

Les agriculteurs bloquaient ce matin plusieurs ponts sur le Rhin – Ici, le pont de l’Europe (Photo EJ / Rue89 Strasbourg)
Depuis hier dimanche soir, 21 heures, et jusqu’à 14 heures environ ce lundi, les ponts du département enjambant le Rhin sont investis par quelques dizaines d’agriculteurs avec leurs tracteurs, à l’appel de la FDSEA et des JA (Jeunes agriculteurs). Hier soir, ces professionnels bloquaient et contrôlaient les camions étrangers transportant des denrées alimentaires et entrant en France. Dans un communiqué envoyé hier après-midi, les organisations syndicales faisaient savoir :
« L’agriculture française étouffe. Elle étouffe sous le poids des charges, des contraintes environnementales et administratives, sous le poids de la concurrence de produits venus de pays où ne sont pas imposées les mêmes règles qu’en France. Les prix trop bas dans toutes les productions, viande, lait, céréales ou encore fruits et légumes ne couvrent plus nos charges !
Le compte n’y est plus. Depuis de trop longs mois, nos trésoreries sont dans le rouge. Pourtant, les prix à la consommation évoluent peu : à qui profite la marge ? Pour ce qui est du plan d’aide de 600 millions d’euros annoncé par le gouvernement, la FDSEA et les JA regrettent que les mesures proposées ne soient que superficielles et ne règlent en rien les vrais problèmes de l’agriculture française et alsacienne. (…) »
Les ponts concernés théoriquement par le filtrage sont les ponts de Roppenheim, Gambsheim et Marckolsheim, pont de l’Europe, pont Pflimlin, autoroute A35 à Lauterbourg.
Plus globalement cette action remet l'idéologie du libre-échange et de la concurrence totale au coeur du débat. Car toutes les réformes fiscales du monde ne compenseront pas l'écart de salaire avec les pays de l'Est. Nos élus alsaciens qui sont tous plus europhiles les uns que les autres et qui ont soutenu les différents traités européens sont aujourd'hui confrontés à la déstabilisation de territoires entiers sans pouvoir remettre le système en cause sous peine de se faire traiter des insultes qu'on entend gratuitement dès qu'on marque son désaccord avec tout ca..
Pour nous, consommateurs trop complices (ah, ces barbecues quasi gratuits!), la seule façon de les aider est de ne plus consommer les produits issus de ce système et de privilégier les produits bio auprès de producteurs connus, dont les fermes sont visitables. A nous de choisir la qualité, plutôt que la quantité.
Les plus volontaires choisiront le végétarisme, voire le végétalisme, pour être certains de ne plus cautionner la fabrication industrielle et mondialisée de nos aliments, la marchandisation des animaux et la destruction conséquente de nos paysages et de nos ressources naturelles.