Pierre Jakubowicz l’admet : « De tous les candidats aux élections municipales à Strasbourg, je dois être le seul qui n’a pas le permis de conduire ». Le candidat macroniste part avec d’autres désavantages : il ne dispose ni de l’important soutien financier de son rival à droite, Jean-Philippe Vetter, ni de la notoriété de Catherine Trautmann ou de Jeanne Barseghian.
Mais il a des idées ! Et la dernière consiste à aller chercher de nouveaux électeurs et électrices dans les quartiers populaires, traditionnellement abstentionnistes, à l’aide d’un vélo-cargo déguisé en urne. En novembre et décembre, Pierre Jakubowicz et ses équipes prévoient de sonder les Strasbourgeois à l’aide de ce vélo sur une série de sujets concrets : la réorganisation des services en mairies de quartiers, un forfait de stationnement universel à 15 euros par mois, un service minimum d’accueil dans les cantines en cas de grève, l’ouverture des cantines pendant les vacances scolaires et le retour de l’éclairage public partout et tout le temps dans les rues. Les personnes interpellées pourront voter pour ou contre ces propositions et glisser leurs bulletins dans l’urne installée sur le vélo-cargo.
Redonner envie
« Je veux redonner envie aux gens de s’intéresser à la politique locale », résume Pierre Jakubowicz :
« J’ai choisi la couleur jaune, symbole du Tour de France qui n’est pas parti de Strasbourg depuis 2006, pour apporter un peu de gaieté dans la grisaille des mois de novembre et décembre. Je voudrais que les gens se rendent compte de l’importance de ces élections, qui les concernent dans leur vie quotidienne. »
Pierre Jakubowicz se dit prêt à jouer le jeu de la démocratie, et à retirer ou modifier certaines propositions si elles suscitent des votes négatifs. Mais il y a peu de chance que ça arrive. L’une d’elles est par exemple formulée ainsi : « Pour ou contre augmenter l’offre de transports en commun avec des passages plus fréquents et des navettes de quartier pour accéder plus facilement au tram ». Il aurait été intéressant que le scrutin propose plutôt : « Pour ou contre la suppression des places de stationnement pour faire de la place aux transports en commun ». Mais Pierre Jakubowicz n’a pas pris ce risque.



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