C’est un témoignage rare. Une ancienne chargée de supervision des travaux du groupe Séché a accepté de décrire la gestion des cendres cancérigènes émises dans l’incinérateur de Strasbourg. La problématique de ces Résidus d’épuration des fumées d’incinérations des ordures ménagères (Réfioms) est dénoncée depuis 2014 par des ouvriers de l’usine. Depuis 2013, la société de nettoyage mulhousienne LKNet intervient chaque semaine pour évacuer cette poussière mortelle dans de grands sacs hermétiques appelés « big bag ». Problème : ces employés sont souvent intervenus au détriment de leur santé, comme le décrit Camille (le prénom a été modifié).
« J’ai vu du personnel de LKNet qui ne parle pas français et n’avait aucune connaissance des dangers liés à ces cendres hautement cancérigènes. Ils intervenaient sans Équipement de Protection Individuelle (EPI). On pouvait les appeler à 22 heures, ils étaient là une heure plus tard. Ils étaient prêts à tout pour un salaire, donc ces ouvriers travaillaient parfois 12 heures d’affilées, parce qu’ils ne connaissent pas l’amplitude de travail légale. Mais ça arrange tellement la direction d’avoir des Playmobil que tu peux appeler à n’importe quelle heure pour pas cher… »

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