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Strasbourg prend le contrôle de la distribution d’énergie

Strasbourg se dote du premier pôle public d’énergie en France. L’objectif : garder la main sur la distribution de l’énergie et assurer une transparence sur  les coûts.

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Le réseau de distribution de gaz de Strasbourg pilotera les trois filiales créées (Photo Milosz1 / FlickR / CC)

Le réseau de distribution de gaz de Strasbourg pilotera les trois filiales créées (Photo Milosz1 / FlickR / CC)
Le réseau de distribution de gaz de Strasbourg pilotera les trois filiales créées (Photo Milosz1 / FlickR / CC)

Un nouveau modèle local de l’énergie, fondé sur la « sobriété énergétique, le développement des énergies renouvelables et la transparence des marges et des coûts ». Ce sont les objectifs de la création d’un pôle de l’énergie publique à Strasbourg, sur lequel a planché la municipalité depuis deux ans. Une innovation en France, puisque que la démarche n’a été faite dans aucune autre ville du territoire.

Selon le maire, Roland Ries, elle devrait permettre aux citoyens « de se ré-approprier le sujet de l’énergie ». Le Réseau Gaz Distribution Services (GDS), sur lequel va s’appuyer ce pôle, est une société d’économie mixte spécialisée dans le gaz naturel, dont la Ville est actionnaire à 50%. Elle devra donc rendre des comptes aux élus strasbourgeois.

Il aura, dans ce pôle, trois piliers spécifiques, qui rejoignent les objectifs de la transition énergétique.

Des entreprises publiques pour économiser

Une première filiale, Réseau de chaleur urbains de Strasbourg, va être créée en partenariat avec la société suisse EBM Thermique, spécialisée dans les énergies renouvelables et qui détiendra 49% des parts, contre 51% pour Réseau GDS. L’ investissement initial est de 4 millions d’euros, avec comme ambition de mobiliser toutes les sources d’énergies renouvelables disponibles (géothermie profonde, chaleur de récupération d’usine d’incinération d’ordures ménagères, chaleur fatale d’installations industrielles ou de systèmes de cogénération, etc.).

Pour Olivier Bitz, adjoint au maire chargé du projet, il y aura des garanties pour l’intérêt public :

« Un conseil de surveillance qui réunira bailleurs sociaux et associations d’habitants sera présent à l’intérieur de la filiale Réseau de chaleur urbains de Strasbourg. La question énergétique ne peut pas être une boîte noire. Les Strasbourgeois ont besoin de transparence, l’enjeu premier étant leur pouvoir d’achat. Avec ce pôle, les entreprises créées n’auront pas d’objectifs de rentabilité qui se ressentent sur la facture. »

Le second pilier du projet mise sur une activité à forte croissance : la rénovation thermique de bâtiments. Le Réseau GDS, associé à la Société d’aménagement et d’équipement de la région de Strasbourg (SERS ; détenue à 40% par la Ville et la CUS) proposera aux communes, aux collectivités locales et aux bailleurs des « contrats de performance et d’optimisation énergétique ». La filiale prodiguera ses conseils et soutiendra les dits projets de rénovation. Son capital initial atteint 2 millions d’euros.

Un gaz « vert », pour changer

Enfin, « Biogénère », la troisième filiale du pôle, verra le jour à l’automne 2013. Elle développera les énergies renouvelables via un partenariat – très local – avec la station d’épuration de Strasbourg. Cette dernière devra, d’ici 2015, produire du biométhane, une version renouvelable d’origine biologique du gaz naturel, qui sera injectée ensuite dans les réseaux de gaz habituels. La Commission européenne finance ce projet à hauteur de 2 millions d’euros, en raison des économies d’énergie qui seront réalisées. Strasbourg sera un site pilote en France.


#énergie

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