Sept personnes, dont trois Alsaciens, membres du groupe néonazi Honneur et nation, ont été reconnues coupables d’association de malfaiteurs terroriste ce 14 février. Ils avaient été arrêtés en 2021 alors qu’ils préparaient le « projet Alsace », nom de code d’un plan d’attentat contre une loge maçonnique à Thionville. Murielle Desheraud, présidente de la 16ème chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris, a cité comme éléments à charge « les contacts téléphoniques, les échanges sur les messageries, les rencontres physiques et les recherches d’armes ».
Deux Bas-Rhinois, Denis Lang, 60 ans, et son gendre Thibaud Rufra, 33 ans, ont écopé des peines les plus lourdes : cinq ans de prison, dont respectivement 29 et 28 mois ferme. Les deux étaient sur la liste du Front national (ex Rassemblement national) aux élections municipales à Haguenau en 2014.
Les enquêteurs avaient retrouvé des armes et de nombreux symboles nazis chez Denis Lang et l’avaient écouté tenir des propos antisémites violents au téléphone. Ils ont déterminé qu’il avait joué un rôle central dans les préparatifs du projet Alsace. Dans un plaidoyer lunaire, il a tenté de se défendre en prétextant qu’il était constamment sous l’emprise de l’alcool au moment des faits.
Peines effectuées à domicile
Les magistrats ont également estimé que les explications de Thibaud Rufra étaient « très vagues » selon les DNA. Ce dernier arbore notamment un tatouage nazi et déclarait en conversation privée sur un réseau social qu’il souhaite « fumer des youtres [qualificatif injurieux pour désigner les juifs] ou des FM [francs-maçons] ».
Le Mulhousien Jérôme Galuppini a quant à lui été condamné à 3 ans de prison avec sursis. Par ailleurs, Sébastien Dudognon, ex-responsable du Front national de la jeunesse en Corrèze, a pris cinq ans dont deux en emprisonnement ferme. Baptiste Cuny, originaire de Charente a écopé de deux ans de prison ferme. Kevin Cruel et Valérie Davis, moins impliqués, ont été sanctionnés de deux ans avec sursis.
Enfin, le huitième prévenu, Robert K., un Lorrain installé en Floride, a été relaxé. Les quatre peines de prison ferme prononcées à l’encontre de ces néonazis seront effectuées à domicile, avec des bracelets électroniques accrochés à la cheville.
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