Ils peuvent prier le Christ, la Vierge ou Frédéric Bierry, les portes de l’Hôtel du département resteront closes. Venus assister à une conférence sur le droit local, deux quinquagénaires se retrouvent perdus au milieu d’un rassemblement pour le droit au logement, mardi 26 novembre. Sur le parvis du bâtiment de la Collectivité européenne d’Alsace (CeA), la foule d’une centaine de personnes s’amuse du désarroi des passants et entonne ses slogans de plus belle. Une grande banderole jaune de l’association Droit au logement 67 les résume tous : « UN TOIT = UN DROIT ».
En criant, en chantant, de manière douce ou au mégaphone, les associations et les collectifs ne savent plus quoi faire pour être entendus par la CeA. « Ce soir, on a deux familles qui retournent sous tente. On alerte depuis le 25 septembre et rien n’est proposé ! » Au micro, Céline Balasse est professeure au collège Lezay-Marnésia, un établissement au centre de la mobilisation. Depuis le 12 novembre, une vingtaine d’enseignants et de personnels éducatifs se relaient dans le CDI pour y loger plusieurs familles dormant à la rue.
Leur mobilisation s’articule autour d’une équation simple, tenant sur une petite affiche : « 2 appartements de fonction vides, 8 élèves qui vivent sous une tente ». C’est la CeA qui est propriétaire de ces logements. Près de trois semaines après le début de leur mobilisation, le département refuse toujours catégoriquement.
Prime au rapport de force
Avant d’en arriver à l’occupation, le collectif aura épuisé toutes les voies de dialogue institutionnel possibles. Une première motion a été adoptée par le conseil d’administration du collège, le 6 février 2024, pour alerter la CeA sur la situation des familles. Le 20 juin, une « interpellation citoyenne » réunissant 496 signatures a été lancée sur la plateforme web de la CeA. Puis le 3 juillet, un premier rassemblement a été organisé devant l’Hôtel du département à Strasbourg.
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