
Les mesures d’urgence contre la pollution sont légèrement étendues en attendant des changements de moyen terme pour l’automne.
Strasbourg fait partie des 15 agglomérations françaises trop polluées selon les standards que se sont fixés les pays européens. Pour améliorer la qualité de l’air, il faut établir un nouveau plan de protection de l’air (PPA). Un PPA comprend, entres autres, de nouvelles mesures d’urgence en cas de pic de pollution (à l’ozone, aux particules PM10 ou de dioxyde d’azote), par un arrêté interdépartemental de la préfecture d’Alsace.
-20km/h partout
En mars, nous vous parlions des difficiles négociations entre les villes, l’État, le Département, la Région et les agriculteurs. Mais au cœur de l’été ce nouvel arrêté a – enfin – été publié. Ce texte fait suite à un arrêté ministériel de mars 2014. Il comprend quelques changements. La principale modification est que la vitesse sera également réduite de 20km/h sur les autoroutes et axes rapides en dehors de l’agglomération strasbourgeoise, puis l’ensemble des routes dès le deuxième jour de pic, sans que l’on puisse descendre en dessous de 70km/h. Avant la vitesse n’était réduite que sur la portion de l’A35 qui traverse Strasbourg et les environs, même si beaucoup d’automobilistes s’affranchissaient de la règle.
Les critères de mesure se modifient (voir annexe 2) avec des notions plus subtiles de « superficie », « population exposée » et « situation locale ». Enfin, le dispositif est déclenché sur les bases des prévisions de pollution et non des mesures effectives, ce qui en résumé « fait gagner un jour », comme l’explique Cyril Pallarès, ingénieur à l’ASPA (Association pour la Surveillance et l’Etude de la Pollution Atmosphérique en Alsace). Il n’est pas encore question de circulation alternée comme avancé par l’Eurométropole en avril, mais cela reste à l’ordre du jour dans un futur texte.
Baisse de la vitesse généralisée sur l’A35 et circulation alternée à l’automne ?
Concernant les mesures des collectivités territoriales, elles sont libres d’adapter leurs mesures, comme ce sera le cas à Mulhouse. L’Eurométropole (bus, tram et Velhop moins chers) a modifié son plan d’action récemment et un texte ne semble pas à l’ordre du jour. Le Bas-Rhin baisse le prix de ses car (réseau 67) et la Région n’a aucune action spécifique au niveau du TER.
Cet arrêté ne concerne que les mesures d’urgence et non celles de moyen terme. La réprésentante de Strasbourg, l’adjointe au maire en charge de la qualité de l’air Françoise Schaetzel (EELV) ajoute que l’Eurométropole participe à l’appel à projet « ville respirables » du ministère de l’Environnement. Les mesures seraient connues en septembre (la baisse permanente de la vitesse à 70km/h sur la partie de l’A35 qui traverse Strasbourg est évoquée) et annonce une grande conférence de presse transfrontalière autour de ce sujet le 1er octobre.
En attendant, des membres d’Europe Ecologie Les Vert manifesteront jeudi 6 août pour maintenir la pression (et ont à réagi à cet article via un communiqué). Ils regrettent le manque d’action pour faire baisser durablement la pollution.
Mis à jour mercredi 5 août pour ajouter qu’EELV a réagi à cet article.
Le nouvel arrêté préfectoral en cas de pic de pollution – Les mesures figurent en annexe 7
Aller plus loin
Sur Rue89 Strasbourg : Où en est la qualité de l’air à Strasbourg (explicateur)
Sur Rue89 Strasbourg : tous nos articles sur la qualité de l’air
Pour être clair, je n'ai pas de voiture personnelle et utilise quasi systématiquement les transports en communs et le vélo...
Pour autant lorsque je lis que Strasbourg s'oppose aux projets de géothermie profonde et s'en vient ensuite réduire les vitesses automobiles pour réduire les pollutions urbaines, je ne peux m'empêcher de penser qu'il y a là une inadéquation monumentale entre les objectifs et les moyens.
Les élus, particulièrement les écologistes qui sont aux affaires à la tête de notre ville sont, excusez moi du peu une jolie troupe de bras cassés quand aux socialistes qui les manœuvrent, ils se moquent du devenir de notre ville comme de leur première chemise et cela devient dramatique.
Il y a pourtant de nombreuses études sur le sujet, ainsi que le dernier rapport du Sénat qui a fait la une de la presse il y a quelques jours :
http://www.senat.fr/commission/enquete/cout_economique_et_financier_de_la_pollution_de_lair.html
"Personne, et encore moins au sein du personnel politique à l’origine de ces mesures, ne vient pondérer les résultats observés suite aux actions engagées précédemment."
Que voulez-vous pondérer, puisque es résultats sont positifs ?
