
Sans prédateurs, les cerfs mangent la forêt vosgienne, avec la complicité des chasseurs
En Alsace comme ailleurs en France, les cervidés sont de plus en plus nombreux, et se nourrissent massivement des jeunes arbres, ne laissant plus le temps à la forêt de se régénérer. Les chasseurs refusent de réduire cette population, et prennent position contre le loup, le prédateur naturel des cerfs. Reportage dans les Vosges.
Des sapins, des hêtres et des épicéas, âgés de plusieurs dizaines d’années, forment une canopée diversifiée, sur les hauteurs d’Orbey, au fond de la vallée de Kaysersberg, dans le Haut-Rhin. Mais aux pieds de ces grands semenciers, quasiment aucune jeune pousse ne parvient à grandir. « La régénération naturelle de la forêt est compromise. Les cerfs sont trop nombreux et mangent les petits arbres », explique Francis Dopff. Le vice-président d’Alsace Nature montre les dégâts, de part et d’autre du sentier de montagne : « C’est un phénomène lent, mais d’envergure en France, causé par un déséquilibre écosystémique : les grands herbivores ne sont pas régulés, ni par les chasseurs, ni par leurs prédateurs. »


Dans les années soixante, des cerfs ont été réintroduits massivement dans tout le pays, avec une réglementation stricte pour les chasser. Depuis lors, leurs populations sont en constante augmentation. Elles ont doublé dans le Haut-Rhin ces dix dernières années. Selon l’Office National des Forêts (ONF), un tiers des bois français étaient déjà en situation de déséquilibre à cause de la surpopulation de cerfs, de chevreuils, et de sangliers en 2015. L’institution publique n’a pas transmis les dernières données sur le nombre de cervidés dans le massif vosgien à Rue89 Strasbourg. Ce chiffre est « trop sensible ». Francis Dopff, un béret imposant sur la tête, se rappelle que chez lui, à Orbey, la situation a commencé à mal tourner en 2013 :
« C’est là que les populations de cerfs ont atteint, ici comme à beaucoup d’autres endroits dans les Vosges, une trop forte densité pour que le renouvellement forestier soit possible. Ça empire avec les années. »

Les cerfs croquent les sapins, les feuillus, et laissent les épicéas
Les hardes, c’est-à-dire les groupes de cerfs, de plus en plus nombreuses, se déplacent à la recherche de nourriture, en l’occurrence les jeunes arbres. Pour illustrer leur impact, Francis Dopff prend l’exemple des sapins, « très appétents pour les cerfs ». Sur le mont Faux, au dessus d’Orbey, ils sont nombreux. Mais au sol, les rares pousses sont endommagées par des crocs. En revanche, les jeunes épicéas, seul arbre que le cerf ne mange pas à cause de sa pointe dure et piquante, sont abondants. L’écologiste s’inquiète :
« Si on ne fait rien, on aura plus que des épicéas. Et encore, les cerfs se frottent aux jeunes arbres et cassent les écorce. Les épicéas n’y échappent pas. Ils meurent aussi mais plus tard. Tout cela cause des répercussions économiques sévères du fait de la dépréciation du bois. »
Les chasseurs refusent de tirer
Que font les chasseurs, autoproclamés premiers écologistes de France, avec leur casquette de grands régulateurs des écosystèmes ? Ils réfutent la surdensité de cervidés et son impact. Pour Gérard Lang, président de la Fédération des chasseurs du Bas-Rhin, « ce n’est pas le cerf mais l’exploitation forestière, en appauvrissant le sol, qui est responsable de cette situation ». « C’est un autre problème, qui est bien réel », reconnait Francis Dopff. Mais le spécialiste des écosystèmes montagnards pointe du doigt de jeunes sapins endommagés :
« On voit bien que les arbres pousseraient s’ils n’étaient pas mangés. Les chasseurs manipulent les arguments comme ça les arrange. »
En médecin légiste de la forêt, l’écologiste montre deux parcelles de 30 ares qui appartiennent à un ami. Elles sont encerclées par des barrières, qui ne laissent pas passer les cervidés. La différence est spectaculaire. Juste derrière le grillage, des dizaines de jeunes sapins se développent. Sur toute la surface protégée, des bouleaux, des chênes, des érables, ou encore du houx poussent aussi à côté des épicéas. Le naturaliste lâche :
« On est bien d’accords, je ne suis pas pour clôturer la forêt partout, mais cela permet au moins de prouver que le problème est lié à la surdensité de cerfs. »

