

Mommydog – Asher Roth (Réal : Mike Oberlies)

L’enchaînement sera parfait avec Flamingods. Groupe psyché par excellence, avec la juste dose de funk, de pop et de musiques arabes, la bande de Kamal Rasool vient de sortir son nouvel album Levitation. C’est à la fois tribal et tropical, ça transcende les frontières des styles et des pays, et ça garantit au public une expérience mystique et jouissive à coups d’instruments traditionnels détournés. Une belle bulle colorée en prévision. Le tout restera de pouvoir encore enchaîner après ça.

Marigold – Flamingods (Réal : Barbu)

#festival

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