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La police nationale a évacué le grand squat rue Lamartine à Schiltigheim

Une trentaine de personnes sans-abri occupaient un bâtiment vide à Schiltigheim depuis mi-mai. La police nationale a évacué le site ce vendredi 13 juin.

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La police nationale a évacué le grand squat rue Lamartine à Schiltigheim
Un officier de police et une représentante d’Alsace habitat observent les familles expulsées devant le bâtiment.

Vendredi 13 juin à 15h, sous un soleil de plomb, plusieurs familles sans-abri d’origine géorgienne s’activent pour descendre meubles, sacs de vêtements et matelas des appartements qu’elles occupaient depuis mi-mai. Il s’agit d’une trentaine de personnes au total, qui ne trouvaient pas de solution d’hébergement d’urgence.

Le bâtiment évacué compte dix niveaux.Photo : Thibault Vetter / Rue89 Strasbourg

Sur le parking de la résidence, située au 3 rue Lamartine à Schiltigheim, certains anciens occupants déposent soigneusement leurs biens sur le bitume brûlant. D’autres, notamment les enfants, parlent à des voisins compatissants.

Plusieurs membres des familles expulsées, debout devant leurs affaires.Photo : Romain Cunat / Rue89 Strasbourg

Sortie sèche

Trois policiers, déployés pour « veiller au bon déroulement » de l’évacuation, restent en retrait, observant silencieusement la scène. À leurs côtés, deux représentantes d’Alsace Habitat, le bailleur social propriétaire du site et à l’origine de la demande d’expulsion, sont également présentes. Elles refusent de répondre aux questions de Rue89 Strasbourg.

Un officier de police et une représentante d’Alsace habitat surveillent l’opération.Photo : Romain Cunat / Rue89 Strasbourg

Aucun dispositif de proposition d’hébergement d’urgence pour toutes les personnes présentes ne semble prévu. Des anciens occupants se préparent à redormir dehors. « Ces sorties sèches, sans relogement, sont scandaleuses, déplore Sabine Carriou, de l’association Les Petites roues. Si ces personnes ont occupé ce bâtiment vide, c’est parce qu’elles n’avaient pas d’autre solution. » Elle rappelle que le squat abritait « des personnes malades, une famille avec des bébés dont un polyhandicapé… »

Pour la responsable associative, un accord aurait pu être trouvé pour que l’immeuble accueille ces personnes avant sa démolition qui devrait intervenir dans plusieurs mois, voire plusieurs années.

Voitures de police disposées dans la rue Gabrielle-Colette.Photo : Romain Cunat / Rue89 Strasbourg

Contactée par Rue89 Strasbourg, la préfecture du Bas-Rhin a confirmé que l’expulsion « a été faite en application de l’article 38 de la loi sur le droit au logement opposable (Dalo) », qui permet le recours à la force publique après une plainte du propriétaire. La préfecture précise que « dans ce cadre, le relogement des squatteurs n’est pas prévu par la loi. Néanmoins, le préfet a finalement pris la décision d’abriter 9 personnes, par exception, en raison de leur vulnérabilité ».


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