« La forêt n’est pas juste un terrain de jeu pour les chasseurs »
En février 2021, la préfecture du Haut-Rhin a demandé aux chasseurs de tirer davantage de cerfs, « pour les dégâts trop importants causés sur les cultures et les forêts ». Ils ont refusé. 80 chasseurs se sont même rassemblés devant la sous-préfecture de Colmar pour contester la consigne. Leurs homologues bas-rhinois l’avaient acceptée, à contre cœur. D’après Jacques Adam, vice-président de la fédération des forestiers d’Alsace, « les chasseurs n’ont aucune raison de diminuer le cheptel », ils souhaitent maintenir ce déséquilibre pour avoir « de belles parties de chasse au printemps, avec une abondance de gibiers ». Yves Verilhac, directeur général de la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) en France, contacté par Rue89 Strasbourg, a la même analyse :
« Les chasseurs ont toujours voulu influencer les politiques environnementales en faveur d’une abondance de gibier. C’est logique, c’est leur intérêt. Mais la forêt n’est pas juste un terrain de jeu pour eux. »
Aujourd’hui âgé de 65 ans, Francis Dopff se souvient avoir intégré le mouvement des « Jeunes pour la Nature », ancêtre d’Alsace Nature, quand il avait 13 ans, en 1969. Aujourd’hui « référent Loup » de l’association écologiste, son profil est atypique : il a gagné sa vie en élevant des chèvres en montagne. Le jeune retraité, qui habite encore dans sa ferme, espère le retour du grand prédateur :
« Il faudra le laisser se développer à l’avenir, si on veut retrouver un écosystème équilibré. »


Le loup pourrait jouer le rôle de régulateur
Dans la même logique, la Société forestière suisse a pris position en faveur du loup : « Comme le lynx, le loup a un effet indirect positif sur le rajeunissement de la forêt, notamment par la prédation et la régulation du cerf », expliquait l’institution publique dans sa prise de position lors du débat d’une loi sur la chasse en 2019. En écologie, les grands prédateurs sont considérés comme des espèces clé de voute : ils ont un effet très important sur leur environnement, car ils régulent les populations de leurs proies. Cela implique des effets en cascade : les herbivores sont alors moins nombreux, ce qui permet l’établissement de certaines espèces végétales, et ces espèces végétales permettent l’installation d’espèces d’insectes par exemple. Ainsi, dans le parc de Yellowstone aux États-Unis, le retour du loup a permis la réapparition des saules, des peupliers, d’une végétation aquatique ou encore des castors.
Dans les Vosges, les loups et les lynx jouent un rôle majeur en théorie. Mais ils ont été éradiqués par la chasse au début du XXè siècle. Aujourd’hui, ils ont le statut d’espèce protégée, et leurs prélèvements sont très contrôlés. Des lynx ont été réintroduits et des loups, qui viennent des Alpes italiennes, colonisent la région depuis 2011. Mais leurs populations ont finalement du mal à s’établir, et « c’est très difficile de comprendre pourquoi », interroge Alain Laurent, président de l’Observatoire des Carnivores Sauvages :
« Cet hiver, seulement deux loups et cinq lynx ont été recensés sur le massif. Pourtant, tous les éléments sont réunis pour qu’ils s’établissent durablement : il y a des cerfs et de l’espace disponible. En 2013, peu après leur arrivée, il y avait eu une première reproduction. La femelle avait littéralement disparue à l’époque. En tout, il n’y a eu qu’un seul abattage officiel de loup, en 2020, depuis le retour du canidé dans les Vosges. Cela nous fait soupçonner le braconnage. Même si c’est très difficile à prouver, on sait que ça existe. Un lynx a été tué illégalement à l’hiver 2020 par exemple. »
La Fédération des chasseurs et la FNSEA, contre le loup
La Fédération Nationale des chasseurs (FNC), grand lobby de la chasse, très influent pour le gouvernement, prône une régulation drastique des prédateurs, pour que les cerfs maintiennent leur population. Des élus de la majorité vont dans le même sens. Joint au téléphone, Alain Perea, député LREM dans l’Aude, président du groupe de travail sur la chasse de l’Assemblée Nationale, estime que « les populations de cervidés ne sont pas trop abondantes en France », et qu’elles sont même « menacées par les loups ». Il assure aussi que ce grand carnivore « représente une véritable menace pour les humains ».
