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Où la cigarette pourrait être interdite à Strasbourg

Comme annoncé par la ministre de la Santé ce week-end, la cigarette pourrait être interdite dans certains lieux publics, tels que les parcs ou les plages. A Strasbourg, pas de mer, mais des espaces verts et des forêts, des bords de rivières et des squares pour enfants. C’est avant tout dans ces derniers espaces que le tabac pourrait être « décommandé ».

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Où la cigarette pourrait être interdite à Strasbourg

Depuis quelques jours, le paquet de 20 cigarettes coûte entre 6,30 et 6,80€ en France (Photo MM / Rue89 Strasbourg)
Depuis quelques jours, le paquet de 20 cigarettes coûte entre 6,30 et 6,80€ en France (Photo MM / Rue89 Strasbourg)

« Inciter plutôt qu’interdire. » C’est la position de la Ville de Strasbourg en matière de tabagisme dans les lieux publics destinés aux enfants, exprimée fin avril 2013 à la suite d’une interpellation d’un conseiller municipal d’opposition (revoir la séquence du conseil municipal en vidéo). Alors que la ministre de la Santé Marisol Touraine a proposé ce week-end d’interdire le tabac dans les parcs ou sur les plages, Alexandre Feltz, conseiller municipal délégué aux questions de santé et médecin de profession, revient sur cette question :

« En lien avec la Ligue contre le cancer, nous avons animé un week-end [les 23 et 24 mars 2013] sans tabac dans les aires de jeux du parc de l’Orangerie. Nous étions sur place avec des bénévoles et des banderoles pour sensibiliser les parents aux méfaits du tabagisme passif. Nous avons organisé une journée du même type au parc de la Citadelle un peu plus tard, mais qui a été annulée pour cause de mauvais temps. »

Une recommandation « dans un premier temps »

L’élu ajoute :

« Ce que nous préconiserions dans un premier temps, si nous devions poursuivre la réflexion sur ce sujet, c’est plutôt une recommandation symbolique de ne pas fumer dans les lieux ouverts où il y a beaucoup d’enfants. Il y a un consensus fort autour de cela, même si nous devrions être vigilants sur le fait que ça n’empêche pas certains parents d’emmener leurs enfants aux aires de jeux… »

Recommander plutôt qu’interdire, c’est aussi éviter la question du contrôle de l’interdiction. Un contrôle très compliqué à mettre en œuvre, comme le souligne Yves Bur, maire UMP de Lingolsheim, président de l’association Alliance contre le tabac et promoteur de la loi sur l’interdiction de fumer dans les bars et restaurants (notamment). L’ancien député du Bas-Rhin explique :

« Pour qu’il y ait interdiction, il faudrait un arrêté municipal et une police qui le fasse respecter. A titre d’exemple, j’ai pris un arrêté anti-alcool sur la voie publique il y a une dizaine d’années qui n’a jamais été appliqué par la police nationale et ce, malgré de nombreux courriers que je leur ai fait. Ce n’est pas dans leur culture. Or, je n’ai pas de police municipale à Lingolsheim… »

La « mesurette » de Marisol Touraine

Ce que préconise Yves Bur, c’est donc de déconseiller plutôt que d’interdire, « en espérant que ce soit les usagers qui fassent respecter la règle ». Selon lui, il est important de « faire comprendre à ceux qui fument qu’on ne le fait pas en présence d’enfants et qu’on demande si l’on gène avant d’allumer une cigarette. L’habitude de la cigarette partout et tout le temps doit être inversée ». Il reprend :

« Par ailleurs, ce que vient d’annoncer Marisol Touraine, c’est une mesurette ! Je sais qu’elle est d’accord avec l’idée d’un plan plus global de lutte contre le tabagisme, mais qu’elle n’a pas de poids [au gouvernement]. Ce que demandent les associations, c’est d’abord d’aider les fumeurs à sortir de leur dépendance en mobilisant toutes les possibilités de sevrage (consultations, médicaments), d’empêcher les jeunes de tomber dans le piège du tabac, et ne pas voir des adultes fumer partout est un premier signal, et de limiter l’influence du lobby cigarettier en France. »

3 000 mégots par semaine jetés Grand-rue

A Strasbourg, rien ne se fera dans ce sens avant la fin du mandat, estime à demi-mots Alexandre Feltz. Au niveau national, l’annonce de la ministre serait un simple « coup de com’ », juge quant à lui Yves Bur. A noter qu’en plus de la problématique de santé, la cigarette est aussi un enjeu de propreté des espaces publics. Les mégots et les paquets de cigarettes représentent une part importante des déchets ramassés dans les rues. Un échantillonnage a été fait Grand-rue, où 3 000 mégots seraient jetés sur la voie publique chaque semaine.


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