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Philippe Richert nommé au conseil de surveillance de la SNCF

Le président du Grand Est et de l’Association des régions de France, Philippe Richert (LR) a été nommé, à sa demande, au conseil de surveillance de l’EPIC SNCF. Cette structure chapeaute SNCF Mobilités et SNCF Réseau. Il regrette que la société abandonne des investissements et ne transmette pas assez d’informations aux régions pour organiser le transport des trains express régionaux (TER).

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Philippe Richert nommé au conseil de surveillance de la SNCF

Ancien président du conseil régional d’Alsace et élu à la tête de la nouvelle région Grand Est, Philippe Richert (LR) va avoir ses entrées dans les transports. L’élu alsacien a été nommé, à sa demande, au conseil de surveillance de l’établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) SNCF. L’EPIC SNCF chapeaute ses deux activités : SNCF Réseaux (ex-RFF, c’est à dire les infrastructures) et SNCF Mobilités (le transport des voyageurs et des entreprises).

L’élu alsacien siégera en qualité de président de l’association des régions de France (ARF), une nouvelle qualité qu’il a obtenu suite à sa victoire face au PS et au FN au second tour des élections régionales de décembre 2015.

Forcer la SNCF à se réformer

Dans une interview à Rue89 Strasbourg, Philippe Richert explique avoir fait cette demande pour plusieurs raisons, parmi celles-ci l’abandon d’investissements :

« La SNCF est en train de regarder si elle ne va pas abandonner les investissements sur les petits réseaux. L’État dit “la SNCF n’a plus les moyens, je ne veux pas payer pour le faire et donc tout ce qui est déficitaire on va arrêter”. Sauf que si on arrête cela, c’est un coup dur pour la mobilité des personnes et des conséquences économiques. Les silos qui se trouvent sur un réseau ferré et transforment les céréales seraient remis en cause.

Nous sommes là à regarder comment nous pouvons compenser l’inanité de ce qui s’est fait à la SNCF ces dernières années. Je pense que c’est en forçant la SNCF à se réformer qu’on lui permettra de ne pas être dépassée par d’autres partenaires le jour de l’ouverture à la concurrence. L’État et la SNCF veulent plutôt reculer ce moment. C’était prévu pour 2019, ils le demandent pour 2026. »

Un nouvelle compétence pour Philippe Richert (LR) président du Grand Est (Photo JFG / Rue89 Strasbourg)
Un nouvelle compétence pour Philippe Richert (LR) président du Grand Est (Photo JFG / Rue89 Strasbourg)

« Une situation difficilement acceptable »

Autre reproche selon lui, le manque d’informations de la part de la société envers les Régions. Ces dernières doivent organiser les transports régionaux avec les TER :

« Comme la SNCF a un monopole, nous ne pouvons dialoguer avec d’autres pour les obliger à être plus performants. Mais si on ne nous transmet pas les informations on ne peut pas mettre en place l’exploitation du réseau.

Il existe au plan national l’ARAFER (Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières), qui est là pour avoir la vision la plus objective possible, mais même cette structures ne transmet pas tous les éléments d’informations. Au niveau de l’État comme de la SNCF, on est dans une situation difficilement acceptable. C’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai demandé à rentrer au conseil de surveillance de l’EPIC de tête de la SNCF. »

En février, Philippe Richert avait vivement critiqué le directeur de la SNCF Guillaume Pépy par courrier, lorsque la société a décidé de supprimer plusieurs TER pour trois mois, faute de conducteurs. Une décision sans consultation du conseil régional. Dans une interview au journal l’Union il avait indiqué en avril que « même si nous sommes passés de 31 suppressions à 12 et sur une période de 2 à 3 mois contre 4 à 6 initialement », la Région demandera une indemnisation.


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