De son côté, la FNSEA, syndicat agricole majoritaire, a publié des communiqués pour sommer le gouvernement de « prendre des décisions contre la recrudescence du loup » :
« Une pression inhumaine et insupportable s’exerce aujourd’hui sur les éleveurs. Nous demandons une augmentation significative des tirs de loups autorisés, et la mobilisation des chasseurs. »


« Donner la parole aux scientifiques »
Officiellement, la France compte 580 loups aujourd’hui. Tous les ans, le ministère de l’Écologie fixe un nombre d’individus à tuer. Par exemple, en 2021, 110 abattages sont autorisés. L’objectif est que la population de loup n’augmente plus. Pour Francis Dopff, comme pour de nombreux écologistes, cette politique est inefficace contre les attaques sur les troupeaux de chèvres ou de moutons :
« Les loups sont tirés au hasard, pourvu qu’un certain nombre soit tué. Cela a pour effet d’éclater les meutes et de se retrouver avec des individus esseulés. Ce sont les solitaires qui attaquent les troupeaux justement, dans plus de 60% des cas. L’idée serait plutôt de viser les loups qui posent des problèmes. La cohabitation est possible entre les prédateurs et le pastoralisme, avec des clôtures, des chiens de protection et des tirs ciblés. »
Pour Yves Verilhac de la LPO, « les politiques environnementales sont trop influencées par les chasseurs, avec des conséquences néfastes pour les écosystèmes ». Il estime que la parole doit être donnée « aux scientifiques, pour établir une gestion des populations de prédateurs pertinente pour les écosystèmes et le pastoralisme ».
Francis Dopff, l’éleveur défenseur du loup, une brindille à la main, rêve d’un monde où ces vieux clivages sont dépassés :
« Il ne faut pas nier les problématiques. C’est un sujet à prendre à bras le corps. Il nécessite un débat qui ne soit pas abreuvé de faux arguments. Les forêts de montagne en dépendent. »
Gérard pour le Bas-Rhin
Pierre pour la Moselle
https://www.rue89strasbourg.com/rassemblement-evangelique-en-moselle-les-chasseurs-sinvitent-dans-le-dispositif-de-securite-277135
Sollicitons donc les scientifiques sur la question du nombre de loups utiles pour obtenir un équilibre écologique satisfaisant...
pour ne pas rester indéfiniment entre chien et loup.
L'entente devrait être trouvée entre chasseurs et défenseurs de la nature. Aucun ne peut être taxé d' E-Cerf-Vêlé.
Sachant que nous sommes jusqu'au 15 oct en pleine période de reproduction chez les cerfs ( pas les chasseurs ou les écolos )
Par contre, les pratiques de braconnage des prédateurs, notamment du lynx, y sont connue est documentées.
Pas pour rien que les naturalistes peinent à réintroduire l'espèce sur le territoire.
https://www.especes-menacees.fr/actualites/braconnage-lynx-france/
"Laisser la parole aux scientifiques", mais quelle bonne idée !
Chouette article.
Je suis effaré de voir les réactions violentes dans tous ces commentaires.
L'antagonisme entre les "réveurs écologistes" face aux "réalistes chasseurs" me fait sourire ;c 'est mon quotidien de technicien forestier à l'ONF.
Le constat que j'ai pu voir dans les différentes forêts dans lesquelles j'ai pu travailler (dans le Grand Est) est le même : un déséquilibre entre les ongulés et la régénération forestière. Et visiblement ça fait des années que cela dure.
Les chasseurs font partis de la solution à ce problème. Et j'ai bien l'impression, qu'on le veuille ou non, que les loups reviendront. Ils fileront un bon coup de main.
Bon aprem !
Actuellement, l inconscience des chasseurs est tel qu il est devenu utopique de découvrir des territoires gérer durablement excepté en France et dans ces pays où la surface permet de se laisser bercer par le chant de la biodiversité.
