
La préfecture du Bas-Rhin met fin à l’activité de la centrale géothermique portée par Fonroche au nord de Strasbourg, suite aux trop nombreux séismes ressentis.
La préfète du Bas-Rhin a signé lundi un arrêté « d’arrêt définitif » du puits de géothermie profonde à Vendenheim. Cette décision fait suite aux trois tremblements de terre au nord de Strasbourg vendredi 4 décembre, dont le plus fort d’une magnitude de 3,59 ressenti fortement jusqu’à plusieurs dizaines de kilomètres à la ronde.
« Principe de précaution »
Par communiqué, Josiane Chevalier invoque le « principe de précaution et de protection des populations » :
« Ce projet, implanté dans une zone urbanisée, n’offre plus les garanties de sécurité indispensables et doit donc être stoppé. »
La représentante de l’État rejoint donc la demande de nombreux élus locaux à Strasbourg et autour, dont la présidente de l’Eurométropole Pia Imbs. Elle rappelle qu’une enquête administrative sur le fonctionnement de l’installation a été lancée.
Vendredi 4 décembre, la société Fonroche, qui a investi 90 millions d’euros dans ce projet d’exploitation de la chaleur du sous-sol, voulait se « donner un temps long », afin d’étudier les secousses et « revenir vers le territoire » avec « des options » techniques. Elle n’aura pas eu l’occasion de les présenter.

D’autre projets près de Strasbourg
Trois autres puits de géothermie profonde sont en projet aux alentours de la capitale alsacienne : l’un à Illkirch-Grafenstaden, à l’arrêt mais dont les travaux ont été effectués par Électricité de Strasbourg, tandis que deux permis de forer sont déposés par Fonroche à Eckbolsheim et Hurtigheim.
Enfin quelqu'un qui réagit.
Quand on voit la nouvelle municipalité inexistante sur ce sujet, cela fait peur......
Alors que les Suisses avaient déjà abandonné à Bâle il y a une dizaine d'années déjà.
Simplement, le bénéfice escompté au regard des risques est trop grand.
Il serait souhaitable que les pouvoirs publics arrêtent dès à présent les frais pour les autres projets autour de Strasbourg.
Au vu des risques économique important que générerait un important séisme sur le patrimoine bâti et les infrastructures (et sur les personnes plus encore), il est incompréhensible de vouloir le faire dans des zones à haute densité d'urbanisation. On se demande vraiment ce que nos décideurs peuvent avoir dans la tête pour envisager cela!
Sans doute des essais peu précautionneux et un sous-sol qui a mal réagi. Une communication peu claire sur les débits et les pressions, alors même que le projet de Bâle (le séisme y avait été moins puissant!) avait été cité comme contre exemple à ne pas reproduire. Il faut en tirer des conséquences pour les projets d’Eckbolsheim et Hurtigheim. En l'état, comment envisager ces deux nouveaux projets ?
Il faut bien comprendre une chose: l’investissement pour forer a ces profondeurs pour trouver de l’eau surchauffée destinée à être turbinée nécessite un prix de rachat de l’électricité produite extrêmement élevé (350 euros pour un mégawattheure).
L’Etat dans sa PPE a décidé de ne plus soutenir ces projets électrogènes car trop coûteux rapportés à la puissance délivrée (seulement 6MW!).
Par ailleurs concernant la chaleur que la centrale peut produire, il faut là aussi retenir que la chaleur en grande quantité annoncée est disponible à 30 degrés in situ (donc inutilisable pour autre chose que des serre)... la chaleur proposée a plus haute température oblige à diminuer la production d’electricite et son prix est donc nettement plus élevé, trop élevé même face à d’autres solutions de production d’énergie renouvelable (bois par exemple).
Il est plus sage de stopper le projet car un incident grave en exploitation à un tel débit et à une telle pression (arrêt des pompes ou comblement soudain d’un des puits) pourrait sans doute engendrer un mouvement de sol grave avec les conséquences en cascade en surface.
Attention à ne pas tout mettre sur le dos de Fonroche et à encenser ES quelques km plus loin, mais garder a l’esprit qu’aucune énergie, même renouvelable, ne peut être exploitée sans risques.