Diminution de la pollution (beaucoup moins qu'espéreé mais quand même), diminution du nombre d'accident, diminution du bruit
A Paris : http://www.paris.fr/actualites/periph-a-70-km-h-moins-d-accidents-de-bruit-et-de-pollution-2125
A Lille : http://www.congres-atecitsfrance.fr/wp-content/uploads/2013/12/COHEN-AMIOTTE_com057-Atelier-A3.pdf
"Depuis le passage de 110 à 90km/h dans l’agglomération strasbourgeoise, y a-t-il moins de morts issue de cette pollution (si on peut l’affirmer dans un sens, on le peut dans l’autre n’est-ce pas ?), moins de pathologies respiratoires ?"
Comment voulez-vous quantifier cela en quelques semaines ? ...
"Moins de bouchon ? Moins de gaz polluants issue de la circulation automobile ?"
Oui, voir les liens plus haut.
Par ailleurs, de mémoire, le passage de 110 à 90km/h sur l'agglomération strasbourgeoise est une mesure qui date d'au moins 3 ans. Par ailleurs sur le document suivant:
http://www.atmo-alsace.net/medias/produits/Impact_de_la_reduction_.pdf produit en 2010 et qui a servi, en autre, de base à cette décision, on concède (page 4) au chapitre "Impacts des mesures de réduction de vitesse sur la qualité de l’air" qu'il est "effectué à vitesse constante même durant les heures de pointe. Par conséquent, la diminution de la vitesse faisant suite à une saturation du trafic (aux heures de pointe) n’est pas prise en compte dans cette simulation." Ce qui, au regard, de l'encombrement du réseau strasbourgeois, et de la cause majoritaire des bouchons dans la pollution atmosphérique, invalide totalement le raisonnement. Et c'est bien là le problème, c'est qu'on s'en remet à des approximations qui jettent un doute à toutes les explications produites, antérieures ou postérieures, aux prises de décisions.. Quand on veut tuer son chien...
je vous suggère le site européen sur l'environnement vous y trouverez tout ce qu'il faut savoir sur les émissions leur niveau et leur évolution en fonction de la vitesse. Une lecture qui améliorera certainement la qualité de vos interventions. Ces statistiques sont faites sur plusieurs pays et plusieurs années et on ne peut les nier. Il n'est pas prétendu que les voitures sont les principales pollueurs mais elles le sont et donc une cible pour réduire les émissions nocives. il, existe en Allemagne des organismes itinérants qui prennent des mesures et vous seriez surpris de voir comment les aiguilles et les relevés sont modifiés de manière significative au passage de certain véhicules. et vous apprendrez que l'inclinaison de la route à aussi une incidence sur le niveau de pollution. Tout est bien précis et documenté pour qui veut enfin prendre la mesure du danger et prendre les mesures. Laissons les autruches là ou elles sont pas besoin d'ersatz ici
A-t-on au moins un tout début de réponse à ces questions ? Il semble que non malheureusement...
Le dogmatisme à l'origine de ces décisions et le totalitarisme qui en découle est inquiétant.
Pour certaines réponses à vos questions, je vous invite à relire notre "explicateur" du mois de mars.
http://www.rue89strasbourg.com/index.php/2015/03/16/societe/qualite-de-lair-strasbourg/
A part réfléchir, quelles mesures sont prises à réduire les impacts liés au chauffage, aux agriculteurs ? Quelles mesures significatives ont été prises afin de lutter contre le cauchemar des bouchons qui pourrissent la vie des Strasbourgeois depuis plus de 20 ans ? Interdit-on les barbecues l'été, le chauffage au bois, au fioul l'hiver ? Les épandages d'engrais azotés ? Les vols à destination de stations balnéaires ?
Autre exemple symptomatique de l'incohérence écologique : "l’Alsace n’est plus exposée au dioxyde de soufre (SO2) grâce à la désindustrialisation ou aux délocalisations depuis plus de 25 ans." Par conséquent on vit plus sainement mais sans travail et la santé de ceux qui, ailleurs, fabriquent pour nous, on s'en préoccupe ?
Le personnel politique à l'origine de ces décisions n'a pas un instant idée de la radicalisation dans laquelle il plonge le citoyen lambda exténué d'être sans cesse la cible facile de mesures lâches parce que trop faciles.
http://www.atmo-alsace.net/medias/produits/Plan_de_Protection_de_l1.pdf
Sautez au tableau de conclusion p51.
Bon après si voulez absolument rester sur les émissions globales sans prendre en compte les caractéristiques réelles des lieux d'émissions et de localisation de la population, vous pouvez continuez d'accuser les agriculteurs et les barbecues...
La pollution tout le monde est contre tant que ça remet pas trop son mode de vie et ses choix en questions hein...
Pour autant, il est effectivement stupide de voir les voitures utilisées pour des trajets courts, avec une seule personne au volant, par paresse et habitude.
Mais autant dans ce cas prendre des mesures mieux ciblées, telles que lignes d'autoroute urbaine réservées aux co-voitureurs, interdiction des véhicules les plus polluants, ...
Et a propos de véhicules, il faut aussi savoir qu'une beheme moderne est bien moins polluante qu'une vieille Twingo, même si ça ne colle pas avec les discours 'sales riches, gentils pauvres'.
Bref, soyons pragmatiques plutôt que dogmatiques...CZ qui implique de chacun se remettre en question