Par ailleurs, heureusement qu il existe des Réserves naturelles afin de trouver un peu de sérénité.
Cependant La régénération naturelle est primordial et il ne faudra certainement moins de cents loups en wallonie pour faire diminuer drastiquement ces densités jamais connues auparavant puisqu il predationnne mais aussi éclate les hardes, les déplacent et permettent à la forêt de se régénérer pendant un temps... Ce qu on appel le cycle naturelle... Et le loup en est le moteur...
Pour amender la connaissance des néophytes, en Ardenne, nous cumulons les forêts productivistes avec acharnement, les champs de maïs (AUTRE CULTURE INTENSIVE) en son sein afin d engraisser le dit animal sauvage et depuis trop longtemps, nous subissons des lois faites par des chasseurs, pour des chasseurs au point que nos sanctuaires soit privés d accès 6mois l année de tous publics. Le comble étant le braconnage de loup et de lynx sur des territoires présentant une sur-densité de cervide qui restera pour toujours impuni par les fédérations de chasseurs donc par la justice.
Pour vous donner une idée de puissance et de budget cynégétique (comparable à des Mercato de joueur de foot), il y a environ 700.000 hectares de forêts en wallonnie (un département français) avec une moyenne a l hectare de 50€/ha soit 35.000.000 € de rentrée à ce partager entre les propriétaires.
Mairies et particuliers n ont pas d autres alternatives que de louer par avidité ce qui accentue le mensonge car il s agit seulement de fric ou d ego et non d une règle éthique partagée entre tous les acteurs de la sylve puisqu il n y a plus la moindre poésie. Celle de la quête du tant attendu, de la branche porteuse d indice...
Autre exemple, le président des chasseurs en Belgique est intimement lié à la cause de la dégradation de la biodiversité, de la sur densité, se disant Gd défenseur du cerf (du beau trophé) et même des papillons(hypocrite) il a récemment accepté sur son territoire de chasse des mas éolien pour s offrir un rêve de chasse à fric malgré l amour soi disant inconditionnel de ce belle animal.
Par conséquent monsieur les chasseurs, il serait temps de cesser vos multiples dérives (confer stop dérive chasse. Be), d accepter la raison du loup et non celle des cors et du vent car il y aura un jour des cris puisque la terre est nourricière avec ceux qui la respecte avec des pratiques respectueuses. Qu y a t il donc de respectueux à vouloir effacer les grands prédateurs, en artificialisant toujours plus le biotope naturelle ?
"le sourd estime toujours que ceux qui dansent sont fous"
Monsieur les chasseurs vous êtes devenus tellement sourds, hypocrites et avide de trophé et donc d argent que vous avez oublier la réalité. Celle que le vivant n a pas besoin de nous et que si vous ne contrôlez rien dans votre ménage, il est inutile de vouloir contrôler la nature avec des hypothèses ou des lois visant la chasse de l ortelan, de tous un tas d espèces quasiment éteintes et dont vous trouver encore de l exitation, du plaisir. Quel genre d humain êtes vous devenu lorsque vous êtes devenez partenaires avec des espèces aussi emblématiques que le loup... Où encore les nombreux cas d anémies du lynx vosgiens créé par vos plombs juste pour le plaisir de faire souffrir. Une honte lorsque l on connaît des cataclysmes, des épidémies... Alors oui j espère que vous souffrirez également un jour car c est par amour du vivant que j ai cessé d être chasseur.
Tout cela ne nie pas que les prédateurs ont un fort impact sur les écosystèmes grâce à la prédation.
Bref, dans cet article, on soulève un problème qui est la surpopulation de cervidés, régulés ni par les prédateurs, ni par les chasseurs. Ils empêchent donc la régénération de la forêt.
Mais prenons un exemple à proximité : la société forestière suisse assure, grâce aux observations de terrain, que la présence du loup et du lynx participe activement à la régulation des grands ongulés et donc à la régénération naturelle de la forêt.
Aufait, il ne s'agit certainement pas de dire "on arrête la chasse d'un coup".
Justement, comme je l'explique dans l'article, les chasseurs ne régulent pas les ongulés. Dans le Haut Rhin, ils ont refusé de le faire malgré les demandes des forestiers, des agriculteurs et de l'État.
que c'est simpliste , contradictoire et facile d'accuser les chasseurs de tous les maux
Une population de cervidés est fragile, on ne parle pas de sangliers.
