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Plainte déposée, bagagerie et démolition… Le point sur l’avenir de la maison Mimir

Peu après l’incendie de la maison Mimir, une plainte a été déposée par l’association le 9 février. Les Mimiriens espèrent pouvoir maintenir leurs activités sur site.

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Plainte déposée, bagagerie et démolition… Le point sur l’avenir de la maison Mimir

« On veut garder cet endroit et garder notre activité. » Coprésident de l’association de la maison Mimir, Rémi garde le cap malgré l’incendie qui a ravagé ce lieu unique du centre-ville strasbourgeois. Lundi 13 février, il s’active avec ses camarades pour redonner de l’élan à ce projet de solidarité.

Une partie de la maison Mimir a brûlé jeudi 9 février. Une enquête est ouverte. (Document remis)Photo : Document remis

Quatre jours après l’incendie, une première solution a été proposée par la Ville de Strasbourg pour déménager la bagagerie de la rue Prechter. Le lieu, qui permettait notamment aux sans-abris de déposer leurs affaires, pourrait être déplacé dans les locaux du centre d’accueil de jour T’rêve de Koenigshoffen. Mais la solution n’est pas encore satisfaisante pour les membres de la maison Mimir, qui s’inquiètent d’un nombre insuffisant de casiers à la T’rêve et se demandent toujours quand les affaires entreposées rue Prechter pourront être récupérées. Le coprésident de l’association explique :

« On voudrait garder notre parcelle rue Prechter, ainsi que notre bagagerie. Les gens qui ont leurs habitudes ici, ils se douchent à la Bulle, rue Fritz Kiener juste à côté. Ils ne vont pas partir à l’autre bout de Strasbourg pour chercher leurs affaires… »

L’association Mimir rappelle aussi qu’une partie de leurs locaux est restée intacte. Tout le bâtiment de la bagagerie peut encore être remis en état : « On a une salle polyvalente qui a surtout été dégradée au niveau du toit. Donc on peut réparer ça. Et avec du soutien, on peut installer un conteneur dans la grande cour qu’on va avoir après la démolition. Ça nous permettrait de relancer le bar. »

Une plainte et des doutes sur l’enquête

Pour le reste, Mimir reste dans l’expectative. Aucune nouvelle de la plainte déposée par l’association le jeudi 9 février pour « destruction involontaire du bien d’autrui par explosion ou incendie, du à la violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence ». Une procédure lancée à la fois par nécessité pour l’assurance, mais aussi pour qu’une enquête de police puisse avoir lieu, comme l’explique Tony, membre du comité de l’association Mimir :

« Il y a eu des intrusions dans le bâtiment les dernières semaines. On l’a constaté en voyant des fenêtres et des barrières cassées. Or il ne devait y avoir personne la nuit dans le bâtiment, qui n’était pas prévu pour loger des gens. On n’avait pas porté plainte à l’époque mais vu la situation actuelle, on aimerait qu’il y ait une enquête avant la destruction complète du bâtiment. Malheureusement, les choses se sont précipitées et ils sont déjà en train de démolir la maison. Donc on se demande comment ils enquêteront… »

L’association a porté plainte pour « destruction involontaire du bien d’autrui par explosion ou incendie, du à la violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence », mais les bénévoles se demandent comment l’enquête peut avancer, si une partie du bâtiment est détruite / Photo GK / Rue89 Strasbourg.

Contactée, la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) du Bas-Rhin assure que l’état du bâtiment représentait un danger imminent pour les autres constructions. Mais la démolition n’empêcherait pas l’enquête, toujours selon la communication de la DDSP :

« Les collègues de la police technique et scientifique étaient sur les lieux avant la démolition. Et la police judiciaire mènera son enquête par d’autres moyens, il y aura le visionnage de la vidéoprotection et des enquêtes de voisinage. »

Une réunion est prévue mardi 14 février pour échanger sur l’avenir de la maison Mimir. C’est aussi l’occasion de définir une stratégie face au silence des pouvoirs publics :

« On n’a toujours pas de réponse de la Ville de Strasbourg ni de la préfecture sur la date à laquelle on peut récupérer les affaires à la bagagerie. Et on n’a aucune solution pour les associations qui faisaient leurs réunions chez nous. »

Guillaume Libsig : « On est ouvert à tout »

Par la voix de son adjoint en charge de la vie associative, Guillaume Libsig, la municipalité temporise, après avoir « pallié dans l’urgence à la disparition du bâtiment en transférant la bagagerie sur le site de la T’rêve à Koenigshoffen ». Guillaume Libsig est bien conscient de l’intention des Mimiriens de maintenir leurs activités sur site :

« On est ouvert à tout et on ne veut rien imposer. On apprécie Mimir et leurs engagements. Mais pour nous, l’envie de rester sur site pose des questions techniques, de sécurité et de police du bâtiment. La question, c’est : est-ce que l’association est prête à partir vers de nouveaux sites ? »

Pour le reste, Guillaume Libsig évoque un « besoin de se rencontrer et d’envisager les différentes problématiques à plus long terme ». Entre les congés scolaires, l’organisation de l’aide à la Turquie et la Syrie meurtries par un terrible séisme et la problématique du manque de locaux pour les associations strasbourgeoises, Guillaume Libsig espère qu’une telle rencontre pourra avoir lieu d’ici la fin du mois de février.


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