C'est quand même un comble qu'on vienne reprocher aux chasseurs Alsaciens de vouloir faire attention !
et pour info dans certains massifs vosgiens (88) les plans de tir cervidés ont même été revus à la baisse ces dernières années.
Sinon , le phénomène abondance de cervidés = mauvaise régénération naturelle existe depuis toujours dans certaines zones , il faut juste l'accepter et prendre les mesures adéquates
Une toute trouvée par cet ami propriétaire forestier (d'une immense foret de 0.5 ares ^^) c'est clôturer partiellement et pendant quelques années pour permettre la régénération.
c'est ce que font les propriétaires dans les secteurs "à risque"
Certes cela coute de l'argent mais quand on est propriétaire on assume. Le vrai débat est peut être là.
Sinon la solution évoquée du loup est symptomatique d'une vision idyllique et déconnectée de la réalité qui relève plus de postions idéologiques que scientifiques.
le problème du loup n'est pas lié à la chasse (et son braconnage est anecdotique ...)
C'est juste que le loup ne s'implante pas durablement dans ces territoires, aussi simple que cela
Car la France n'est pas Yellowstone ! taille des territoires, urbanisation , activités humaines etc...
rien que d'évoquer la comparaison est ridicule
Et dans tous les cas , il faudrait non pas des centaines mais des dizaines de milliers de loups pour réguler les grands ongulés (combien de gibiers "prélevés" tous les ans par les chasseurs ne serait ce qu'en Alsace ?).
Bref tout cela n'est pas sérieux
Mais bon continuez à taper sur les (bons) chasseurs , le jour ou ils seront en nombre insuffisant , on en reparlera et cela coutera très cher au contribuable
Je précise que je suis propriétaire forestier dans les Vosges
Ce n'est pas l'avis d'Alain Laurent, scientifique spécialiste des grands carnivores, cité dans l'article : "tous les éléments sont réunis pour qu'ils s'établissent durablement" dans les Vosges. Et non, assurément, il ne faudrait pas des dizaines de milliers de loups pour réguler les grands ongulés.
Bien cordialement,
« Cet hiver, seulement deux loups et cinq lynx ont été recensés sur le massif. Pourtant, tous les éléments sont réunis pour qu’ils s’établissent durablement , etc.. "
Mais j'ai bien compris en lisant entre les lignes que peut etre les loups sont victimes des chasseurs qui les braconnent.
je n'y croit pas une seconde mais bon admettons : on supprime la chasse, le braconnage disparait et comme par magie le loup nous recolonise.
Comme vous avez l'air de maitriser "assurément" les chiffres
pourriez vous nous expliquer combien il faudrait de loups
pour arriver au même résultat que les chasseurs ?
Je n'ai pas trouvé les chiffres pour l'Alsace dans son ensemble mais pour le sujet qui nous intéresse (les cerfs et la foret) ce sont 2000 cerfs qui ont été occis en 2019-20 pour le seul Haut Rhin (source OFB)
Combien de loups pour arriver au même résultat que les chasseurs ?
j'ai volontairement parlé d'ongulés car cela englobe aussi chevreuils sangliers, etc..
Combien d'ongulés occis par les chasseurs au niveau national en 2019-20 (toujours selon l'ofb) ?
1 400 000 (dont 800 000 sangliers)
à votre avis combien de loups faudrait il ? 1000 , 5000 , 10 000 ?
Et sinon quel est le taux de prédation du loup sur le cerf ou le sanglier ?
concernant le sanglier : un début de réponse dans une étude européenne scientifique non partisane dont voici le lien :
europeanlandowners.org Wild_Boar_Report_2018/122193_WILD_BOAR_FR.pdf
Je vous laisse chercher mais cela n'est pas folichon
donc oui je maintiens le loup est une solution utopique.
Vous qui avait l'air d'aimer les bons articles en voici un sur le mythe des loups de Yellowstone:
https://www.zoom-nature.fr/les-loups-de-yellowstone-une-trop-belle-histoire-naturelle/
Mais prenons un exemple à proximité : la société forestière suisse assure, grâce aux observations de terrain, que la présence du loup et du lynx participe activement à la régulation des grands ongulés et donc à la régénération naturelle de la forêt.
Aufait, il ne s'agit certainement pas de dire "on arrête la chasse d'un coup".
Justement, comme je l'explique dans l'article, les chasseurs ne régulent pas les ongulés. Dans le Haut Rhin, ils ont refusé de le faire malgré les demandes des forestiers, des agriculteurs et de l'État.
Vous y allez un peu fort en raccourcis.
les chasseur Haut Rhinois ont chassé toute la saison dernière même pendant le confinement
Mais n'ayant pas atteint les quotas souhaités (69% de cerfs et 80% de Daims au plan de tir) ils se sont opposés à un arrêté préfectoral qui prévoyait l'extension de la chasse au delà de la période légale du 1er février avec tirs de nuit etc ..
Qu'on soit en phase ou pas avec leurs positions en tout cas la justice leur a donné gain de cause..
https://www.francebleu.fr/infos/environnement/haut-rhin-les-chasseurs-disent-non-aux-tirs-de-destruction-sur-les-cerfs-et-les-daims-1613135419
https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/haut-rhin-la-justice-suspend-l-arrete-prefectoral-prolongeant-la-chasse-aux-daims-et-aux-cerfs-1969960.html
Bon manifestement je pense que j'ai plus à faire à un militant convaincu qu'à un journaliste, donc je vais en rester là pour ma part.
Merci quand même pour l'échange
Et oui, je suis journaliste, et j'ai un positionnement sur des sujets que je traite, comme n'importe quel journaliste.
Bien à vous
Visiblement une attention très... ciblée...vers les espèces protégées. Pan!
https://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne-franche-comte/jura/haut-jura/lynx-tue-braconnier-vosges-association-ferus-centre-athenas-deposent-plainte-1778117.html
Je vous renvoie à cet article qui fait état des connaissances en éthologie sur le loup et qui démontre l'inefficacité de la régulation via la politique de tir actuelle : https://reporterre.net/Voici-pourquoi-la-politique-de-tirs-de-loups-n-est-pas-efficace
Bien à vous,
Thibault Vetter
Oui, les loups peuvent s'attaquer à des grands ongulés, s'ils sont en meute. Et bien sûr, ils s'attaquent prioritairement aux animaux malades. Car, eux, n'ont que faire que de collectionner des trophées de chasse. C'est ça aussi la régulation naturelle, ce que ne savent pas faire les chasseurs. Donc intelligence... intelligence ennemie.
Bonne journée.
les Chasseurs et les agriculteurs sont certes pas parfaits mais c'est toujours facile de leurs taper dessus lors on vit bien loin des préoccupations du monde rural.
Le mot est faible!
On est bien loin de l'ère du chasseur-cueilleur.
Aujourd'hui, c'est plutôt celle du chasseur-éleveur de gibier et collectionneurs de trophées.
Ça agraine en forêt, ça tire sur les prédateurs, et accessoirement sur les promeneurs et riverains. Et pendant ces parties de safari pour gens fortunés, la nourriture ingurgitée est plus liquide que solide...
En lisant cette article ,je suis surpris par les raccourcis a charge de Mr FD. ont ce rapproche même d'un discours écolo bobo.
Le chasseur cette éternel coupable .
Mr FD nous parle de dégâts de cervidé sur les arbres ,il faut savoir que le cerf se nourrir d'herbe et non d'écorce, l'ecorcage est un dégât comportementale lié au stress .
Mr FD nous parle de Loup, combien de meute faudrait t'il pour régulé le cerf ?
Je lie également une grande confusion entre essence primaire et secondaire , essence d'ombre et de lumière .
Je ne parlerai pas de l'ONF ,au abois Depuis plusieurs années .
Concernant la levée de boucliers des chasseurs cette hiver . Le chasseur se positionne en gestionnaire et non en destructeur.
Bref il est facile d'accusé le chasseur de tout les maux , sans avoir à se préoccuper,des contraintes , économique ,et sociales.
Les chasseurs sont souvent trop passionnés pour entendre les arguments de scientifiques. Combien de fois m'a t-on rétorqué à la fin d'une discussion que je devais retourner dans mes bouquins et arrêter de faire ch... . Les insultes sont rarement loin alors que j'ai essayé de communiquer avec des chasseurs de tous horizons pour mieux comprendre. J'en viens à la conclusion qu'il faudra peut-être interdire la chasse aux particuliers et proposer une chasse publique, exercée par des fonctionnaires formés scientifiquement, objectivement, sans passion aveugle.
Petite note positive à l'égard des chasseurs de nos Vosges: je me réjouis qu'ils ne chassent pas les petits prédateurs ,grands dévoreurs de campagnols, ni les oiseaux migrateurs comme sur nos côtes. Nous pourrions avoir pire!. Je rejoins le commentaire précédent sur le dérangement de la faune, notamment par les personnes qui quittent les sentiers et traversent les forêts de part en part. La cueillette des champignons et des myrtilles sont les raisons principales de ces divagations sinon c'est très rare. (PS, je suis en forêt tous les jours et j'ai fait 5 ans d'études de biologie des populations et des écosystèmes / mes observations recoupent celles des gestionnaires de réserve naturelles comme celle de l'Illwald, du Tanet, etc, du PNR Chartreuse, du CSL, et des forestiers des environs).
Merci pour cet article Rue89
FM
lucratives pour qui ?
oui certains Allemands , Suisses notamment payent très cher pour louer des territoires de chasse en Alsace (et en taxes dégâts à l'hectare)
Et à qui revient cet argent ? au propriétaire de la foret c'est à dire la plupart du temps en Alsace aux communes et à l'ONF (l'état)
Et heureusement j'aillai dire quand on voit le déficit de l'ONF...
Vous avez la solution facile : remplacer la chasse loisir par une mission de service public
Et combien cela couterait ?
Un exemple concret pour illustrer votre théorie : canton de Genève , chasse loisir interdite depuis 1974 , "régulation" assurée par des fonctionnaires
3000ha de bois pour 500 000 habitants , 11 gardes à temps complet (jour nuit) pour des centaines d'animaux tirés tous les ans (jusqu'à 400 sangliers par an, cerfs , biches , renards , etc..).
Sauf que 3000ha c'est minuscule. Du coup les 500 000 habitants cela ne leur coute pas grand chose
Rien que la foret de L'illwald fait déjà quasiment cette taille (2000ha) ...
Je vous laisse remettre cela à l'échelle de la France et ses 16 millions d'ha de forets
Au delà de l'aspect financier , il y a la faisabilité technique et humaine.
Vos centaines de milliers de gardes potentiels vous allez les recruter ou , les former comment ? auprès des chasseurs ?
la chasse assurée par des fonctionnaires ce serait tout juste viable en milieu péri urbain , et encore uniquement dans de grandes agglos.
je comprend que vous vous fassiez retoquer lors de vos discussions avec de tels arguments qui n'ont rien de scientifique,
avec accessoirement un bon vieux discours politique sous jacent aux relents de "lutte des classes"
Accuser les chasseurs d'être responsables de la monoculture d'épiceas mise en place par l'onf et de l'appauvrissement de la forêt qui en découle c'est un peu facile et rapide.
L'onf doit produire du bois, mission de rentabilité privée, et veiller au renouvellement de la forêt, mission de service public.
C'est incompatible et la nature se retrouve fragilisée.
Les chasseurs sont des boucs émissaires facile à taper dessus.
Pour parler du massif pris en exemple dans cet article, le dérangement lié à la fréquentation ski, rando, cani cross, myrtilles, champignons, courses nocturnes, trails, camping sauvage, parcours ludique, etc... conduisent le gibier à ne manger que la nuit et que en forêt.
Là où normalement les animaux devraient aller se nourrir sur les prés en début et fin de journée.
Donc oui les animaux mangent la forêt appauvrie à défaut de pouvoir se nourrir sur les prés.
Est-ce la faute des chasseurs?
Pas sur
L'avis des chasseurs est donné via Gérard Lang, président de la Fédération des chasseurs du Bas-Rhin. Il estime que « ce n’est pas le cerf mais l’exploitation forestière, en appauvrissant le sol, qui est responsable de cette situation ».
Quant à l'ONF : "l’institution publique n’a pas transmis les dernières données sur le nombre de cervidés dans le massif vosgien à Rue89 Strasbourg. Ce chiffre est « trop sensible »"